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Constructeurs

Norme CO2 : l’Union européenne enfin à l’écoute des constructeurs

Publié le 5 novembre 2025

Par Jean-Baptiste Kapela
4 min de lecture
Stéphane Séjourné est intervenu à la fin de la Journée de la PFA, le 4 novembre 2025. Le vice-président de la Commission européenne s’est montré compréhensif à l’égard de la filière automobile, en prenant en compte certaines recommandations qu'il défendra à Bruxelles.
Stéphane Séjourné Conseil compétitivité
Stéphane Séjourné, commissaire à la stratégie industrielle. ©EC-Audiovisual Service

Le 4 novembre 2025, en clôture de la Journée de la PFA, Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne, est venu éteindre l’incendie. Alors que les intervenants – constructeurs et équipementiers – se sont succédé pour pointer du doigt la réglementation européenne, le vice-président de la Commission européenne a souhaité montrer qu’il avait entendu la filière automobile. D’après ses dires, le 10 décembre 2025, la Commission européenne devrait ainsi présenter une batterie de mesures visant à assouplir le fardeau des industriels dans les objectifs de décarbonation.

 

"C’est un travail que nous réalisons depuis six mois, avec pragmatisme, dans le cadre de la clause de revoyure, qui devait initialement être prévue en 2026, mais qui a finalement été avancée", présente Stéphane Séjourné. "Nous veillons toutefois à ce que la trajectoire de décarbonation soit respectée, mais pour cela, il faut que la filière joue le jeu. Mais je suis optimiste sur la prise de décision, en dépit des avis divergents", ajoute-t-il. Si rien n’est fait, Stéphane Séjourné estime que la production automobile continuerait de chuter, et surtout que la part des fournisseurs européens tomberait de 70 à 50 %, voire à 40 %.

 

Véhicules utilitaires et petites voitures

 

Au menu des mesures qui devraient être annoncées le 10 décembre 2025, les véhicules utilitaires seraient écartés des objectifs de décarbonation. Une mesure qui va largement dans le sens des constructeurs, qui ont martelé toute la journée du 4 novembre l’hérésie de maintenir les VUL dans le viseur en 2035. En effet, la motorisation électrique sur ces véhicules ne convainc pas.

 

"Nous réfléchissons à décorréler le véhicule utilitaire de la trajectoire 2035 pour que cette dernière ne prenne en compte que les voitures particulières", lance le vice-président de la Commission européenne. Pour les constructeurs, l’annonce se présente comme un soulagement, puisque le marché du VUL leur assure une source de rentabilité non négligeable.

 

 

En parallèle, la Commission se penche sur une nouvelle catégorie de petites voitures : une autre réponse aux demandes des constructeurs. "Nous fixerons un cadre réglementaire pour les petites voitures afin d’alléger leurs contraintes. L’objectif est d’abaisser le prix de ces véhicules", explique le commissaire européen. Avec cette mesure, Stéphane Séjourné espère que ces petits véhicules pourront être commercialisés dans une fourchette située entre 15 000 et 20 000 euros.

 

Place à la neutralité technologique et aux batteries

 

La question de la neutralité technologique – entendre par là le maintien des véhicules hybrides rechargeables dans l’équation 2035 – a refait surface tout au long de la Journée de la PFA. Encore une fois, la filière semble avoir été entendue. Stéphane Séjourné a ainsi précisé que "l’introduction du principe de neutralité technologique" pourrait figurer dans les annonces du 10 décembre.

 

"Je pousse pour que cette décision soit prise, et nous discutons actuellement de la place des prolongateurs d’autonomie ou encore des carburants de synthèse", précise le vice-président de la Commission européenne, sans pour autant évoquer explicitement les hybrides rechargeables.

 

 

En réponse aux difficultés rencontrées dans la production de batteries, Stéphane Séjourné a également évoqué des aides pour ce secteur, afin d’éviter la dépendance de l’Europe vis-à-vis de la Chine. Il précise que la Commission travaille en ce moment à une définition de la voiture européenne qui "ne soit pas trop complexe", pour éviter tout alourdissement administratif.

 

Face aux tensions géopolitiques et à un protectionnisme qui se renforce, Stéphane Séjourné affirme enfin que l’Union européenne cherche de nouveaux partenaires commerciaux. Il évoque notamment l’Inde et le Mercosur.

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