Le groupe Fiat célèbre 100 ans de compétition

Une nouvelle fois, le Motor Village change de peau. Après notamment le glamour à l'italienne, place à l'exposition "Grand Prix" qui célèbre un siècle de victoires automobiles. Ainsi, du 24 mai au 2 septembre, les visiteurs du flagship situé au rond-point des Champs-Elysées vont découvrir ou redécouvrir des légendes du sport automobile. Il faut dire que le groupe Fiat n'avait que l'embarras du choix avec des marques comme Ferrari, Maserati, Alfa Romeo, Lancia et, naturellement, Fiat.

L'expo s'ouvre sur un engin de records. En effet, la Fiat SB4 Eldridge, plus connue sous le nom de "Fiat Mefistofele", a été construite en 1924 autour d'un moteur d'avion, afin de battre le record du monde de vitesse de l'époque. Ce sera chose faite en juillet 1924 avec une vitesse de 234,97 km/h. Immédiatement après cette pièce exceptionnelle et méconnue, le grand public sera séduit par la Ferrari F1-90 d'Alain Prost. Ce bolide de la saison 1990 n'est pas le plus titré ou le plus mythique de la marque au cheval cabré, mais l'arrivée du "professeur", alors champion en titre, avait été un événement. Illustrant toujours l'univers de la Formule 1 : le groupe a ainsi sorti du musée l'Afetta 159 numéro 22 qui a permis, en 1951, à Juan Manuel Fangio de remporter le premier de ses cinq titres de champion du monde. Un modèle développant 425 ch et construit à seulement 4 exemplaires.

L'Alfa 33 TT12 vient aussi rappeler le glorieux passé de la marque en Endurance avec, à la clé, le titre de champion du monde des marques en 1975 avec 7 victoires en 8 courses. Des grands noms, tels Jacky Icks, Henri Pescarolo, Derek Bell ou Jacques Laffite ont pris un jour le volant de cette machine dont la puissance du V12 atteindra jusqu'à 500 ch. Plus proche de nous, mais toujours en Endurance, le groupe présente une Maserati MC12 qui a brillé et remporté de nombreux titres dans la catégorie GT1 entre 2005 et 2010.

Dernier chapitre de cette exposition : le rallye. Et autant dire que le choix a dû être cornélien tant les marques et voitures du groupe italien ont marqué leur époque. Ainsi on retrouve la Lancia Fluvia 1.6 HF, rouge et noire, qui gagna le Monte-Carlo 1972. Ce modèle a dominé le début des années 70 avant de croiser le fer avec l'Alpine Berlinette puis de passer le relai à la Lancia Stratos. Absente de l'exposition, la Stratos n'en demeure pas moins un monument du rallye avec une domination sans partage au milieu des années 70 avec, entre autres, l'italien Sandro Munari au volant. Lancia va ainsi se forger un palmarès impressionnant, que la décennie 80 va définitivement  rendre mythique.

En effet, après une parenthèse Fiat 131 Abarth, à la fin des années 70 et début 80 (3 titres de champion du monde constructeurs), Lancia repart de plus belle avec la 037 puis la Delta S4. Sans doute l'époque la plus dingue des rallyes pour ses luttes invraisemblables avec Peugeot et Audi. Malheureusement, durant cette épopée, Lancia perdra tragiquement deux de ses pilotes. En effet, les 2 mai 1985 et 1986, durant le Tour de Corse et sur des Lancia portant le numéro 4, Attilio Bettega sur une 037 (son co-pilote en sortira indemne), puis Henri Toivonen et son co-pilote Sergio Cresto, sur une Delta S4, perdront la vie. Fin 86 les voitures du groupe B sont bannies, mais Lancia va pourtant écrire l'une de ses plus belles pages en rallye.

En effet, après le titre de la Fluvia en 1972 et les trois titres de la Stratos, de 1974 à 1976, Lancia va gagner consécutivement six nouveaux titres de champion du monde avec la Delta Groupe A entre 1987 et 1992, portant ainsi à onze le nombre de couronnes mondiales pour la marque. C'est encore le record aujourd'hui. Pour le groupe, elles sont mêmes au nombre de quatorze, si l'on ajoute les trois glanées par la 131 Abarth en 1977, 1978, 1980.

Une Lancia Delta est donc exposée et rappelle que le dernier titre de la marque a été remporté en 1992, il y a déjà vingt ans. Aujourd'hui, Lancia n'évolue plus, malheureusement, dans cette veine sportive et laisse ce "travail" à Abarth, dont les Punto S2000 animent les manches de l'IRC et ont remporté quatre titres de champion d'Europe en 2006, 2009, 2010 et 2011.

Enfin, une petite entorse à la compétition. En effet, Jeep, la nouvelle venue dans l'univers Fiat, ne s'est pas réellement illustrée en sport automobile au sens où nous venons de l'évoquer. La marque a donc choisi de présenter la dernière mouture du son Grand Cherokee SRT8, mais a également tenu à rappeler les exploits sportifs de la Dodge Viper à l'heure où la nouvelle génération sera bientôt sur les routes.