Le remarketing de BMW France en tension sur une grande partie de la gamme

La pénurie se fait sentir et le réseau BMW-Mini n'échappe pas à la tendance. Lors d'un entretien accordé fin mai au Journal de l'Automobile portant sur le développement des labels VO, Sébastien Frezza, le directeur de l'activité occasion de BMW Group France, a expliqué que le service remarketing rencontre des difficultés à approvisionner les concessionnaires. "Nous sommes en tension sur 40 % de la gamme de VO récents BMW", a-t-il confié.

"La pénurie se ressent sur les véhicules d'occasion récents car les loueurs de courte durée et les flottes ont changé leur politique de gestion", a confié Sébastien Frezza. Les maigres retours enregistrés provoquent donc des carences. La Série 1 (génération F40) est particulièrement exposée, tandis que la Série 2 connait à peine un meilleur sort. Et à l'exception du X1 "qui s'est maintenu chez les loueurs courte durée", Sébastien Frezza rapporte des difficultés d'approvisionnement sur les modèles allant de la X2 à la X6. "Nous observons une recrudescence de la demande de berlines en compensation des SUV", interpelle-t-il. Sur le plan des motorisations, les diesel font un retour en force, tandis que les exemplaires PHEV enregistrent une forte croissance.

Chez Mini, le bilan n'est guère plus élogieux. "Mis à part le Clubman qui répond à une demande de motorisation spécifique, tous les modèles de la gamme connaissent une situation de pénurie chez nous", lâche Sébastien Frezza. La marque anglaise accélère cependant sur le front des restitutions à la faveur du cycle naturel de consommation. Ce qui a participé de la croissance de BMW Group France. En effet, à la fin du premier trimestre 2021, la direction VO note une progression des ventes de 17 % par rapport à 2019, dernière année sans crise sanitaire.

Prise d'initiatives en faveur du réseau

Devant cet état de fait, Sébastien Frezza lance des initiatives. La principale consiste à donner la priorité au réseau de distribution. Jusqu'à présent, 20 % des véhicules récupérés repartaient dans des canaux divers, tels que les enchères et les marchands. Cette part tombe désormais à 2 %. Tout le reste est soumis directement aux concessionnaires. "Nous réduisons nettement, voire nous suspendons certaines ventes aux maisons d'enchères", clarifie le directeur.

Autre idée, celle de proposer des véhicules en provenance d'autres filiales. L'Espagne a été l'une des celles-ci. Mais cette solution n'a duré qu'un mois, en décembre dernier. BMW France a pu injecter 200 voitures dans les tuyaux et soulager ses partenaires labellisés. "Le groupe a la volonté de faire tomber les frontières et d'organiser une logistique à l'échelle européenne, glisse Sébastien Frezza. Nous avons les ressources humaines, l'expérience et les outils technologiques pour mener à bien ce type de grands projets".

Stampyt et un fournisseur de données d'historique

Mais couper les vannes vers les partenaires tiers au profit des concessionnaires n'est pas sans conséquence sur certaines avancées. Exemple concret : depuis début 2020, le département remarketing de BMW expérimente les services de Drover pour mettre des VO en accès sur abonnement. Ce modèle économique sera mis en sommeil. Toutefois, le directeur suit les évolutions statistiques. Sur les 350 véhicules consommés par des Français, une quarantaine ont été restitués. Il attend d'avoir une centaine de cas de retours pour dresser un bilan et mesurer l'intérêt du modèle économique. "En fonction des résultats, nous n'excluons pas d'ouvrir ce format aux concessionnaires", extrapole-t-il, conditionnant cependant tout cela à la sortie de crise.

"Nous attendons du constructeur qu'il nous accompagne dans la communication et la formation", partageait récemment un concessionnaire BMW du centre-est de la France. Un autre sujet dans lequel la filiale du groupe allemand s'est illustrée en 2021. En effet, au cours du premier trimestre, BMW a noué un partenariat avec Stampyt, la société spécialisée dans la photographie de véhicules d'occasion. Derrière cet accord, il n'est pas encore question d'équiper les commerciaux opérant sous le label mais de leur faire profiter d'un tout nouveau module de formation à la prise de vue à une tarification privilégiée. "Nous travaillons aussi sur la transparence et nous signerons prochainement un contrat avec un fournisseur de données d'historique de véhicule", révèle enfin le directeur du VO.