Robert Breschkow, Audi France : "Nous avons retrouvé une belle dynamique"

Le Journal de l'Automobile : Avec 47 917 immatriculations en 2024, en repli de 3 %, comment considérez-vous votre année 2024 ?
Robert Breschkow : 2024 fut une année de transition avec un premier semestre où nous avions des produits importants en fin de cycle et un second bien meilleur grâce à l'arrivée de nouveautés comme l'Audi A3, l'A5 ou encore le Q6 e-tron. Avec ces nouvelles offres, nous avons retrouvé une belle dynamique avec des commandes en hausse, notamment au dernier trimestre avec une croissance à deux chiffres. Au final, 2024 a été une année solide où nous avons conservé notre part de marché de 2,8 %.
J.A. : Avant d'évoquer 2025, comment votre réseau a-t-il traversé cette année 2024 ? Quelle a été sa rentabilité ?
R.B. : Nous n'avons pas encore les chiffres, ils devraient être connus fin février. À l'image de notre activité, la rentabilité de notre réseau sera meilleure sur la fin de l'exercice. Mais une chose est sûre, elle sera en augmentation en 2025.
J.A. : Alors, quelles sont vos ambitions pour 2025 ?
R.B. : À l'image de notre fin d'année 2024, nos résultats de janvier 2025 confirment qu'Audi est de retour. Sur un marché en baisse de 6,2 %, nos immatriculations sont en augmentation de 18,5 %. Nos commandes mensuelles sont même en hausse de 48 % et ce sont naturellement des livraisons à venir. Sur l'ensemble de l'exercice, nous visons une augmentation de 10 % de nos immatriculations pour ainsi franchir le cap des 50 000 immatriculations. Nous sommes revenus à des délais de livraisons tout à fait corrects, de trois à quatre mois, car nous avons demandé des productions additionnelles à la maison mère pour satisfaire la demande. Notamment sur l'électrique.
J.A. : Justement, quelle part de véhicules électriques escomptez-vous cette année ?
R.B. : En 2024, nos modèles électriques ont représenté 11 % de nos immatriculations. Cette année, notre cap est une part de 50 % pour nos modèles électrifiés, dont la moitié de 100 % électrique. Nous avons d'ailleurs dépassé cette part de 25 % de VE en janvier avec 28 % et encore plus (33 %) sur les commandes. Les PHEV devront aussi atteindre 25 % de nos ventes (10,9 % en janvier 2025, NDLR) et nous comptons sur les nouveautés qui arrivent, à l'image de l'A3 TFSI e aujourd'hui, puis des A5 et Q5 PHEV, dont les commandes ouvriront en mars.
Après deux années à 8 000 immatriculations, l'Audi A3 devrait gagner légèrement en volume en 2025. Les PHEV devraient représenter 50 % des ventes du modèle. ©Audi
J.A. : L'A3 était encore votre deuxième meilleure vente en 2024, avec 8 091 immatriculations (-1,6 %). Quel sera l'apport de cette nouvelle version hybride rechargeable ?
R.B. : Oui, l'A3 demeure l'un de nos best-sellers. Nous avons encore enregistré une belle performance avec ce modèle, malgré son renouvellement en milieu d'année dernière. Naturellement, nous visons plus haut en 2025 avec ce produit qui a profondément évolué, que l'on considère le design, les technologies embarquées ou la connectivité. Pour la seule hybride rechargeable, les évolutions sont profondes avec notamment une autonomie électrique qui peut atteindre 142 km, puis des consommations maîtrisées une fois la batterie vide. Cette offre PHEV, disponible en deux niveaux de puissance, 204 ou 272 ch, devrait représenter une vente sur deux du modèle. De quoi séduire également les professionnels qui représentent les deux tiers des ventes. Cet univers BtoB est central dans notre stratégie et nous proposons dès le lancement une offre de financement sur 37 mois, sans apport, à 510 euros par mois.
Nous allons faire évoluer l'intérieur des showrooms avec le concept Audi Progressive Showroom Concept (PSC)
J.A. : Avec cette riche actualité produits, la marque Audi ouvre un nouveau chapitre. Votre réseau va-t-il devoir lui aussi évoluer ?
R.B. : Notre réseau est magnifique et a fortement investi ces dernières années dans notre concept de "Terminal". Aujourd'hui, la quasi-totalité est à ses standards. Cela étant, cette année et jusqu'en 2026, nous allons faire évoluer l'intérieur des showrooms avec le concept "Audi Progressive Showroom Concept" (PSC) pour toujours mieux accueillir les clients. Le premier vient d'être inauguré par le groupe Jeannin à Auxerre (89).
J.A. : Est-il possible pour un client de réaliser un parcours totalement digital pour acheter une Audi ?
R.B. : Même si le digital a pris beaucoup de place dans le commerce VN, aujourd'hui, chaque vente doit être finalisée dans un point de vente. Essayer le modèle reste essentiel, puis il est important que nos experts expliquent aux clients, qui sont par ailleurs demandeurs, les technologies de nos modèles et plus largement leur fassent vivre l'expérience Audi. Nous tenons à cette relation avec nos clients. En revanche, pour le véhicule d'occasion, nous offrons la possibilité d'un parcours totalement digital où, naturellement, il faudra choisir une concession pour la livraison.
Je vois dans ce changement d'appellation une clarification
J.A. : Le véhicule d'occasion est un levier essentiel de votre activité et de celle de votre réseau. Êtes-vous satisfaits des résultats enregistrés ?
R.B. : Notre label Audi Occasions Plus a gagné ses lettres de noblesse, les clients reconnaissent sa qualité. Il est aussi une porte d'entrée dans notre univers. Plus largement, comme tous les constructeurs après la Covid, nous avons retrouvé aujourd'hui des niveaux de stock ou de rotation normaux.
J.A. : Enfin, pour conclure, pourriez-vous nous expliquer le changement d'appellation qui va être appliqué à partir du lancement de la nouvelle Audi A6 ?
R.B. : Quelle que soit l'appellation, il faut garder à l'esprit que la logique doit rester mondiale car Audi est présent en Europe, en Asie ou encore en Amérique du Nord. Alors jusqu'ici, la marque avait choisi les numéros impairs pour ces modèles thermiques et hybrides et les numéros pairs pour les électriques. Mais après de nombreux échanges avec les clients, il est apparu que la logique du constructeur n'était pas forcément la leur. Lors d'un achat, les clients choisissent d'abord une silhouette selon leurs besoins (berline, break, SUV, etc.) puis se posent, dans un deuxième temps, la question de l'énergie. Et cette question n'a pas la même réponse qu'il soit en France, aux États-Unis ou en Norvège. Donc le client qui souhaite une grande berline statuaire pourra choisir une A6 et choisir sa mécanique en fonction des ses impératifs locaux. Je vois dans ce changement d'appellation une clarification.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.