Robert Breschkow, Audi France : "Nous voulons remettre le réseau au cœur de l'action"

Le Journal de l'Automobile : Quelles sont les raisons du retour d'Audi au Mondial de Paris ?

Robert Breschkow : Maintenant que notre actualité nous permet de présenter de nouveaux produits, il était important pour nous de revenir sur le Mondial. Cela a été une décision du groupe Volkswagen France (le groupe est présent au Mondial avec Audi, Skoda et Volkswagen, NDLR), nous y tenions. Notre présence signifie retrouver nos clients mais également le réseau. Car le Mondial, c'est également un moment fort pour celui-ci. Nous avons invité tous nos collaborateurs pour présenter notre nouvelle feuille de route et échanger, car nous voulons remettre le réseau au cœur de l'action. Pour en revenir sur la partie client, nous avons organisé le salon comme des Journées portes ouvertes avec l'organisation de tests routiers.

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J.A. : Le réseau se plaignait d'une conjoncture assez compliquée chez Audi, notamment par manque de nouveautés. Qu'en est-il aujourd'hui ?

R. B. : Il est vrai que nous avons connu une période de transition avec peu de nouveautés produits. Le lancement du Q4 e-tron remonte effectivement à septembre 2021 et l'A3 a été restylée en début d'année. En parallèle, nous avons arrêté la commercialisation des versions hybrides rechargeables des A3 et Q3, qui réalisaient de forts volumes, ainsi que celle de l'A4. Néanmoins, je note que, malgré l'arrêt de ces modèles phares, nous avons réalisé de bons volumes sur les neuf premiers mois de l'année (Audi a immatriculé 35 236 véhicules, soit -1,4 % depuis début 2024 dans un marché à -1,8 %, NDLR).

Malgré l'arrêt de [certains] modèles phares, nous avons réalisé de bons volumes sur les neuf premiers mois de l'année

J.A. : Que prévoit Audi pour l'année prochaine ?

R. B. : Nous revenons avec un important portefeuille. En premier lieu, l'A5, qui représentera des volumes assez importants. (Audi prévoit d'immatriculer 3 910 A5 en 2025, NDLR). En parallèle, nous avons lancé l'A6 e-tron et le Q6 e-tron. Au Mondial de Paris, nous dévoilons en exclusivité le Q6 e-tron Sportback, ce qui montre toute l'importance de cet événement à nos yeux.

L'Audi Q6 e-tron Sportback a été dévoilée en première mondiale au salon de Paris. ©Audi

J.A. : Que représente la part de l'électrique au sein de la gamme Audi ?

R. B. : Elle représente entre 7 et 8 %. Pour renforcer cette part de marché, nous avons repositionné le Q4 e-tron afin qu'il soit éligible au bonus écologique. Cette stratégie va nous permettre de progresser en volume. D'ici deux ans, nous prévoyons que l'électrique représente 25 % de nos ventes. Et du côté des hybrides rechargeables, qui sont un axe de développement important pour la marque, nous estimons qu'avec les A3 et Q3 dotés de cette technologie, nous couvrirons 50 % de notre mix. Au total, 75 % de notre gamme sera électrifiée.

Les hybrides rechargeables sont un axe de développement important pour la marque

J.A. : Vous présentez une version diesel de l'A5, au demeurant assez efficace en termes d'agrément et de consommation, alors que cette énergie sera fortement impactée par la fiscalité dans les mois à venir. Le diesel a-t-il un avenir ?

R. B. : L'électrique, voire l'hybride rechargeable, ne correspondent pas à tous les besoins de nos clients. Il existe encore dans les entreprises une demande pour ce genre de véhicules, pour tous les professionnels qui font encore beaucoup de route. Notre 2.0 TDI bénéficie d'une microhybridation, ce qui permet de réduire sa consommation et ses émissions de CO2.

J.A. : Comment se porte le réseau ?

R. B. : Notre réseau, qui a fortement investi avec la marque depuis une dizaine d'années, est très stable. Nous disposons de 144 points de vente avec une très bonne couverture du territoire. Au total, si l'on ajoute les réparateurs agréés, la présence de la marque s'appuie sur 211 adresses.

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J.A. : Comment se positionnent les marques premium ?

R. B. : Dans un contexte tendu, j'observe qu'elles ont fait preuve d'une certaine résistance.