Marc Ferracci, ministre de l’Industrie : "Nous étudions toutes les solutions qui faciliteraient la transition"
Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, prend à son tour position en faveur d’une révision du barème du malus pour 2025. "Ce que je souhaite, et je suis parfaitement aligné en ce sens avec Antoine Armand, le ministre de l’Économie, c’est que dans le cadre du débat parlementaire nous trouvions de nouveaux équilibres qui réduisent les impacts d’une extension du malus"---, assure le successeur de Roland Lescure.
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Pour rappel, le projet de loi de finances pour 2025 prévoit un déclenchement du malus à 113 g/km de CO2, contre 118 g/km actuellement. Sont également proposés dans ce texte, dont l’examen parlementaire va débuter prochainement, les barèmes pour 2026 et 2027 avec, à chaque fois, une trajectoire plus sévère, avec des démarrages successifs à 106 et 99 g/km.
Le ministre indique toutefois qu’un aménagement du malus entraînerait des répercussions sur d’autres postes. "Je rappelle que nous avons besoin de faire 60 milliards d’euros d’économies, il faudra donc en trouver ailleurs", prévient Marc Ferracci.
Aménager le leasing social
De l’autre côté du spectre, il y a évidemment le soutien de la demande en véhicules électriques. Dans ce domaine, le ministre assure que le dispositif du leasing social sera reconduit, au regard du "succès immense" de la première version.
"Nous allons continuer évidemment dans cette voie, mais je ne dis pas qu’il n’y aura pas des ajustements du dispositif pour le rendre plus efficace, peut-être pour le simplifier également" précise-t-il. Son extension aux véhicules d’occasion, comme cela a été demandé par Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, n’est pas tranchée.
Marc Ferracci a évoqué d’autres leviers visant à soutenir la demande en véhicules électriques. "On peut penser à la question du verdissement des flottes professionnelles", lance-t-il en écho au ministre de l’Économie, et d’évoquer aussi un soutien par le biais de la commande publique pour des produits fabriqués en France.
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Concernant les objectifs CAFE pour 2025, qui pourraient potentiellement se traduire par des milliards d’euros d’amendes infligés aux constructeurs, le ministre reste prudent : "Nous ne nous privons pas de regarder les solutions qui permettent de faciliter la transition. Vous savez que la transition a potentiellement des impacts sociaux, nous y sommes très attentifs, et donc nous discutons avec l’ensemble de la filière, notamment les constructeurs, sur l’opportunité et ensuite la faisabilité d’éventuels aménagements. Pour l’instant, il n’y a aucune décision qui soit prise à ce sujet".
Quoi qu’il en soit, il n’est pas question de remettre en cause l’objectif de 2035, statue Marc Ferracci. "Ce cap a permis de mobiliser tout l’écosystème. Il a favorisé la construction, en quatre ou cinq ans, d'une filière de batteries et de moteurs électriques qui aujourd’hui équipent nos véhicules", assure-t-il.
"Sortir d'une forme de naïveté"
En sa qualité de ministre de l’Industrie, Marc Ferracci a évidemment conscience des difficultés du moment pour la filière qui "fait face à des chocs extérieurs, à une concurrence qui est féroce à l’échelle internationale". Il assure tous les acteurs du monde automobile du soutien de l’État dans ce contexte pour "surmonter ces aspects concurrentiels qui sont extrêmement lourds".
"Aujourd’hui, poursuit le ministre, nous avons besoin de sortir d’une forme de naïveté qui peut amener à faire que des véhicules construits ailleurs bénéficient de certaines aides. Ce dont nous avons besoin au fond c’est de flécher, de cibler un maximum de nos dispositifs publics vers la production made in France. Pas seulement pour les modèles eux-mêmes, mais pour toute la chaîne de valeur, faire que nos équipementiers bénéficient aussi de notre soutien".
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