Marchionne enfonce le clou !
A l’heure des résultats financiers du 3e trimestre, Sergio Marchionne, administrateur délégué du groupe Fiat, n’a pas mâché ses mots : “pas un seul des deux milliards (d’euros de bénéfice courant attendus en 2010) ne sera gagné en Italie. Nous sommes encore en perte dans le pays et si on enlevait la partie italienne des résultats, Fiat ferait davantage.”
Et de souligner que les 6 100 employés de Fiat en Pologne produisent le même nombre de voitures que 22 000 salariés de la branche automobile en Italie.
Depuis les réactions pleuvent. Les syndicalistes en tête : “Marchionne doit éviter de continuer à humilier les salariés et les syndicats et clarifier une fois pour toutes la réelle intention de Fiat” a déclaré Rocco Palombella de l’Uilm. Roberto Calderoli, le ministre de la simplification, a rappelé que le gouvernement avait soutenu Fiat durant la crise, notamment en instaurant la prime à la casse.
De son côté, le patronat italien confirme une certaine justesse dans les propos de Sergio Marchionne, tout en lui reconnaissant un ton provocateur. Le but du patron de Fiat étant de rendre les usines plus compétitives. L’accord trouvé autour du rapatriement de la Panda dans l’usine de Pomigliano en est un exemple. Les syndicats devront faire des concessions, sinon le constructeur a rappelé qu’il ne lancerait pas les 20 milliards d’euros d’investissements prévus dans le pays d’ici à 2014 et produira ailleurs ses nouveaux modèles. Et ce ne sont pas des menaces en l’air puisque Fiat a déjà annoncé qu’un nouveau modèle serait produit en Serbie et non à Turin comme initialement prévu.
Même s’il est impossible d’envisager une Italie sans usines Fiat, qui emploient plus de 80 000 personnes, la fermeture de certaines d’entre elles reste possible.
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