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Constructeurs

Golf 7 : révolution de velours

Publié le 5 octobre 2012

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
Comment renouveler une icône sans la dénaturer ? La question se pose à chaque transformation de la Golf. Si pour cette 7e génération le travail paraît subtil, il cache en fait une refonte totale.
Tel un défilé de mode, les 6 premières générations de Golf se sont succédé sur scène avant que Martin Winterkorn n’arrive au volant de la 7e.

“On a tous une histoire avec la Golf” a lancé Martin Winterkorn lors de la présentation de la 7e génération de la berline star de Volkswagen, n’oubliant pas de mentionner certaines personnalités adeptes de la Golf, comme la chancelière actuelle, Angela Merkel. Plus sérieusement, le patron du groupe a également rappelé l’importance de ce modèle, icône de la marque depuis trente-huit ans : “La Golf donne l’orientation de la marque Volkswagen et même de l’automobile. Bien que le groupe repose sur de nombreux piliers, elle est notre ambassadrice dans le monde. De ce fait, on attend beaucoup de nous !” Puis le patron du groupe a pris des accents plus politiques, rappelant “qu’il n’y a guère d’entreprises comme Volkswagen qui vivent l’Europe à ce point : notre groupe est constitué de 12 marques européennes. Nous avons confiance en l’Europe et nous sommes prêts à soutenir notre outil industriel européen, comme la Golf en témoigne.”

Dans une veine plus latine, Walter da Silva, le patron du design du groupe, n’a pas manqué de rappeler que redessiner la Golf est sans doute l’un des plus grands défis pour les designers de la marque. Naturellement, il a évoqué une certaine continuité dans le trait, notamment avec un avant horizontal ou un pilier arrière très large et fort. L’ADN de la marque se conjuguant avec celui de la Golf, il a naturellement revendiqué cette filiation claire avec le passé en filant la métaphore musicale : “C’est comme pour une œuvre musicale, l’interprétation peut être différente, mais le caractère de la partition demeure.” Puis, avant de passer la parole à Ulrich Hackenberg, le directeur du développement de Volkswagen, il n’a pas manqué de souligner l’origine stylistique italienne de la Golf puisque la première, apparue en 1974, devait ses traits à Giorgetto Giugiaro.

Jusqu’à 100 kg de moins sur la balance

Si le design peut parfois faire débat, en revanche, au chapitre technique, il n’y en a pas. Tout est nouveau ! En effet, cette nouvelle Golf repose sur la plate-forme MQB (Voir JA n° 1157) qu’a inaugurée la nouvelle A3 voilà quelques semaines (voir JA n° 1164). Plus longue, plus large, bénéficiant d’un empattement plus généreux, elle est aussi plus basse et le porte-à-faux avant a été réduit grâce à un train avant avancé de 43 mm. Les proportions changent. Le directeur du développement est par ailleurs revenu sur la genèse de cette 7e génération. Le travail a débuté en 2008, finalement juste après le lancement de la Golf 6. Le cahier des charges était clair : augmenter la valeur perçue, réduire la masse, et donc les consommations, et enfin accroître la sécurité et le confort. Si pour ce dernier point on attendra les essais dynamiques pour juger, concernant la qualité perçue et les 100 kg perdus sur la balance, les équipes d’Ulrich Hackenberg semblent avoir atteint leur but. La Golf 7 affiche ainsi le même poids qu’une Golf 4, mais en offrant bien plus de prestations. La gestion de la masse a touché l’ensemble des éléments. Par exemple, en plus des économies permises par la nouvelle plate-forme, jusqu’à 26 kg, le module de climatisation a perdu 2,7 kg, les sièges avant et arrière 7 kg, la carrosserie 23 kg, les systèmes électriques 6 kg et même le tableau de bord a fondu de 400 g ! Cela peut paraître peu, mais c’est un gain de 20 % par rapport au précédent. Cette perte de poids drastique, qui a été obtenue sans l’utilisation de matériaux coûteux pour la structure ou la carrosserie, permet logiquement de faire reculer la consommation moyenne de la gamme de 14 %. Et ce chiffre atteint même 23 % pour celle équipée du nouveau bloc 1,4 TSi ACT 140, que nous avons récemment essayé sur la Polo BlueGT (Voir JA n° 1165).

La Golf TDi BlueMotion affichera 85 g de CO2/km

Malgré de nouveaux blocs essence TSi capables de limiter leur consommation à 4,8 l, soit 112 g de CO2/km, marché français oblige, la performance des blocs TDi sera sans doute la plus regardée. Ainsi, la Golf 1.6 TDI 105 sera sous la barre des 100 g avec 99 de CO2/km et la version BlueMotion disponible en début d’année se limitera à 85 g/km, soit une consommation mixte annoncée de 3,2 l aux 100 km. L’efficience de cette nouvelle Golf sera donc un atout, mais elle pourra aussi compter sur sa qualité de fabrication comme sur des équipements jusqu’ici réservés à des segments supérieurs tels que l’ACC ou le système PréCrash ainsi que sur un nouvel élément au service de la sécurité avec le freinage multicollision. L’infotainment n’est pas oublié avec un nouveau système tactile faisant inévitablement penser à un célèbre smartphone. Et le prix ? Volkswagen annonce une entrée de gamme au même tarif que la précédente génération, soit à partir de 17 790 euros.

La saga Golf ne semble donc pas près de s’arrêter. Vendue à plus de 29 millions d’exemplaires depuis 1974, cette 7e génération sera dans les showrooms français le 17 novembre prochain.

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