Gigafactory : Rome lance une dernière sommation à Stellantis
Depuis quelques mois, la relation entre Stellantis et le gouvernement italien se résume à "Je t’aime… moi non plus". Après l’épisode de la Milano, ou plutôt de la Junior, Adolfo Urso, ministre italien des Entreprises "made in Italy", pince une nouvelle fois le groupe. En conférence à Rimini le jeudi 22 août 2024, ce dernier lance un ultimatum "de quelques heures" au constructeur franco-italo-américain au sujet de la construction d’une gigafactory ACC (coentreprise au sein de laquelle Stellantis se présente comme l’investisseur majoritaire) située à Termoli, sur la côte adriatique.
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"Stellantis doit donner une réponse, et il doit le faire rapidement", a posé fermement le ministre italien. En l’absence de retour positif du groupe dirigé par Carlos Tavares, Adolfo Urso menace de placer les fonds européens alloués au projet dans d’autres initiatives industrielles. "Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ces fonds parce que Stellantis ne respecte pas ses engagements", ajoute le ministre.
370 millions d’euros en provenance de l’Union européenne
ACC a prévu initialement l’implantation de trois usines de batterie en Europe. Si la gigafactory française a été inaugurée le 30 mai 2023, la coentreprise entre Stellantis, Mercedes et TotalEnergies a annoncé en juin qu’elle suspendait les travaux des projets en Italie et en Allemagne. Une annonce qui s’inscrit dans un contexte de ralentissement de la demande de véhicules électriques sur le Vieux Continent. ACC avait indiqué en juin qu'il mettait en suspens ses projets de nouvelles usines pour mener une réflexion stratégique sur la technologie LFP, moins chère que les batteries NMC jusqu'ici privilégiées par Stellantis.
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Le projet de gigafactory à Termoli repose sur la conversion d’une usine de fabrication de moteurs Stellantis. Une usine qui représente deux milliards d’euros d’investissement au total. 370 millions d’euros d’argent public ont été alloués au projet via le fonds de relance européen post crise sanitaire. La gigafactory devait entrer en service en 2026.
La réaction de Stellantis
Dans un communiqué publié le 22 août 2024 par Stellantis, le groupe affirme qu’ACC améliore les plans de l’usine de Termoli et de celle située en Allemagne. L’objectif étant "d’introduire une nouvelle technologie pour la production de cellules et de modules, afin de s’aligner sur l’évolution du marché". Il y a peu de chance pour que ces quelques lignes apaisent le ministre italien, qui en attend sans doute un peu plus.
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Rappelons que Stellantis se trouve sur tous les fronts, faisant actuellement face à la gronde de l’influent syndicat automobile américain (UAW) et d’une nouvelle menace de grève. Ces derniers désirent notamment rouvrir l’usine de Belvidere, dans l'État de l'Illinois. Carlos Tavares s'apprête d’ailleurs à présenter son plan d’urgence pour le groupe.
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