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Constructeurs

WRC : une nouvelle vitrine pour Hyundai

Publié le 15 janvier 2014

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Soucieuse d’améliorer son image, la marque coréenne a choisi le Championnat du monde des rallyes pour promouvoir ses produits. Une pièce du puzzle devant conduire Hyundai à 5 % du marché européen en 2020.
L’équipe Hyundai considère cette saison 2014 comme une année d’apprentissage avant de viser la victoire en 2015.

Annoncé lors du Mondial 2012, l’engagement de Hyundai en WRC sera une réalité le 16 janvier prochain, lors du départ de la première spéciale du Monte-Carlo. Thierry Neuville et Dani Sordo seront alors au volant des i20 WRC pour cette manche inaugurale. Après un épisode peu concluant dans les années 90, le constructeur coréen compte, avec ce retour en rallye, développer son image de marque, comme il le fait d’ailleurs, d’une autre manière, en étant le partenaire de grands événements sportifs comme la prochaine Coupe du monde de football au Brésil. Une communication mondiale pour un constructeur qui l’est tout autant, mais Hyundai n’en oublie cependant pas l’Europe. Allan Rushforth, le vice-président de Hyundai Europe, affirme d’ailleurs que, pour être un vrai acteur global, il faut être performant en Europe. Les 3,5 % de part de marché de l’année 2013 ne sont donc qu’une étape pour lui qui vise 5 % à l’horizon 2020. Pour mesurer le chemin parcouru, il faut se souvenir qu’en 2008 la marque ne représentait que 1,8 % des ventes de notre continent. Pour atteindre cette cible des 5 %, Hyundai va travailler sur tous les fronts. Le WRC sera au service de la notoriété, mais la feuille de route compte aussi de larges travaux sur les produits ainsi que sur les activités annexes comme le financement.

Peter Schreyer à la baguette

D’ici 2017, le constructeur va lancer 22 nouveaux produits sur le marché européen. Et dans 90 % des cas, ces nouveaux modèles seront “européens” car dessinés sous la houlette de Peter Schreyer, aujourd’hui en charge du design du groupe Hyundai-Kia. Sa première contribution à la métamorphose de Hyundai, baptisée “Intrado”, sera dévoilée lors du prochain salon de Genève. Produits européens dans les traits, mais également industriellement. Il faut en effet rappeler que 90 % des modèles vendus par Hyundai sur notre continent y sont fabriqués avec un sourcing de pièces atteignant 70 %. Une large offensive produits est donc attendue et, Europe oblige, les segments B et C auront une grande importance dans la croissance future. En effet, sans faire ombrage à la nouvelle Genesis qui débarquera en Europe en 2014, les volumes viendront des segments inférieurs avec notamment deux modèles sur chacun desquels Hyundai vise les 100 000 unités par an. Parions que, dans le lot, un petit SUV du segment B est prévu. Une évolution produits qui a d’ailleurs une influence sur le programme de rallye puisque, dès la saison 2015, les pilotes Hyundai auront une nouvelle monture à la place de l’i20 actuelle.

Fidéliser par le financement

A l’image du travail engagé avec le réseau de distribution, afin d’offrir un meilleur service, Hyundai souhaite aujourd’hui fidéliser davantage ses clients. Une évolution naturelle après une période centrée sur la conquête. Parmi les leviers envisagés, en plus naturellement du travail sur les produits, leur qualité et leur attractivité, le constructeur souhaite améliorer ses performances en financement avec notamment la création d’une captive. Un financement est en effet actuellement associé à une vente dans seulement 27 % des cas chez Hyundai contre 45 %, en moyenne, dans l’industrie automobile. La raison de cette volonté de vendre plus de crédits ? Un client qui finance son véhicule avec la marque est en moyenne 1,5 fois plus fidèle. Par exemple, en Angleterre, où 86 % des achats sont financés, Hyundai a vu passer son taux de fidélité de 20 à 50 % en développant ses offres de crédits. Hyundai n’a donc pas l’intention de baisser pavillon en Europe. Pour preuve, il y a encore investi 500 millions d’euros en 2013 afin de pouvoir disposer d’une capacité de production de 500 000 unités par an sur notre continent (Hyundai intègre la Turquie dans ce périmètre). En attendant 2020, le constructeur coréen envisage pour 2014 une croissance de ses ventes de l’ordre de 3 %, suivant ainsi le marché continental appelé à rebondir, selon les premières projections. Les chiffres seront peut-être meilleurs si Thierry Neuville gagne au volant de l’i20 WRC. Toutefois, il ne faut pas y voir un objectif pour cette année 2014, comme nous l’a confié Michel Nandan, le manager général de l’équipe WRC installée à Alzenau, en Allemagne. Ce dernier voit plutôt cette saison qui s’ouvre comme une année d’apprentissage, rappelant volontiers que l’équipe est très jeune et que la voiture n’a débuté ses tests qu’en juillet dernier. Si la fiabilité semble au rendez-vous, selon Michel Nandan, la clef réside dans la performance et, pour l’heure, il est difficile de la juger sans confrontations directes avec les adversaires. Première réponse le 16 janvier une fois la spéciale N° 1, Orpierre/Saint-André-de-Rosans, bouclée.

 

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