Quand Nissan retrouve grâce aux yeux de Honda
Le redressement de Nissan sous la houlette de son nouveau directeur général, Ivan Espinosa, attire l’attention. Le PDG de Honda, Toshihiro Mibe, a salué dans la presse japonaise la détermination et la rapidité de son homologue, qu’il décrit comme "une très bonne personne" capable de "faire ce qui doit être fait" pour sortir Nissan de la crise.
Le redressement mené par Ivan Espinosa
Depuis son arrivée en avril 2025, le nouveau dirigeant de Nissan a engagé une cure d’austérité inédite : réduction de 3,4 milliards de dollars des coûts fixes et variables, suppression de 20 000 emplois et fermeture de sept usines dans le monde. Ce plan, jugé brutal mais nécessaire, doit permettre au constructeur de se remettre d’une des plus lourdes pertes enregistrées depuis vingt-cinq ans. Lors de son dernier exercice fiscal 2024-2025, Nissan a officialisé une perte nette de 4,1 milliards d'euros.
Ces efforts contrastent avec la période Makoto Uchida, marquée par des retards dans les réformes et par l’échec des pourparlers de fusion avec Honda. Son éviction a ouvert la voie à un management plus offensif, qui semble aujourd’hui trouver grâce aux yeux du patron de Honda.
Pourquoi Honda croit de nouveau en Nissan
Si la fusion entre Honda et Nissan a échoué en février, les deux groupes continuent de coopérer sur des projets technologiques, notamment dans le domaine des logiciels. En août 2024, les deux constructeurs ont conclu un accord de recherche conjointe sur les technologies de plateforme Software defined vehicle (SDV) mais aussi sur les batteries. Toshihiro Mibe laisse désormais entrevoir une reprise de dialogue, estimant que "le redressement rapide de Nissan sera aussi le meilleur scénario pour Honda".
Au-delà de ce rapprochement possible, Nissan reste confronté à un défi majeur : restaurer une image ternie par des années de difficultés financières et de turbulences managériales. Le lancement de la nouvelle Micra devrait redorer l'image du constructeur en Europe mais les marchés restent en attente des résultats du plan d'Ivan Espinosa sur le plan mondial.
En parallèle de son plan de restructuration, Nissan multiplie les discussions avec d’autres constructeurs pour élargir ses partenariats. Selon des informations obtenues par Automotive News, le groupe japonais serait en pourparlers avec Ford Motor Co. et Stellantis pour fournir un modèle électrifié basé sur son multisegment Rogue, son véhicule le plus vendu aux États-Unis.
Le futur modèle utiliserait la technologie hybride e-Power, qui combine un moteur électrique pour la traction et un moteur à essence servant de générateur pour recharger la batterie. Il serait produit dans l’usine Nissan de Smyrna, au Tennessee, aux côtés du Rogue.
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