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Constructeurs

Sur la défensive, Carlos Tavares dénonce les "fake news" en Italie

Publié le 11 avril 2024

Par Nabil Bourassi
3 min de lecture
Le patron du groupe Stellantis a rappelé qu'il restait fermement ancré en Italie à travers des "investissements massifs". Il a également mis en garde contre les velléités de groupes chinois qui auraient les faveurs du gouvernement italien et seraient mêmes prêts à racheter de nouvelles marques en Europe, dont des françaises...
Carlos Tavares, directeur général de Stellantis. ©Journal de l'Automobile

"Des fakes news". Pour Carlos Tavares, les intentions prêtées au groupe Stellantis de "quitter l’Italie" sont des mensonges entretenus à dessein… Mais le patron du groupe Stellantis s’est abstenu de désigner qui que ce soit. 

 

Carlos Tavares s’est exprimé en marge du lancement du nouveau Alfa Romeo Milano, à Milan. Ce SUV de segment B sera produit, lui, à Tychy en Pologne. Mais pour l’architecte du géant Stellantis, issu de la fusion des groupes Fiat Chrysler et PSA, l’Italie reste une base importante de production du groupe. Il a rappelé que le constructeur automobile a investi dans les usines de Pomigliano, ou encore dans l'implantation d'une gigafactory de batteries pour véhicules électriques. 

 

Duel avec Giorgia Meloni

 

"Mon rôle est de protéger les salariés italiens de Stellantis", a-t-il indiqué, interrogé par Le Journal de l’Automobile. Avant de poursuivre : "ils travaillent dur et ne doivent pas être perturbés par des annonces de type «on va amener les chinois »".

 

"Il est faux, a-t-il martelé, et c'est une fake news primaire, de dire que Stellantis aurait la moindre intention de réduire sa présence en Italie". Carlos Tavares a ensuite expliqué que "cette fake news est alimentée par ceux qui cherchent à justifier l'invitation pressante qu'ils font aux constructeurs chinois".

 

"Nous investissons massivement en Italie", avait-il déclaré plus tôt en répondant aux critiques relayées par les médias italiens, les réseaux sociaux, mais également par des membres du gouvernement.

 

Une prise de participation de l'Etat italien ?

 

En février dernier, Giorgia Meloni, Premier ministre italien, avait qualifié la fusion de Stellantis de "mauvaise nouvelle" pour l'Italie, accusant Carlos Tavares de privilégier la production de voitures dans d'autres pays. Un autre membre du gouvernement avait même évoqué l'intention d'entrer dans le capital du quatrième constructeur automobile mondial, pour peser sur ses arbitrages industriels.

 

Interrogé a ce sujet, Carlos Tavares a dit ignorer tous projets de prise de participation étatique au capital de Stellantis, la qualifiant "d'inutile". Cette menace "n'est pas sérieuse, et elle n'est pas nécessaire", a-t-il déclaré auprès du Journal de l'Automobile.

 

Lire aussi: L'Italie ne souhaite pas entrer, pour l'heure, dans le capital de Stellantis

 

Selon lui, la vraie menace serait d’offrir aux chinois une nouvelle porte d’entrée au marché européen. Il réagissait ainsi aux discussions ouvertes par le gouvernement italien avec des groupes comme BYD ou Chery, actuellement à la recherche d'un site de production en Europe. Il a rappelé que les acteurs chinois étaient en situation de prise de contrôle d'une partie du marché européen en citant l'exemple de Volvo, auquel il faut ajouter le groupe Mercedes détenus à hauteur de 20% par des constructeurs chinois.

 

Un chinois prêt à racheter une marque française

 

Carlos Tavares a également révélé que des groupes chinois auraient "frappé à sa porte" pour racheter une marque. "Elle n'est pas italienne, je vous rassure, elle est française", a-t-il lancé devant la presse et le maire de Milan. Un porte-parole du groupe précise qu'il s'agissait d'une demande formulée au moment de la création de Stellantis, alors que le projet de fusion était examiné par les autorités de la concurrence.

 

Ce n'est pas la première fois que Carlos Tavares met en garde contre la menace chinoise. Il avait déjà accusé l'Europe d'avoir dressé "le tapis rouge" aux constructeurs chinois à travers les réglementations anti-pollution extrêmement sévères. Plus récemment, il avait provoqué l'opinion publique en envisageant une fusion avec le groupe Renault, dont la fragilité et l'isolement pour servir de proie à des chinois, et ainsi constituer un cheval de Troie de constructeurs chinois en Europe.

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