Nissan : Makoto Uchida s'efface pour laisser Ivan Espinosa dans le fauteuil de PDG

Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan annonce le départ de son PDG Makoto Uchida, peu après l'échec de ses négociations pour fusionner avec son rival Honda et alors que le groupe a engagé de massives réductions d'effectifs et de capacités. Makoto Uchida sera remplacé par l'actuel directeur de la planification du groupe, le Mexicain Ivan Espinosa, indique Nissan dans un communiqué.
Jusqu'au début du mois de mars 2025, la rumeur évoquait plutôt le choix de l'actuel directeur financier, Jérémie Papin, pour succéder à celui dont le nom est désormais associé à l'échec de la fusion avec Honda. Mais Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, ont officiellement mis fin aux discussions mi-février.
Nissan, massivement endetté et dont le bénéfice d'exploitation s'est effondré, avait ouvert fin 2024 avec son concurrent en meilleure santé Honda des négociations en vue d'un mariage pouvant donner naissance en 2026 au troisième constructeur mondial. Honda, en situation de force, souhaitait transformer Nissan en simple filiale, ce que ce dernier refusait farouchement.
Ivan Espinosa, âgé de 46 ans, a été choisi lors d’une réunion du conseil d’administration qui s'est déroulée le 11 mars et entrera en fonction en tant que chef de la direction mondiale le 1er avril, a annoncé Nissan Motor Co. À lui désormais de mener le plan drastique de réduction des coûts et de transformer structurellement le constructeur. Une conférence de presse doit apporter plus de détails dans la matinée.
Nécessité d'une profonde restructuration
En novembre 2024, Nissan avait déjà annoncé vouloir supprimer 9 000 postes dans le monde et réduire de 20 % ses capacités de production. Même avec ce plan drastique, Nissan a besoin d'un partenaire. Affaibli, le constructeur reste donc en quête d'alliés. Aux aguets, le géant taïwanais de l'assemblage électronique Foxconn (Hon Hai), fournisseur d'Apple, a récemment rappelé être ouvert à un rachat de la participation de Renault.
Le constructeur français reste attentif au sort du groupe nippon. Il conserve en effet 35 % du capital de Nissan et veille à préserver la valeur de sa participation, même s'il a entrepris de détricoter celle-ci.
L'agence de notation Moody's Ratings a dégradé en février 2025 la note des obligations de Nissan en catégorie spéculative. S&P et Fitch lui ont emboîté le pas. Cette décision "reflète la faible rentabilité de Nissan due au ralentissement de la demande pour sa gamme de modèles vieillissants", a indiqué Moody's.
L'agence souligne le ralentissement persistant des ventes en Chine, face à la concurrence acérée des marques locales. Mais aussi les difficultés de Nissan aux États-Unis, son plus gros marché, où il doit gérer des stocks élevés en raison d'une gamme de modèles trop anciens qui n'attirent plus les acheteurs.
Avec une marge opérationnelle qui s'est effondrée, Nissan prévoit d'être déficitaire sur son exercice fiscal décalé 2024/25, après une perte nette inattendue de 14 milliards de yens (87 millions d'euros) au troisième trimestre 2024.
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