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Constructeurs

Renault précise les contours d’une éventuelle scission de ses activités

Publié le 13 mai 2022

Par Damien Chalon
4 min de lecture
La marque au losange avance dans sa réflexion de créer deux pôles d’excellence spécialisés. Renault envisage de détacher 10 000 salariés à une entité dédiée aux véhicules électriques et 10 000 autres à une entité en charge des moteurs et boîtes de vitesses pour voitures thermiques et hybrides.
Renault précise les contours du projet de scission de ses activités électriques et thermiques.

Rien n’est encore acté mais tout indique que Renault se dirige vers une scission de ses activités, comme a pu le faire récemment son concurrent Ford. La marque au losange avait évoqué, le 18 février 2022, le lancement de réflexions stratégiques autour de ses activités et technologies 100 % électriques et thermiques afin, indiquait-elle, "d’en renforcer l’efficacité et la performance opérationnelle".

 

Un projet sur lequel est revenu quelques semaines plus tard, courant avril, Luca de Meo, directeur général de Renault, durant la cérémonie de l’Homme de l’Année, organisée par le Journal de l'Automobile, au cours de laquelle il a reçu son trophée.

 

De toute évidence, ces réflexions sont toujours d’actualité, et semblent même avoir dépassé ce stade. Renault a donné un aperçu détaillé, ce jeudi 12 mai, du contour que pourraient prendre, si la scission avait lieu, son entité dédiée au développement, à la production et à la commercialisation de véhicules électriques, d'un côté, et son entité dédiée au développement et à la production de moteurs et de boîtes de vitesses pour véhicules thermiques et hybrides, de l'autre.

 

A lire aussi : Renault dévoile la stratégie Mobilize

 

Tout d’abord, la marque indique que l’entité tournée vers les véhicules électriques, ainsi que les logiciels, pourrait rassembler plus de 10 000 salariés en France à horizon 2023. Elle comprendrait des compétences d’ingénierie (une partie du Technocentre, Renault Software Lab, Lardy et d’autres sites à l’étude en Île-de-France), des sites industriels (ElectriCity et Cléon) ainsi que des fonctions support liées à ces activités.

 

Rappelons que l’ambition de Renault est de devenir une marque 100 % électrique en Europe en 2030, sur le segment des voitures particulières. Cette entité répondrait donc à cet objectif. Le constructeur insiste en outre sur son "choix stratégique d’ancrer la production des principaux composants de la chaîne de la valeur de la mobilité électrique en France" et affirme sa volonté de se "positionner comme le leader de la voiture électrique en Europe."

 

Point d'étape à l'automne 2022

 

L’autre entité, ensuite, regrouperait elle aussi 10 000 salariés, pour le coup hors de France et toujours en 2023. Seraient concernées, totalement ou partiellement, les usines Powertrain de Valladolid et de Séville (Espagne), de Cacia (Portugal), de Bursa (Turquie), de Pitesti (Roumanie), de Curitiba (Brésil), de Los Andes (Chili) et de Cordoba (Argentine).

 

A cela viendraient s’ajouter, pour la partie ingénierie et R&D, les entités RTS (Espagne), RTR (Roumanie et Turquie) et RTA (Brésil), sans oublier là aussi les fonctions supports.

 

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Renault indique dans un communiqué avoir "la conviction que les véhicules thermiques, hybrides et hybrides rechargeables bénéficient de perspectives et de débouchés de long terme importants en Europe mais aussi sur les marchés internationaux et que ses technologies telles qu’E-Tech représentent de vrais leviers de croissance".

 

Et de citer également des développements sur les carburants à faibles émissions ou le GPL. La finalité consiste à créer "un leader mondial Powertrain au service de l’industrie automobile."

 

Renault a débuté les consultations des instances représentatives du personnel sur ces études. Il est précisé que "le développement de ces réflexions stratégiques se poursuivra dans le dialogue social". Le prochain point d’étape sur l’avancée de ce projet de scission sera effectué à l’automne prochain, à l’occasion d’un Capital Market Day.

 

Premières oppositions

 

D'ici là, Renault devra composer avec certaines oppositions. Ainsi, le mardi 17 mai à 10 heures, le syndicat CGT Renault a décidé de se rassembler devant le site du centre technique de Lardy, dans l'Essonne (91), pour manifester leur opposition à cette scission. "Cette mobilisation a pour objectif d’informer les salariés des risques d’un découpage entre le véhicule électrique et Software en France et la partie motorisation thermique et hybride hors de France", explique la CGT Renault.

 

Le syndicat reproche également à la direction de la marque d'avoir privilégié les interventions dans la presse plutôt que les discussions avec les syndicats. "La direction générale n’a pas respecté les instances représentatives du personnel, en présentant d’abord son projet aux médias", peut-on lire dans le communiqué en date du 13 mai envoyé le lendemain d'un comité central social et économique d'entreprise (CCSE).

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