Le chinois Great Wall lance deux marques en Europe
Les marques automobiles chinoises veulent profiter du virage électrique pour séduire les acheteurs européens, à l'image de Nio, Xpeng ou Wey et Ora les deux nouvelles marques du chinois Great Wall Motor (GWM), leader du marché des SUV en Chine. Comme un symbole de cette offensive, au salon de l'automobile de Munich, le Wey Coffee 01 montre les dents, avec son énorme calandre chromée, juste en face du gigantesque stand Mercedes.
Wey annonce pour son SUV hybride rechargeable une autonomie en zéro émission de 150 km grâce à une batterie de 41,8 kWh. Avec l'appui d'un bloc thermique, le modèle affiche une puissance cumulée de 350 kW (476 ch) et un couple de 847 Nm. Le constructeur compte le vendre autour de 50 000 euros.
Ce véhicule sera lancé d'abord en Allemagne. Les commandes seront ouvertes à la fin de l'année 2021 pour des premières livraisons durant le premier semestre 2022. Le constructeur chinois annonce "un nouveau modèle commercial centré sur l'utilisateur", mais aussi l'ouverture d'un premier centre d'expérimentation aux couleurs de Wey à Munich en 2022.
"Casser le mythe des voitures chinoises pas chères et de mauvaise qualité"
"Les constructeurs chinois vont arriver sur le marché européen en force", confirme José Baghdad du cabinet PwC. Premier marché mondial de l'automobile, où les marques allemandes notamment se battent pour séduire les clients, la Chine est aussi le premier producteur mondial et sa production est déjà très électrifiée. Quelques milliers de SUV hybrides et électriques de marques chinoises circulent déjà dans les rues européennes, sous les marques MG et Aiways, notamment.
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Comme l'ont fait avec succès les constructeurs coréens et japonais avant eux, "ils veulent rassurer, casser le mythe des voitures chinoises pas chères et de mauvaise qualité", souligne José Baghdad. Par ailleurs, "ils ont fait un choix fort sur l'électrique depuis de nombreuses années et sont plutôt bons", alors que plusieurs constructeurs européens tentent de rattraper leur retard par des investissements massifs.
"Nous nous sommes concentrés sur les problèmes techniques posés par les nouvelles énergies, et maintenant nous sommes prêts à satisfaire nos clients", a indiqué à l'AFP Qiao Xianghua, vice-président de GWM en Europe. Le constructeur compte également sur les généreuses subventions à l'achat des gouvernements européens, qui accélèrent le virage électrique.
La Ora Cat pour séduire les jeunes
Great Wall a positionné une autre marque dans un pavillon voisin, entre les stands de Hyundai et de Mini : la marque Ora veut séduire les jeunes avec ses compactes rondouillardes et connectées, vendues à partir de 2022 autour de 30 000 euros. Le groupe compte notamment faire connaître ses marques sur les réseaux sociaux, a indiqué sa direction.
"Avec Ora, nous créons un tout nouveau style de vie en Europe, a indiqué Rebecca Grajecki, directrice de la marque et du marketing pour l'Europe. Nous nous approchons de l'univers d'un groupe cible orienté vers la mode et le lifestyle et intégrons la marque dans la culture d'une génération urbaine progressiste." La petite Ora Cat, avec ses faux airs de Mini, sera commandable en fin d'année 2021 pour des livraisons durant le premier semestre 2022.
Deux autres marques chinoises ont misé pour leur lancement sur la Norvège, qui se rapproche désormais de 75 % d'électriques dans ses ventes de voitures neuves. La marque Xpeng, soutenue par Alibaba et Foxconn, a commencé à y vendre un SUV électrique, qui doit être suivi bientôt d'une luxueuse berline, présentée virtuellement à Munich. La marque Nio y a également lancé en septembre la commercialisation de son SUV ES8, et compte y installer un réseau de stations d'échange de batteries.
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