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Constructeurs

Michel Freiche, président du salon du véhicule de loisirs : "La saison 2024 est un succès"

Publié le 20 septembre 2024

Par Christophe Bourgeois
5 min de lecture
Le salon annuel des véhicules de loisirs s'ouvrira au parc des expositions de Villepinte (93) le 21 septembre 2024, dans un contexte de marché en forte croissance de 8,2 %. Michel Freiche, président du salon et directeur général du groupe Trigano, décrypte les raisons de cette performance.
salon véhicules de loisirs Michel Freiche interview
Miche Freiche, président du salon du véhicule de loisirs. ©UNI-VDL

Le Journal de l'Automobile : Comment se porte le marché du véhicule de loisirs ?

Michel Freiche : Le marché connaît une belle progression. À fin août 2024, qui marque la fin de saison pour ce secteur, les immatriculations de véhicules de loisirs étaient en augmentation de 8,2 %, à 25 629 véhicules. La France se situe dans la moyenne des autres marchés européens puisqu'au niveau du continent, les immatriculations progressent d'environ 10 %. Il s'agit de la deuxième meilleure année toute période confondue, la première étant 2021, juste après la pandémie de Covid, année pendant laquelle le marché avait dépassé les 30 000 immatriculations, un record absolu.

 

J. A. : Quelles sont les raisons de cette progression ?

M. F. : L'intérêt pour le véhicule de loisirs reste toujours très fort. Néanmoins, par rapport aux années précédentes, on note que le marché se réoriente vers les produits plus "classiques", les profilés, au détriment des vans et des fourgons, qui ont rencontré un très fort succès juste après la crise sanitaire. Cette évolution du marché s'explique en partie par le rééquilibrage de l'offre et par une demande plus forte des clients qui souhaitent disposer d'un véhicule offrant plus d'habitabilité.

 

Les 40 000 immatriculations à moyen terme ne sont pas inatteignables

 

M. F. : Certains acteurs estiment qu'à terme, le marché du véhicule de loisirs pourrait atteindre les 40 000 unités. Cette projection vous paraît-elle réaliste ?

M. F. : Oui, je me permets un retour en arrière. En 2007, le marché allemand était de 21 000 immatriculations, alors que le marché français était de 23 000 unités. Cette année, le marché allemand a représenté 73 874 immatriculations, en progression de 10,8 %, alors que la France, même si le marché a augmenté, comme nous l'avons vu, est à près de 26 000 immatriculations. Les raisons d'une telle différence ? En 2008, en pleine crise économique, les Allemands ont fortement communiqué. Ils ont investi plusieurs millions d'euros dans la communication grand public pour faire connaître le produit, et n'ont cessé de le faire depuis. En France, la communication n'est peut-être pas assez importante et le syndicat UNi-VDL, qui est l'organisateur du salon, travaille sur ce sujet. Je pense donc que si des moyens sont mis en place, les 40 000 immatriculations à moyen terme ne sont pas inatteignables.

 

Le véhicule de loisirs est avant tout une habitation avant d'être un véhicule

 

J. A. : Beaucoup de constructeurs automobiles et de distributeurs se sont lancés ces dernières années sur le créneau du véhicule de loisirs. Comment analysez-vous l'arrivée de ces nouveaux acteurs ?

M. F. : Effectivement, les marques automobiles se sont lancées sur le marché des vans (Ford avec le Nugget, Renault avec Space Nomad, Citroën avec le Holidays NDLR). En parallèle, quelques grands noms de la distribution automobile ont repris des concessions de véhicules de loisirs. Mais concrètement, cela n'a pas changé grand chose, car il s'agit avant tout de rachat de capitaux. Ce sont des distributeurs automobiles qui investissent dans ce secteur mais qui laissent les équipes en place. Car n'oublions pas que le véhicule de loisirs est avant tout une habitation avant d'être un véhicule. Pour l'entretenir, il faut avoir dans ses équipes des plombiers, des électriciens, des menuisiers, autant de compétences que les distributeurs automobiles n'ont pas dans leur garage.

 

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J. A. : Certains distributeurs de véhicules de loisirs font face à du surstockage. Quelles sont les raisons de cette situation ?

M. F. : On observe en effet du surstockage dans les concessions, mais il varie énormément d'un point de vente à l'autre et dépend beaucoup du type de modèles, de carrosserie, etc. En moyenne, il représente un mois de plus. La situation s'explique assez facilement. En début de saison, les concessionnaires ont commandé de plus gros volumes pour pallier le manque de produits auquel ils avaient été confrontés la saison précédente, à cause de la crise des semi-conducteurs et du manque de châssis. Entre-temps, la disponibilité des composants est revenue à la normale et les produits finis sont arrivés dans les concessions. Il s'agit donc plus d'une situation conjoncturelle que structurelle.

 

J. A. : Le salon des véhicules de loisirs ouvre ses portes demain samedi 20 septembre à Villepinte (95). Quelles sont les attentes ?

M. F. : En 2023, nous avions accueilli 94 000 visiteurs. Cette année, nous disposerons de plus de 2 000 véhicules exposés sur une superficie de 70 000 m², et l’événement rassemblera 150 exposants. Pour cette édition, d'un salon qui existe depuis 1964, nous visons bien entendu les 100 000 visiteurs.

 

J. A. : Et aux niveaux des ventes de véhicules ?

M. F. : Les constructeurs ne communiquent pas les chiffres de leurs ventes pendant le salon, mais on estime qu'elles représentent 10 à 15 % des ventes annuelles.

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