Le marché américain bien orienté et optimiste pour 2021
Durement touchés par la crise du coronavirus, les Etats-Unis ont changé de braquet pour assurer la relance. En plus d'une campagne de vaccination massive, le gouvernement s'apprête à valider un plan de relance de 1 900 milliards de dollars. Tous les secteurs de l'économie seront ainsi boostés et l'automobile ne manquera pas d'en tirer parti. Mais pour l'heure, après un trimestre d'activité, la situation n'est déjà pas mauvaise avec des ventes en hausse pour de nombreux acteurs du marché. Toyota et, dans une moindre mesure General Motors, Stellantis et Ford, ont vu leurs ventes de voitures progresser aux Etats-Unis au premier trimestre 2021 grâce à la forte demande des particuliers, mais la pénurie de puces électroniques plane sur la production.
Toyota porté par les énergies alternatives
Les ventes du groupe japonais se sont envolées de 21,6 % de janvier à mars dans le pays pour atteindre 603 066 unités. L'entreprise met particulièrement en avant le bond de 152 % des ventes de ses voitures hybrides, électriques et à piles à combustibles sur le trimestre. En mars, cette catégorie de véhicules représentait 24 % des ventes totales du groupe dans le pays.
GM croit en la reprise
GM a de son côté vu ses ventes progresser de 4 %. Le groupe profite d'une demande importante de la part des particuliers et des petites entreprises (+19 % sur un an) et s'attend à ce que cette tendance persiste. "La confiance des consommateurs et les dépenses continueront d'augmenter en raison du plan de relance, de la hausse des taux de vaccination et de la réouverture progressive de l'économie", a estimé l'économiste en chef de GM Elaine Buckberg. "La demande automobile devrait rester solide pendant le reste de l'année", a-t-elle prédit. Les ventes aux flottes des collectivités, de l'Etat, des grandes entreprises et des loueurs de voitures ont en revanche chuté de 35 %. GM a écoulé au total aux Etats-Unis 642 250 unités de janvier à mars.
Bilan mitigé pour Ford et Stellantis
Dans la même veine, les ventes de la branche américaine de Stellantis ont progressé de 5 %, portées par un bond de 25 % des ventes au détail. Elles ont atteint au total 469 651 unités. La demande a augmenté pour les marques Jeep, Ram et Chrysler mais a fortement baissé pour la marque Dodge (-28 %). Chez Ford, les ventes de véhicules ont tout juste progressé de 1 %, pour atteindre 521 334 unités, soutenues par les ventes au détail (+23 %). Le groupe cherchant à se concentrer sur les véhicules plus gros, et plus rentables, a vu ses ventes de citadines et berlines reculer de 57 % tandis que celles de SUV ont progressé de 15 % et celles de pick-up de 5 %.
Pression sur les stocks
Après un coup d'arrêt au printemps 2020, quand la propagation du virus avait conduit à la fermeture temporaire des usines et de nombreux concessionnaires, la demande pour les voitures a progressivement repris aux Etats-Unis. Selon des estimations du cabinet spécialisé Cox diffusées en décembre 2020, les ventes totales de véhicules dans le pays au premier trimestre devraient augmenter de 8,7 % par rapport à la même période en 2020 mais s'afficher en baisse de 4,9 % par rapport au premier trimestre 2019.
GM a toutefois prévenu que sa production restait entravée par la pénurie de puces électroniques qui touche l'ensemble du secteur automobile. La société "construit certains véhicules sans certains modules quand c'est nécessaire. Ils seront complétés dès que les semi-conducteurs seront disponibles en plus grande quantité", explique un communiqué. Elle espère pouvoir rattraper son retard de production "au second semestre".
Entre la forte demande et les problèmes dans les usines, les stocks de GM ont été divisés par près de deux par rapport à la même période l'an dernier, pour descendre fin mars à 334 628 unités. "Même si le faible niveau des stocks n'a pas eu beaucoup d'impact sur les acheteurs au premier trimestre, cela changera probablement à mesure que nous entrerons au deuxième trimestre", a souligné l'économiste de Cox, Charlie Chesbrough, dans une récente note. "Les problèmes qui perturbent actuellement la production vont continuer à peser sur les stocks au cours des prochains mois", a-t-il souligné. (avec AFP)
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