Plan stratégique de Stellantis : l'international doit générer 25 % des revenus du groupe
Le plan stratégique de Stellantis était attendu avec impatience. Confronté à une succession de crises, comme l'ensemble du secteur automobile, de l'épidémie de Covid-19 aux pénuries de semi-conducteurs en passant par l'accélération règlementaire de l'électrification des voitures, Carlos Tavares, son directeur général, a dévoilé les grandes lignes de la stratégie à 10 ans du groupe automobile qui a fêté sa première année d'existence en ce début d'année.
"Nous avons coupé ce plan en trois temps. Un temps à trois ans où nous prenons des engagements, un temps à six ans où nous prenons des objectifs et un temps à neuf ans où nous donnons une direction", a-t-il déclaré lors de la conférence de présentation.
"Le plan est structuré de manière à ce qu'on garde le cap et qu'on puisse faire du contrôle de nos objectifs au minimum tous les trois ans", a-t-il ajouté, soulignant qu'il était déraisonnable de vouloir se projeter à dix ans "dans l'univers qui est le nôtre."
En amont de la présentation, ce dernier a d'ailleurs tenu à condamner toute sorte de violence et d'agression, faisant référence à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
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Le groupe qui dispose d'une usine à Kalouga pour la production de 11 000 véhicules utilitaires, emploie 71 personnes dans sa filiale commerciale. Deux manquent à l'appel à ce jour. Stellantis a mis sur pied une équipe pour garder le contact avec ses salariés.
25 % du chiffre d'affaires
En dehors des objectifs résolument "durables" avec une neutralité carbone envisagée en 2038, et un engagement très fort sur l'électrique et la connectivité, le groupe a également dévoilé ses ambitions à l'international. La zone, en dehors de l'Europe et les États-Unis, devra générer 25 % du chiffre d'affaires avec une feuille de route par pays.
En Amérique du Nord, la part de marche du groupe devra être supérieur à 13 % et dégager une marge opérationnelle supérieure à 15%. Quant à l'Amérique du Sud, le groupe doit y réaliser une part de marché de 25 % pour une marge de 10 %. L'Europe élargie, garde un objectif supérieur à 23 % de part de marché pour une marge supérieure à 10 %. Le Moyen Orient et l'Afrique visent 22 % de part de marché pour une marge de 12 %. En Inde et en Asie Pacifique, le groupe doit multiplier par quatre sa part de marché.
La Chine en mode "light"
Reste bien sûr la Chine, qui, malgré un léger redressement en 2021, demeure le talon d'Achille du groupe. Il n'y a écoulé que 125 000 voiture l'an dernier, alors que le marché s'élève à près de 26 millions de voitures neuves.
Pour atteindre le chiffre d'affaires de 20 milliards d'euros fixé par le plan, Carlos Tavares va miser sur ses marques premium et de luxe et sur une structure allégée dans le pays. Stellantis compte "mettre en oeuvre un modèle économique ’asset-light’ afin de réduire les coûts fixes". Cette stratégie passe d’abord par un allègement de son outil industriel détenu en Chine.
L’an dernier, Stellantis et son partenaire chinois GAC avaient déjà décidé de fermer l’une des deux usines détenues par la coentreprise. "N’avoir qu’une seule usine permettra de la faire tourner avec un taux d’utilisation rationalisé", a indiqué Carlos Tavares.
Au-delà de l’aspect industriel, Stellantis compte revoir sa politique de gestion commerciale des marques dans le pays : le groupe conservera la main sur Peugeot, tandis que Citroën sera gérée par DPCA.
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