GPDA 2021 : La saga familiale de RCM de la Vendée à l'Europe

Entre la concession du père de Ronan Chabot, Maurice, qui distribuait des camions Mercedes‑Benz, et le groupe RCM qui a fêté ses 50 ans au début de cette année, difficile de trouver des points communs. Mis à part, bien sûr, le fils, Ronan Chabot, qui a réussi, à force de travail, à bâtir une véritable saga familiale. Saga est le mot juste. C’est aussi le nom de l’entité historique, positionnée
exactement à la place du siège, moderne et accueillant, du groupe RCM.

Après des études de commerce, Ronan Chabot ne se prédestinait pas réellement à une carrière dans l’automobile. Ce compétiteur dans l’âme et grand sportif souhaitait à la base créer une société de nettoyage industriel. Mais un problème d’effectif dans le garage de son père lui fait mettre un pied dans l’automobile, en tant que vendeur de véhicules d’occasion.

Première éco-concession

Le virus du commerce et de l’entrepreneuriat s’immisce immédiatement. À tel point que Ronan Chabot se trouve vite à l’étroit dans les murs du garage de son père. Habitué des compétitions sportives, Ronan Chabot sait que la ténacité et le travail sont essentiels à la réussite. En 1998, ce dernier prend donc son envol avec Toyota, en créant l’entité Toys Motors, qui coïncide avec l’arrivée de la Yaris en France. Très vite, Ronan Chabot doit élargir son horizon, en multipliant les sites chez Toyota en premier, puis en ajoutant le panneau Porsche à Pessac (33), près de Bordeaux, et en reprenant l’affaire Mercedes‑Benz Saga dans le Maine-et‑Loire et en Vendée. "C’est une région où culturellement les entreprises sont familiales. Et chez RCM, nous avons fait grandir mes équipes avec la société", se souvient le dirigeant.

A lire aussi : Le groupe RCM rachète GGE

En 2010, il ouvre sa première écoconcession à La Rochelle (17). "Ce nouvel environnement autour de la voiture était déjà présent, mais lors de l’inauguration du site de La Rochelle avec les toits végétalisés, tout le monde me regardait comme si j’étais un doux  rêveur", sourit Ronan Chabot. Mais les prémisses de cette révolution étaient déjà visibles : une vague verte qui submerge l’automobile, "sans doute un peu excessive mais irréversible", la voiture qui se transforme en smartphone sur roues, le nouveau parcours client, le président de RCM anticipe chacune de
ces évolutions et profite même des périodes de crise pour revoir son organisation et la rendre plus efficiente.

Toujours plus d'efficience

Déjà en 2008‑2009, alors que la crise financière puis économique fait rage en France, ce dernier voit dans la taille de son groupe un handicap. Pas question de rester dans une moyenne qui le rend vulnérable. C’est également cette réflexion qui l’a conduit à restructurer l’entreprise et la holding pendant la crise sanitaire. Simplification de la structure juridique, séparation des entités poids lourds de l’automobile.

Le "garage de papa" a vécu et c’est bien un groupe qui marche à la performance que Ronan Chabot a dessiné. Redresser des sites, anciennes filiales de constructeurs qui perdaient des millions d’euros, s’éloigner de sa base vendéenne, s’implanter dans d’autres pays européens, se diversifier dans le bateau avec Beneteau.

Avec un objectif désormais affiché : atteindre un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros et une rentabilité selon les marques qui oscille entre 2,5 et 3 %. "Quoi qu’il arrive aujourd’hui, nous savons que nous réussirons à nous adapter et nous serons là demain, précise‑t‑il. Et nous ne resterons pas franco‑français."

Ronan Chabot, président de RCM entouré de Karima Kanzari et de Vincenzo Longhitano, de la société Ellevu.