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Constructeurs

Face à un marché de l'électrique en crise, l’Europe amorce le dialogue

Publié le 20 décembre 2024

Par Damien Chalon
4 min de lecture
En novembre 2024, les immatriculations de voitures électriques dans l’Union européenne ont dégringolé de 9,5 %, sur un marché à -1,9 %. Elles déclinent désormais de 5,4 % depuis janvier. Face à cette situation de crise, l’UE ouvre la porte des négociations aux constructeurs automobiles.
marché automobile européen novembre 2024
Les immatriculations de voitures électriques neuves en Europe se sont contractées de 9,5 % en novembre 2024, à 130 757 unités. ©AdobeStock-Daniel

Les immatriculations de voitures électriques neuves en Europe se sont contractées de 9,5 % en novembre 2024, à 130 757 unités, plombées par les marchés français et allemand, selon des statistiques publiées par l’ACEA.

 

Ce repli des voitures "zéro émission" est supérieur à celui du marché toutes motorisations confondues, qui s'érode de 1,9 % par rapport à novembre 2023, a précisé l'Association européenne des constructeurs d'automobiles dans sa livraison mensuelle de chiffres.

 

Les hybrides au top

 

Deux des principaux marchés nationaux européens, la France et l'Allemagne, ont vu une chute de leurs immatriculations de voitures électriques le mois dernier, respectivement de 24,4 % (23 255 unités) et de 21,8 % (35 167 unités). Conséquence à l'échelle européenne, la part des électriques a fondu à 15 %, contre 16,3 % en novembre 2023.

 

Les hybrides rechargeables ont également moins séduit, tombant à 7,6 % de parts de marché en novembre contre 8,2 % un an plus tôt. Soit un total de 65 826 mises à la route en novembre (-8,8 %).

 

 

Les gagnantes sont à chercher du côté des voitures hybrides non rechargeables, qui montent à 33,2 % du marché en novembre contre 27,5 % un an plus tôt, "surclassant les immatriculations de voitures à essence pour le troisième mois consécutif", a noté l'ACEA. Pas moins de 288 776 immatriculations ont été recensées (+18,5 %).

 

Les voitures essence évoluent à 30,6 % du marché (266 115 unités, -7,8 %), encore loin devant les diesel qui ne convainquent plus qu'un acheteur sur dix (10,6 %), avec 92 180 unités au compteur (-15,3 %).

 

Un marché positif depuis janvier

 

Lors des onze premiers mois de l'année, le marché européen évolue légèrement dans le vert sur un an (9,7 millions, +0,4 %), mais les électriques plongent de 5,4 % et ne représentent plus que 13,4 % des immatriculations (1,3 million), alors que l'UE prévoit d'interdire la vente d'automobiles thermiques neuves à l'horizon 2035.

 

 

Côté constructeurs, le groupe Volkswagen caracole toujours en tête et règne sur 26,7 % du marché de l'Union européenne depuis janvier (+0,6 point sur un an, 2,6 millions), devant Stellantis (16,8 % des immatriculations, -1,3 pt, 1,6 million) et Renault, stable à 10,8 % (1 million).

 

Précurseur et spécialiste des voitures hybrides, Toyota poursuit sa progression, gagnant 1,1 point de pénétration du marché européen par rapport à janvier-novembre 2023, à 8 % du total, néanmoins talonné par les sud-coréens dont Hyundai à 7,9 %.

 

"Dialogue stratégique" avec l’UE

 

Dans ce contexte peu réjouissant pour le marché de l’électrique, l'Union européenne lancera en janvier le "dialogue stratégique" promis par Ursula von der Leyen sur l'avenir de l'industrie automobile, a indiqué la Commission, en vue de mesures d'urgence face à la crise.

 

"Nous devons soutenir cette industrie dans la transition profonde et disruptive qui s'annonce. Et nous devons veiller à ce que l'avenir de l'automobile reste fermement ancré en Europe", a souligné la présidente de la Commission européenne.

 

Avec ce "dialogue stratégique" qui réunira notamment les industriels et les syndicats, l'Union européenne entend "stimuler l'innovation", "soutenir la décarbonation du secteur", "traiter la question de l'emploi" et soutenir la demande.

 

 

Les constructeurs automobiles européens traversent une période de crise et peinent à atteindre les objectifs de passage à la voiture électrique. La Commission promet une mise en œuvre rapide de "solutions urgentes" dont le secteur a besoin.

 

Des constructeurs automobiles grincent aussi des dents sur les amendes dont ils pourraient écoper s'ils ne respectent pas les objectifs de réduction d'émissions de CO2 dès 2025, année d'un durcissement des règles. La France, l'Italie et plusieurs pays européens ont fait monter la pression à Bruxelles pour s'opposer à ces éventuelles amendes. (avec AFP)

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