Le WRC fait peau neuve
Sous l’œil très attentif de Michèle Mouton, la nouvelle patronne du WRC à la FIA, la première manche du Championnat du Monde des Rallyes a livré ses premiers enseignements. Premier coup de chapeau : la fiabilité des nouvelle voitures. En effet, si ce paramètre semblait “naturel” avec les C4 et Focus WRC devenues ultra-fiables, les DS3 et Fiesta vivaient ici leur baptême du feu. Les 12 000 km de test pour Ford et les 10 000 enregistrés chez Citroën ne remplacent jamais la course. La Fiesta et la DS3 semblent bien nées puisque toutes, usines comme privées, sont à l’arrivée sans avoir connu de soucis majeurs. Seul Henning Solberg au volant d’une Fiesta privée a dû renoncer sur une sortie. Pourtant, dans les deux cas, les constructeurs sont partis d’une feuille blanche. Nouvelle caisse plus compacte, nouveau moteur avec une cylindrée limitée à 1600 cm3, nouvelle boîte, nouveaux pneus etc. Nombreux étaient les fournisseurs scrutant les temps et relevant les impressions des pilotes à chaque parc d’assistance comme, par exemple, les techniciens de Sadev qui fournit aujourd’hui la boîte des DS3 WRC à la place du britannique X-Trac. De la même manière, les équipes de Michelin, de retour en WRC, s’enquéraient des performances de leur gomme. Des pneus source de tensions chez Citroën d’ailleurs. Corollaire du fait d’utiliser un seul type de pneu, la pression devient la seule variable d’ajustement et à ce petit jeu il semble que Citroën ait pris davantage de risque avec des pressions plus basses. “A force de jouer avec le feu, on se brûle”, a lâché un homme de Clermont-Ferrand, comme pour dédouaner le manufacturier. Cependant, ces routes suédoises ne sont en rien un juge de paix ou annonciatrices d’une domination quelconque car 9 des 13 rallyes de cette saison 2011 vont se courir sur la terre. Donc pour les constructeurs, les manufacturiers mais aussi les pilotes, la prochaine manche, du 3 au 6 mars au Mexique, revêt sans doute plus d’importance. Mais retour en Suède.
Week end à oublier pour Loeb
Après une première journée passée à balayer les spéciales, Sébastien Loeb fait la mauvaise opération de la journée en pointant à la 9e place au scratch avec 2’48 de retard sur Ostberg au volant d’une Fiesta privée. Sébastien Ogier, partant 4e, limitait son retard à 1’21 à la 6e place du général. Dans le clan Citroën, seul Petter Solberg, sur une DS3 privée, réussissait à s’intercaler entre les Ford à la 3e place. Le samedi, sous un magnifique soleil mais une température glaciale à l’heure du premier départ, -26°c, et sans route à balayer, les DS3 officielles gagnent 5 des 9 spéciales de la journée. Loeb ouvrait la journée par un scratch mais une crevaison est venue contrarier sa remontée. Toutefois, en signant 4 scratches sur 9 possibles, l’alsacien reprend plus d’une minute sur la tête de course, revenant à la 6e place. Cependant, Loeb demeure lucide après cette journée : “Il faut juste finir et marquer des points.” Ogier enregistre, quant à lui, un meilleur temps mais sa régularité lui permet de pointer en fin de l’étape à la 5e place à seulement 15’8 d’Hirvonen qui a ravi la tête à Ostberg. De bon augure pour une dernière journée avec quatre prétendants à la victoire en moins de 16s. Finalement la lutte pour la victoire se limitera à un duel Hirvonen-Ostberg. Latvala aura le dernier mot face à Solberg et Ogier pour la 3e place. Petter Solberg échouera même à la 5e place après une drôle de mésaventure. En effet, en liaison, le Norvégien s’est fait flasher à 112 km/h au lieu des 80 annoncés. La police suédoise lui a suspendu son permis de conduire et c’est son copilote, Chris Patterson, qui a pris le volant pour la dernière spéciale du week end. Résultat, sur les 4,16 km de l’ES22, l’équipage perd plus de 50’ laissant ainsi Ogier terminer 4e. Une dernière spéciale où Ogier et Loeb finissent 1 et 2 gagnant ainsi 3 et 2 points supplémentaires comme le veut le nouveau règlement. Ogier pointe donc à la 4e place du championnat avec 15 points (12+3), Loeb à la 6e avec 10 points (8+2). Rien d’alarmant pour le constructeur mais simplement le rappel que la performance est un travail de tous les instants jusque dans les moindres détails. Le résultat suédois a le mérite de rappeler à tous que rien n’est jamais acquis.
Rendez-vous est pris au Mexique à partir du 3 mars prochain. Et cette fois, contrairement à la Suède, les pilotes Citroën tireront un bénéfice de leur position puisqu’ils s’élanceront en fonction du classement général du Championnat. Les Ford vont devoir balayer la route. Chacun son tour !
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