Carvana à la peine sur la place boursière
Carvana est dans la tourmente. La plateforme américaine de vente de voitures d'occasion en ligne a vu sa valeur s'effondrer à la Bourse de New York, le 7 décembre 2022. Le titre a en effet chuté de 31,7 % pour atteindre 4,58 dollars. Un effet provoqué par la publication d'une note du cabinet Wedbush Securities. Celle-ci a évoqué un possible dépôt de bilan de l'entreprise américaine et abaissé son objectif de cours à un dollar seulement par action.
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Il n'en fallait pas plus pour convaincre des investisseurs déjà dans le doute de se séparer de leurs actions. Résultat, cette nouvelle valorisation ramène la capitalisation de Carvana à 815 millions de dollars, après avoir perdu jusqu'à 47 % en début de séance. Pour mémoire, le cours de l'action avait culminé à 370 dollars à l'été 2021, atteignant alors une valorisation de plus de 60 milliards de dollars.
Plombée par les intérêts à l'achat des voitures
Mais depuis lors, les effets de la crise post-pandémie se sont fait sentir. Dans un contexte de hausse des taux d'intérêt et de ralentissement économique, la demande s'est tassée et les prix des voitures d'occasion ont commencé à baisser. Au troisième trimestre, le nombre de véhicules vendus par Carvana a reculé de 8 % par rapport à la même période en 2021.
La compagnie doit parallèlement payer beaucoup plus en intérêts pour l'acquisition des voitures et pour financer le rachat, annoncé en février dernier, du groupe Adesa, la maison de ventes aux enchères de voitures. Ce qui avait d'ailleurs amené Carvana a procédé à une vague de licenciements.
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L'agence Bloomberg a rapporté mardi qu'une dizaine de créanciers de Carvana détenant environ 70 % de la dette du groupe avaient signé un pacte pour négocier de façon unie avec l'entreprise, pendant au moins les trois prochains mois, autour d'une éventuelle restructuration.
Combiné au fait que les obligations de Carvana s'échangent à la moitié de leur prix, cela indique que "les risque de faillite augmentent", estiment les analystes du cabinet Wedbush. Pour les analystes de JPMorgan toutefois, l'éventualité d'un dépôt de bilan imminent est "faible". Les premiers remboursements ne sont pas dûs avant 2025 et l'entreprise semble avoir suffisamment de liquidités à sa disposition pour fonctionner jusqu'à fin 2023, avancent-ils dans une note.
(Avec AFP)
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