Ford : le réseau reconnaît le soutien de la marque mais aimerait des offres plus agressives
Deux semaines de grande inquiétude en mars et du soulagement depuis : le réseau Ford a vu son stress monter en puissance jusqu'à la fin du mois de mars, date à laquelle la marque a mis en place ses mesure de soutien aux distributeurs. "C'est vrai que Ford a pris son temps pour proposer des mesures d'accompagnement, comparativement à d'autres marques. Mais, en même temps, le constructeur a essayé d'apporter une solution européenne à cette crise incroyable. Le problème est que les pays européens ne sont pas touchés de la même manière", explique ce patron de groupe qui reconnaît une écoute très attentive de la marque et un dialogue quasi-quotidien depuis le début du confinement.
Depuis cette période de frayeur, les concessionnaires de la marque se sentent épaulés : délais obtenus sur le paiement des traites, portage allongé, gel immédiat de tous les objectifs et paiement des primes de volume et de qualité pour le premier trimestre de l'année... La réponse de Ford a été saluée par le réseau. "La marque a quand même fixé un petit objectif sur le mois d'avril mais très honnêtement, il était symbolique", remarque ce dirigeant. Le seul bémol concerne les objectifs pour l'après-vente qui, aujourd'hui, ne permettent pas de mener à bien les primes variables.
La sortie de la période de confinement se poursuit sur la même lignée. Fin mai, les distributeurs devront s'acquitter des échéances dues à la fin du mois de mars et celles prévues initialement à la fin de ce mois seront repoussées également de deux mois. "Ce qui nous permet d'éviter la double pénalité des paiements et nous apporte une bouffée d'air", explique ce concessionnaire.
"Notre principal regret se porte sur le niveau des offres commerciales que nous ne jugeons pas suffisamment agressives, notamment pour écouler notre stock de véhicules d'occasion", regrette cet autre dirigeant. Au final, l'aide apportée actuellement avec les trois de mensualités gratuites, notamment sur la Fiesta, est équivalente à celle proposée pendant le week-end de portes ouvertes du mois de mars. La problématique du volume de stock, qui se pose pour l'ensemble de la distribution, n'est de l'aveu des distributeurs pas catastrophique "car légèrement supérieur à la moyenne reste que bien sûr le stock a vieilli..."
Jugeant le soutien de la marque assez satisfaisant et dans la moyenne du marché, le réseau reste très attentif au niveau de la reprise. "Si nos ateliers se remplissent assez logiquement, nous nous méfions beaucoup de l'effet rattrapage des clients. Le véhicules d'occasion repart légèrement mais beaucoup de questions se posent sur le véhicule neuf. Nous croisons les doigts pour une reprise en juin", indique ce professionnel.
Mais plus encore que la relation avec Ford, les distributeurs remettent en cause le schéma économique global du commerce auto. "Certes les constructeurs sont, de manière générale, moins exigeants que l'immobilier et les standards, sur le multimarquisme mais au fil des années se sont servis de la rentabilité des réseaux comme variable d'ajustement en transformant les marges sur factures en marges arrière sur les volumes. Ce qui aujourd'hui ne permet plus de s'en sortir. Le système doit être profondément modifié et accompagné d'un plan de relance massif de l'automobile. Près d'un Français sur 10 travaille dans le secteur ou à côté. Il faut un plan Marshall de l'économie qui englobe l'auto", réclament les distributeurs.