Nissan étudie toujours son avenir avec Renault
Nissan a revu ses prévisions de bénéfice net de 155 milliards de yens (1 milliard d'euros au cours actuel) à l'issue de son exercice 2022-2023 qui s'achèvera fin mars prochain, contre 150 milliards de yens précédemment, selon un communiqué.
Cette prévision a été ainsi très légèrement relevée, tout en intégrant une charge exceptionnelle d'environ 100 milliards de yens liée au retrait de Nissan du marché russe, annoncé en octobre. Près d'un quart de cette charge exceptionnelle a déjà été incluse sur son deuxième trimestre (juillet-septembre), causant une chute de 67,8 % sur un an de son bénéfice net sur la période, à 17,4 milliards de yens (118,6 millions d'euros).
Le bénéfice opérationnel trimestriel de Nissan a en revanche nettement progressé (+44,6 % à 91,7 milliards de yens), tout comme son chiffre d'affaires (+30,2 % à 2.524,9 milliards de yens, soit 17,2 milliards d'euros).
Nissan table dorénavant sur un bénéfice opérationnel de 360 milliards de yens sur l'ensemble de l'exercice, contre 250 milliards de yens précédemment, et a porté son objectif annuel de chiffre d'affaires à 10 900 milliards de yens (68,1 milliards d'euros), soit 900 milliards de yens de plus que sa précédente prévision.
Nous menons des discussions ouvertes et constructives pour déterminer sous quelle forme notre alliance profiterait au mieux à chacun de ses membres Makoto Uchida, directeur général de Nissan
Anticipant que la pénurie de semi-conducteurs continue de perturber sa production sur son second semestre, Nissan a révisé en baisse son objectif annuel de ventes mondiales en volume à 3,7 millions de véhicules, contre 4 millions auparavant. Mais la chute du yen et la capacité de Nissan à augmenter ses prix de vente devraient plus que compenser ce déclin en volume et l'augmentation de ses coûts en matières premières.
Son directeur général Makoto Uchida est resté évasif sur les négociations concernant la refonte de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors dans le sillage de la vaste réorganisation des opérations du constructeur français.
"Nous menons des discussions ouvertes et constructives pour déterminer sous quelle forme notre alliance profiterait au mieux à chacun de ses membres", a déclaré, mercredi 9 novembre 2022, Makoto Uchida lors d'une conférence de presse en ligne. Renault a confirmé, mardi 8 novembre, qu'il allait créer une filiale électrique, Ampere, mais la part que prendrait Nissan dans cette nouvelle société devant être cotée en Bourse reste encore indéterminée. "Nous étudions comment cette entreprise pourrait bénéficier à Nissan et comment nous devrions y participer", a commenté le directeur général nippon.
Le fabricant américain de puces électroniques Qualcomm, fournisseur de Renault, s'est lui déjà positionné pour prendre une petite part d'Ampere. L'intérêt d'un tel acteur du monde de la tech est "positif" pour la valorisation future de cette société, "mais la question c'est de savoir comment la propriété intellectuelle va être traitée avec de tels actionnaires, qui vont être au cœur des technologies de la voiture électrique de demain", a souligné mercredi auprès de l'AFP une source proche de Nissan. Nissan "a vraiment envie de clarifier" ce point sensible avant de s'engager, selon cette source.
"Continuer ensemble"
En parallèle, le rééquilibrage de l'alliance capitalistique entre Renault et Nissan, un souhait de longue date du groupe nippon, reste aussi au menu des discussions qui devraient encore prendre "quelques semaines" pour aboutir, selon la même source.
Le constructeur français possède actuellement quelque 43 % de son partenaire nippon, lequel ne détient que 15 % de Renault et aucun droit de vote. Un rééquilibrage serait "positif" pour Nissan "car cela améliorerait son degré de liberté dans sa prise de décision", a estimé Tatsuo Yoshida, analyste automobile chez Bloomberg Intelligence interrogé par l'AFP.
Investir dans Ampere serait également utile pour Nissan, car s'il a lui-même beaucoup de technologies électriques, la recherche-développement dans ce secteur "coûte très cher, et donc il est nécessaire de partager ce fardeau", a relevé cet analyste.
Les discussions entre Renault et Nissan sont "complexes" mais tous deux veulent "continuer ensemble", a assuré le directeur général du groupe français Luca de Meo dans un entretien diffusé mercredi sur l'antenne de BFM Business. (avec AFP)
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