MG Motor et BMW Group s'insurgent contre les droits de douane imposés par Bruxelles
Après l'annonce de la mise en place des droits de douane compensatoires sur les voitures électriques produites en Chine, les constructeurs MG Motor et le groupe BMW prennent la parole pour se défendre. "(...) MG Motor Europe exprime sa profonde déception concernant la taxation supplémentaire jusqu'à 38,1 %", indique le constructeur dans un communiqué. MG exprime son opposition à cette mesure commerciale protectionniste et estime qu'elle constituera une barrière à l’entrée excessive. MG fait part de sa profonde inquiétude quant à l'impact que les droits de douane auront inévitablement sur ses estimés clients. Une taxation aussi élevée aura également un impact négatif important sur la chaîne d'approvisionnement, l'innovation et la coopération sur le marché."
A lire aussi : Droits de douane : coup dur pour les constructeurs chinois ?
"La croissance continue des ventes et la surperformance de MG au sein de l'UE sont portées par une large gamme de modèles de classe mondiale, des fonctionnalités technologiques innovantes, une sécurité, une fiabilité, et par un niveau de service élevé offerts par les concessionnaires partenaires européens de MG. Au cours de la seule dernière décennie, SAIC, propriétaire de MG, a investi près de 20 milliards d'euros dans la recherche et le développement de l’électrique, avec plus de 26 000 brevets déposés, pour développer une chaîne d'approvisionnement dynamique et fiable."
Le constructeur appelle la Commission européenne "à reconsidérer attentivement sa décision et à engager un dialogue constructif avec ses partenaires de l'industrie automobile mondiale, y compris la Chine, pour trouver conjointement des solutions favorisant une concurrence équitable, dans l’optique de faire progresser ensemble un nécessaire développement durable".
BMW est aussi touché
Cette décision d'imposer des droits de douane supplémentaires ne concernera pas que les constructeurs chinois, mais également les acteurs non chinois qui produisent en Chine. C'est notamment le cas du groupe BMW qui est le constructeur européen le plus impacté par cette mesure. Trois de ses modèles sont en effet concernés : la BMW iX3, la Mini Cooper SE et la future Aceman.
A lire aussi : Tout comprendre sur les droits de douane appliqués aux véhicules électriques chinois
"Cette décision d'imposer des droits d'importation supplémentaires n'est pas la bonne solution, a indiqué Oliver Zipse, à la tête du groupe allemand. La Commission européenne porte ainsi préjudice aux entreprises et aux intérêts européens. Le protectionnisme risque d'enclencher une spirale : les droits de douane conduisent à de nouveaux droits de douane, à l'isolement plutôt qu'à la coopération. Du point de vue de BMW Group, les mesures protectionnistes, telles que l'introduction de droits à l'importation, ne contribuent pas à la réussite de la concurrence sur les marchés internationaux. Le libre-échange reste le principe directeur de BMW Group. Notre entreprise s'engage à respecter ce principe."
Une production rapatriée ?
Le constructeur a indiqué que le taux de droit de douane n'était pas encore officiellement fixé et qu'"il était toujours en cours de discussion avec Bruxelles". Aujourd'hui, le BMW iX3 est produit en Chine en coentreprise avec le groupe Brillance, tandis que les deux modèles Mini sont également assemblés en Chine dans le cadre d'une coentreprise avec le groupe Great Wall Motor.
Si le premier véhicule est plutôt dans la seconde partie de sa carrière commerciale, c'est loin d'être le cas pour Mini. La marque a récemment mis sur le marché la Cooper SE, la version électrique de la Cooper, tandis que l'Aceman sortira dans les prochains mois.
Initialement, il était prévu que la production de ces modèles soit rapatriée dans l'usine anglaise d'Oxford, mais pas avant 2026. "Le site est actuellement en transformation pour accueillir ses deux modèles, mais le calendrier du rapatriement de la production ne correspond pas à celui de la mise en place des droits de douane", nous a-t-on indiqué chez le constructeur.
Le 13 juin 2024, Stellantis, qui va distribuer le chinois Leapmotor en Europe d'ici la fin de l'année, avait également réagi de la même façon. "En tant qu’entreprise mondiale, Stellantis croit en une concurrence libre et équitable dans un environnement commercial mondial et ne soutient pas les mesures qui contribuent à la fragmentation mondiale", indique le constructeur. Il rappelle qu'il a fondé une coentreprise avec son partenaire chinois et qu'il détient 51 % "des droits de fabrication de Leapmotor en dehors de la Chine" et qu'il "pourrait bénéficier de la présence diversifiée de Stellantis en Europe".
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.