"Une vraie opportunité de business"

Journal de l’Automobile. Après une année 2010 encore compliquée, comment a débuté cette année 2011 ?
Stéphane Labous. Depuis l’automne dernier, nous avons pu observer un vrai redémarrage. En plus des bienfaits de la restructuration du réseau, les nouveautés présentées lors du Mondial sont arrivées en concession en novembre et décembre. Cela nous a permis de bien terminer l’exercice mais surtout de bien entamer 2011, notamment avec les Compass et Patriot, mais, surtout, la Wrangler qui enregistre des résultats encore meilleurs qu’attendus avec plus de 200 commandes par mois depuis son lancement. Ainsi, sur l’ensemble de l’activité, nous atteignons environ 350 commandes mensuelles. Dans ce contexte, pour 2011, nous visons une croissance à deux chiffres pour Jeep. En 2010, nous avions totalisé 1 500 immatriculations Jeep, un chiffre que l’on souhaite faire simplement avec la Wrangler cette année.

JA. Quels seront les autres atouts de votre gamme ?
SL. En plus d’une franche amélioration à l’intérieur, notamment avec de nouveaux matériaux, le Compass va jouer un rôle clé grâce à son face-lift mais surtout avec l’arrivée d’une version 4x2 au second semestre. Cela représente le gros des volumes sur ce segment. Avant cela, nous allons pouvoir compter sur le Grand Cherokee Diesel équipé d’un tout nouveau 3.0 litres V6 qui sera disponible en deux niveaux de puissance : 190 et 241 chevaux. Un bloc inédit venant de chez VM Motori, que l’on retrouvera également sous le capot d’autres marques du groupe. Il affiche des consommations et des rejets de CO2 en baisses respectives de 19 et 20 %. Nous arrivons à 218 g de CO2 alors que la génération précédente affichait 262 g. Puis pour célébrer notre 70e anniversaire, nous lançons une série spéciale sur les Wrangler, Wrangler Unlimited, disponible dès avril, et sur les Cherokee et Compass à partir de mai.

JA. Que peut représenter le Grand Cherokee aujourd’hui ?
SL. Les meilleures années, le Grand Cherokee a pu représenter jusqu’à 2 000 unités. Mais aujourd’hui, l’environnement de marché a changé, avec les taxes notamment, mais aussi avec le développement des SUV compacts. Il est donc difficile de donner un chiffre mais ceci étant, le Grand Cherokee nous permettra de progresser, car l’année dernière, nous n’avions quasiment plus de stock.

JA. Vous allez bientôt changer de contrat. Votre réseau est-il prêt ?
SL. Notre but est d’être prêt au 1er juin. Nous sommes dans la phase finale de restructuration. Aujourd’hui, nous avons 76 points de ventes incluant les DOM-TOM et notre but est d’en compter environ 90 au cours de second semestre. Nous suivons notre plan de marche.

JA. Quel visage aura ce nouveau réseau ?
SL. Je vais raisonner en points de ventes. Une vingtaine sera tenue par des partenaires sortant du réseau Chrysler Jeep Dodge qui ont toutefois d’autres marques, mais pas Lancia. Il s’agit souvent de représentants de Mercedes. Ensuite, environ 35 viendront, eux aussi, de l’actuel réseau Chrysler Jeep Dodge mais ils arboreront également le panneau Lancia. Enfin les 25 points de ventes restants seront mis en place par des partenaires du Groupe Fiat.

JA. Avez-vous eu plus de demandes que d’offres ?
SL. Dans une quarantaine de villes, sur le papier, il y avait des doublons, c’est-à-dire un Lancia et un Chrysler Jeep Dodge. Mais, dans la réalité, nous ne les avons pas retrouvés car certains n’étaient pas candidats. Au final, nous avons eu une dizaine de véritables cas plus complexes à régler.

JA. Bientôt le nouveau départ…
SL. Les nominations avaient déjà redémarré dans le cadre du contrat actuel. Nous avons, entre fin septembre et fin décembre, relancé l’activité dans certaines villes, soit en réparation, soit en distribution-réparation. C’est, par exemple, le cas à Brest, à Toulouse, à Epinal, à Liévin, avec des acteurs du Groupe Fiat qui ont repris Chrysler Jeep Dodge avant même le nouveau contrat car ils y ont vu une vraie opportunité de business. Cela faisait deux ans et demi que cela n’était pas arrivé ! Nous étions jusqu’alors dans une logique de perte de représentativité.

JA. Après la signature du nouveau contrat, qui va prendre en charge le parc roulant Chrysler Dodge ?
SL. Si, pour la distribution, il y a deux contrats, l’un pour Lancia et l’autre pour Jeep, sur l’après-vente il y en aura trois : un Lancia, un Jeep et un contrat spécifique à Chrysler-Dodge pour justement gérer le parc existant de ces marques. En règle générale, le concessionnaire Jeep de la zone s’est porté candidat pour assurer ce service.