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Constructeurs

Les 10 points marquants du marché automobile en février 2022 : un niveau d'une faiblesse inédite

Publié le 1 mars 2022

Par Christophe Bourgeois
8 min de lecture
En février, le marché n’a pas relevé la tête. Avec 115 384 immatriculations, il a perdu 13 %. Depuis le début de l’année, la chute est de 15,7 % à 218 283 unités. Il s’agit du mois de février le plus faible depuis plus de vingt ans.
La Citroën C3 grille la priorité à la Renault Clio et devient le deuxième modèle le plus vendu de France en février.

Aussi peu de volume depuis plus de vingt ans

Les mois avancent et se ressemblent. Janvier 2022 n’avait pas été bon avec une baisse de 18,6 % par rapport à janvier 2021. Février 2022 restera aussi dans les annales, mais toujours pas pour des raisons positives. Il a en effet enregistré une chute de 13 %, soit 115 384 unités. Cela représente 17 253 VN en moins. Le marché n’avait jamais connu un deuxième mois de l’année avec des volumes aussi faibles depuis plus de vingt ans. Depuis le début de l’année, les immatriculations ont dévissé de 15,7 % pour atteindre 218 283 unités. Par rapport à 2021, c’est 40 735 voitures qui n’ont pas été mises sur le marché.

 

Des marques à la recherche d’immatriculations...

Pour certaines marques, février sera un mois à vite oublier. C’est le cas pour Peugeot qui avec une baisse de 27,7 % fait deux fois moins bien que le marché. Le Lion n’a immatriculé de 19 346 voitures. Et dans le détail, pas un seul modèle ne se démarque de ce marasme. Si l’on regarde les marques du top 15, les résultats sont également – très – mauvais pour Seat (-36,4 % ; 1453 unités) et guère réjouissants pour Nissan (- 29,5 % ; 2 175), Ford (- 20,8 % ; 3 631) et Toyota (- 20,6 % ; 6 500), qui jusqu’à présent, arrivé à sortir son épingle du jeu. De son côté, Renault (- 13,8 % ; 16 150) et Citroën (-14,1 % ; 11 975) suivent la même courbe que le marché.

 

... Et d’autres qui surnagent.

Janvier avait été pour Tesla un mois à part. La marque américaine, qui a comme porte-étendard la Model 3, avait connu un trou d’air en ce début d’année avec... 48 immatriculations. En février, elle a livré 2 717 Model 3 et 866 Model Y, soit une progression de... 204 %. Hyundai poursuit sa croissance, certes à un rythme moins soutenu, mais avec une progression de + 7,9 % (3 618) tandis que Fiat retrouve le sourire avec des immatriculations qui progressent de 7,1 % (2 818). Pour autant, sur les deux premiers mois, la marque italienne est toujours dans le négatif avec – 7,1 %. Mini s’en sort également très bien avec une augmentation de 21,6 % (2 039) en février et de 27,7 % (4 320) depuis le début de l’année.

 

Un top 5 chamboulé

Dans ce marché chahuté, la Peugeot 208 conserve toujours la première place des modèles les plus vendus (6 477 ventes ; - 20 %). En deuxième place, grosse surprise : la Citroën C3 remporte la médaille d’argent (5 809 ; - 8,2 %), une position que Citroën n’avait pas eu depuis des années, voire des décennies. Sur la dernière marche du podium, se hisse donc péniblement une Renault Clio (5 096 ; - 12,7 %). Suivent le Peugeot 2008 (4277 ; - 37,5 %), et la Dacia Sandero (3 697 ; - 38,8 %), talonné par le Renault Captur (3 638 ; - 9,3 %).

 

Une voiture sur deux est électrifiée

Doucement, mais sûrement, le marché poursuit sa mue. Les immatriculations des modèles électrifiés progressent tandis que les 100 % thermiques, GPL et bioéthanol mis à part, se contractent. Les véhicules 100 % électriques enregistrent la plus forte progression des ventes. Il s’en est immatriculé 13 453 unités (+ 59,7 %), ce qui représente une part de marché de 11,6 %, tandis que les hybrides ont couvert 19,5 % (22 550 ; + 6,6 %). Il s’agit de la deuxième technologie la plus vendue. De leur côté, les hybrides rechargeables se maintiennent avec une progression de 7,1 % (9 686). Cette motorisation représente une part de marché de 8,4 %. Quant aux blocs thermiques, l’essence reste majoritaire avec 43 803 immatriculations (- 24,4 %) et une part de marché de 38 %, tandis que le diesel se tasse toujours avec 20 270 immatriculations (- 38,7 %), soit une pénétration de 17,6 %. Enfin, le GPL et l’E85, portés par Dacia (2 771) pour le premier et par Ford (2 263) pour le second, couvrent 4,8 % de part de marché, soit 5 622 immatriculations.

