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Constructeurs

"Nous allons déployer une stratégie novatrice"

Publié le 31 mars 2011

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
Paul Sevin, directeur commercial Seat SA - Bien que Seat ne soit pas encore dans le vert, les choses s’améliorent sous l’impulsion de nouvelles équipes et un nouveau positionnement. La prochaine étape importante sera la rénovation du réseau que Paul Sevin estime centrale.

Journal de l’Automobile. Pourriez-vous dresser un rapide bilan de l’année 2010 ?
Paul Sevin.
Nous sommes satisfaits car nous avons atteint les volumes annoncés. C’est important car, dans le passé, ce n’était pas le cas. Malgré une baisse de 5,1 % en Europe de l’Ouest, où nous sommes essentiellement présents, nous affichons un petit pourcent de croissance. Nous avons compensé avec de meilleurs résultats sur des marchés plus petits, plus lointains.

JA. 2011 commence d’une toute autre manière avec 10 % de gagnés jusqu’ici malgré le marché espagnol. Comment expliquez-vous cela ?
PS.
Effectivement, le marché espagnol est toujours en crise. En déroute même ! Depuis le début de l’année le marché des particuliers a chuté de 40 % ! Cependant, nous y restons leader. Parallèlement à cela, nous avons gagné du terrain sur d’autres grands marchés comme la France ou l’Italie. C’est une tendance observée depuis septembre dernier qui se confirme. Les nouveautés lancées, l’Ibiza ST, l’Alhambra, se traduisent aujourd’hui dans les chiffres. Puis il faut également mentionner le travail des nouvelles équipes. Même si le changement est parfois difficile cela permet de se reconcentrer sur les basiques que sont le positionnement prix, une communication simplifiée, un contact avec le réseau et la formation des vendeurs. Avec ces quatre points nous sommes armés !

JA. Quels sont vos objectifs, sachant que vous n’avez pas une actualité produits très riche cette année ?
PS.
C’est vrai qu’en 2011 nous n’aurons pas une riche actualité mais nous devons déjà récolter ce que nous avons semé et visons la croissance. Aujourd’hui, nous disposons d’une gamme, certes pas la plus large, mais la plus jeune d’Europe. Nous devons la travailler davantage. Nous allons compenser en offrant des produits enrichis plus adaptés au marché. Ainsi, nous venons de lancer la Leon Copa qui devrait représenter plus de 70 % des ventes du modèle. Paradoxalement, je dirais que cette situation est une chance pour bien développer les produits dont on dispose. L’Ibiza et l’Exeo ST réclament encore du travail. Comme notre gamme Eco que nous n’avons pas assez mise en avant. C’est pourtant l’une des plus performantes d’Europe.
Puis, nous voulons aussi développer l’image de Seat auprès des jeunes familles. Ainsi, petit à petit, nous allons faire évoluer notre territoire de communication.

JA. Aujourd’hui, Seat couvre environ 57 % du marché et d’ici deux ans vous devriez monter à 67 %. Allez-vous encore augmenter cette couverture ?
PS.
Avec une couverture de près de 70 % du marché, nous pouvons nous battre. Dans un passé pas si éloigné, la marque que je représentais affichait une couverture proche et ses performances étaient bonnes. Certes nous sommes un généraliste, mais notre objectif n’est pas de couvrir 85 ou 90 % du marché.

JA. Lors du dernier Mondial nous avions évoqué la rénovation de votre réseau européen. Le plan est-il prêt ?
PS.
Notre plan est bientôt prêt. Il s’agit d’un plan essentiel. Nous allons déployer une stratégie novatrice en distinguant des zones métro et non métro. Le cœur de tout cela restant la proximité de la clientèle. Cela se traduira par un double développement, sur le terrain avec nos concessionnaires et un développement de contacts au travers du digital. La France sera l’un des premiers pays à déployer cela.
Côté réseau réel, nous voulons conserver de la proximité dans les métropoles en réfléchissant sur le rôle d’un pôle central, d’une annexe, sur l’investissement nécessaire mais aussi prendre en compte les évolutions de ces grandes villes d’aujourd’hui.

JA. Jusqu’ici, Seat a présenté des concepts électriques et aujourd’hui vous mettez en avant l’hybride rechargeable avec l’IBX. A quand une telle offre dans votre gamme ?
PS.
Nous sommes ouverts sur les deux technologies et nous répondrons avec ce qui nous paraîtra le plus adapté. Il est évident que l’hybride rechargeable est très important. Mais ce choix technologique doit également être en cohérence avec le positionnement de la marque que nous sommes en train de faire évoluer.

JA. L’Europe reste pour l’instant votre seul gros marché. A quand l’Amérique du Sud ou la Chine ?
PS.
La priorité demeure le développement européen avec notre usine de Martorell mais nous sommes également convaincus que le développement à l’international est essentiel pour la marque Seat. Il y a deux axes de réflexion. Le premier est de renforcer nos positions là où nous sommes déjà présents comme au Mexique, par exemple. Nous y avons d’ailleurs doublé nos ventes depuis le début de l’année. Le bassin méditerranéen est également un territoire naturel pour la marque et nous devons le développer.
Ensuite, notre deuxième axe concerne des grandes zones de développement. Nous sommes en Russie mais nous pouvons y voir plus grand. Nous pouvons également évoquer l’Afrique du Sud et bien sûr la Chine. Nous y travaillons de près mais nous n’avons pas de réponse aujourd’hui. (N.D.L.R. : interview réalisée le 1er mars. Le 10 mars, le groupe Volkswagen a confirmé que Seat irait en Chine. La marque espagnole devrait d’ailleurs, pour la première fois, être présente lors du prochain Salon de Shanghai en avril prochain).

 

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