Le salaire de Carlos Tavares dans le collimateur de certains investisseurs
C'est devenu un marronnier. Chaque année, à l'approche des assemblées générales, la question du salaire des dirigeants revient sur le devant de la scène.
Aujourd'hui, il s'agit de celui de Carlos Tavares, directeur général de Stellantis. Le montant, jusqu'à 36,5 millions d'euros pour le compte de l'exercice 2023, a été annoncé voilà plusieurs semaines. Mais aujourd'hui, les actionnaires doivent voter pour ou contre cette rémunération.
Bien que ce vote ne soit que consultatif, des agences de conseil aux investisseurs recommandent de voter contre la rémunération de l'homme fort de Stellantis. Glass Lewis est ainsi la troisième à aller dans ce sens.
A lire aussi : Stellantis : la rémunération de Carlos Tavares s'envole à 23 millions d'euros
"Glass Lewis émet de sérieuses réserves quant à la recommandation faite aux actionnaires de soutenir le rapport sur les rémunérations à ce stade", à l'occasion de l'assemblée générale des actionnaires du groupe convoquée le 16 avril 2024, peut-on lire dans cette note dévoilée le 6 avril 2024 par Le Monde et que l'AFP a pu consulter.
"Nous pensons que des augmentations significatives de la rémunération cible du PDG dans un contexte de licenciements massifs peuvent entraîner une disparité entre la rémunération des dirigeants et l'expérience des parties prenantes (clients, fournisseurs, actionnaires, employés, banques, NDLR)", souligne l'agence.
La rémunération de Carlos Tavares pourrait atteindre à terme 36,5 millions d'euros pour 2023 grâce à une prime de performance de dix millions d'euros au titre de la "transformation" du groupe initiée en 2021, selon le rapport financier de l'entreprise.
Une prime que l'agence estime insuffisamment justifiée : "Nous sommes généralement sceptiques à l'égard de tout type de prime supplémentaire récompensant des individus pour des actions que nous considérons comme intrinsèques aux fonctions d'un dirigeant."
Trois agences conseillent de voter contre
De telles compensations "peuvent susciter des inquiétudes de la part des actionnaires", relève aussi l'agence, en pointant que Stellantis "a commencé à licencier des milliers d'employés supplémentaires à Detroit, Toledo et dans l'Ohio, aux États-Unis".
"En conséquence, nous ne pensons pas que le rapport de rémunération de la société mérite le soutien des actionnaires à ce stade", conclut l'agence en recommandant de voter "contre", comme elle l'avait fait pour la rémunération de l'année 2022.
Cette analyse rejoint celle de deux autres grandes agences de conseil citées le 6 avril 2024 dans un article du Monde, Proxinvest et ISS. Cette dernière "évalue les émoluments du directeur général du groupe automobile à 42 millions d'euros pour 2023 (...) Un montant qu'elle juge « excessif » par rapport à celui de ses pairs", écrit le quotidien.
Rappelons que Stellantis a affiché un bénéfice record de 18,6 milliards d'euros (+11 %) pour l'année 2023. (avec AFP)
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.