 

Les marques les plus électriques

Parmi les marques dont la gamme est la plus électrique, pas de changement notable. On retrouve toujours en première position MG. Plus d’une immatriculation sur deux est un modèle électrique, 54,9 % pour être précis. Mais cela porte sur des petits volumes (210 immatriculations). Fiat est également très électrique ; la 500e (1028) représente 36,8 % des immatriculations. Avec une pénétration de 22,2 % (754), Kia est également un gros faiseur d’électrique. Dans ce top 5, figurent ensuite Hyundai (pdm : 18,2 % ; 659) et Mini (18,1 % ; 370). Mais en si l’on regarde cette donnée par le ratio part de marché / volume, c’est Dacia qui remporte la mise. La Spring représente en effet une part de marché de 15,2 %, mais 1 348 immatriculations. La marque figure ainsi sur le top 3 des marques électriques, derrière Tesla (100 % ; 3 583) et Renault (12,2 % ; 1 348).

 

VUL : Citroën devant Renault ! 

Les utilitaires légers sont dans le dur en ce début d'année 2022. Après un mois de janvier à -18,9 %, une nouvelle chute de 23,7 % est à déplorer en février. Ce sont 28 381 VUL qui ont été immatriculés en France le mois dernier. Le cumul 2022 est de ce fait peu reluisant avec seulement 56 526 mises à la route, soit une baisse de 21,4 %. Le fait marquant du mois de février est la première place occupée non pas par Renault, mais par Citroën. La marque aux chevrons a déployé 6 200 VUL (+16,1 %), contre 6 081 pour la marque au losange qui dévisse de 48,7 %. Peugeot est en embuscade avec 5 393 unités (-25,7 %). Renault reste leader sur les deux premiers mois mais ses rivaux sont proches.

 

Flottes : 32,2 % du marché VP 

Le marché des flottes, après une baisse en janvier de 9,6 % des immatriculations de voitures particulières, a enregistré, sur ce même périmètre, un recul de 6,1 % en février. Soit un volume de 37 163 mises à la route. Les canaux BtoB font néanmoins mieux que le marché global, ce qui porte leur part de marché sur le mois de février à 32,2 %. Jamais les flottes n’ont atteint un tel niveau. Depuis janvier, cette part s’élève à 31,7 %.  Dans ce contexte, Peugeot mène les débats avec 18 677 immatriculations en 2022 (-18,9 %). Renault est largement distancé avec 11 889 unités (-14 %). La marque du Top 10 qui s’en sort le mieux, et de très loin, est Hyundai. Elle est à l’origine de 1 875 immatriculations, un volume en hausse de 61,4 %. 

 

Tous les canaux en berne

En février, pas un canal ne tire son épingle du jeu. Les particuliers représentent une part de marché de 44,5 %, en baisse de 10,3 %. De leur côté, le canal société et administration couvre 16,6 % (- 11,3 %), tandis que la location longue durée est le seul canal d’envergure positif. Il a enregistré une progression, certes, infinitésimal de 0,1 %, pour une part de marché de 15,1%. Les loueurs courte durée restent à un niveau très bas avec une part de marché de 6,7 % (- 30,9 %). Quant à la traditionnelle variable d’ajustement que sont les véhicules de démonstration, leur pénétration se cantonne à 15,3 % (-19,1 %).

 

Pas mieux pour le VO

Après un démarrage difficile en janvier, le marché des véhicules d'occasion connaît une nouvelle déconvenue en février 2022. En raison d'un effet de base relativement fort, le volume de transactions fond de 9,6 % en terminant le mois à 448 345 unités. Ce qui porte le cumul à 889 141 immatriculations de VO, soit -9,3 % par rapport à 2021. A l'exception des produits âgés de 6 à 12 mois (+8,9 %, à 17 528 VO), toutes les tranches d'âge ont subi des pertes, en particulier celle des VO de moins d'un an (-43,5 %, à 12 359 unités). Les trois principales marques françaises sont dans le dur, aussi bien Renault (-9,9 %, à 87 514 VO), que Peugeot (-11,9 %, à 80 188 VO) ou Citroën (-9,1 %, à 48 968 unités). Maigre réjouissance cependant : les professionnels ont repris du poids dans le mix de vente, à 36,1 %, contre 33,3 % en janvier dernier.

 

Retrouver l'intégralité des immatriculations de véhicules neufs et d'occasion du mois de février 2022 dans notre Data Center.

 

(avec Damien Chalon et Gredy Raffin)

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