Getis, en croissance verte
Au bout de la croisette, non loin du célèbre tapis rouge, une rangée de véhicules électriques (VE) marquait l’entrée du salon Getis, un événement entièrement dédié à la croissance verte. L’objectif de cette manifestation, placée sous le patronage du ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement et de la commission nationale française pour l’Unesco, consistait à promouvoir un nouveau modèle coopératif entre entreprises et collectivités locales et territoriales pour une croissance tournée vers l’environnement. Cette première édition, qui s’est déroulée début février, a bien évidemment placé la mobilité durable comme l’une des thématiques centrales du salon. Une table ronde sur ce thème a d’ailleurs démontré le dynamisme de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le domaine. Nice, Marseille ou encore le pays d’Aix, y ont, chacune, présenté leurs implications. Assurément, l’un des temps forts du salon, mais qui a eu pour effet collatéral de vider temporairement les allées… Un point noir auquel les organisateurs comptent bien remédier dès la prochaine édition, qui doit se tenir du 8 au 12 février 2012.
Jean-Pierre Orfeuil, professeur à l’Institut d’Urbanisme de Paris, a ouvert le débat, rappelant, dans un premier temps, la notion même de mobilité. En effet, il s’agit d’un mot largement utilisé, parfois galvaudé. “Quand on parle de mobilité aujourd’hui, nos horizons sont raccourcis, résume le spécialiste. La portée des interactions est plus grande, et tout ce qui se passe dans le monde nous impacte. Nous pensons transports, dès lors que l’on évoque la mobilité, mais, désormais, il faut englober dans cette notion les conditions de mobilité, les aptitudes et les capacités de mobilité, les accès aux ressources et les pratiques des personnes.” L’enseignant compléta alors son propos avec des chiffres. Au quotidien, en moyenne, les gens parcourent autour de 25 kilomètres par jour, répartis sur 3 à 4 déplacements, dont 20 à 30 % à pied, 4 à 8 % en deux roues et 5 à 15 % par divers autres transports routiers. Dans le cas des Alpes Maritimes, les deux tiers des transports se font en voiture, mais Jean-Pierre Orfeuil rappelle également que la société ne se déplace pas plus en 2010, qu’en 2000. En revanche, si on se focalise sur la voiture, il y a bien un changement, mais psychologique, passant d’un achat plaisir à un achat contraint. “Avoir une voiture n’est plus un faire-valoir, commente-t-il. Les pouvoirs publics ont changé la donne en cherchant à mettre en place des actions collectives en faveur de l’environnement, avec le développement de transports publics.”
Il avance ainsi plusieurs pistes de réflexion. Dans un premier temps, il convient d’affaiblir la pression automobile sur les territoires à forte densité urbaine. Pour les villes compactes, les changements ne peuvent s’opérer qu’avec lenteur, afin de laisser le temps de redessiner l’espace. Enfin, les transports publics sont à développer. La ville de Nice a récemment installé un tramway, et a ouvert un projet d’autopartage de VE. L’idée étant de faire abandonner aux foyers leur deuxième voiture. Le 1er avril 2011, ce projet proposera 51 véhicules, répartis sur 17 stations. Dès le 2e semestre, la ville prévoit d’étoffer l’offre avec 78 autres véhicules sur 42 stations, pour terminer, à fin 2012, à 200 véhicules et 70 stations. Du côté du pays d’Aix, les dirigeants ont opté pour des transports publics électriques, et la flotte va d’ailleurs s’agrandir devant le succès de ce programme. Toutefois, pour le professeur, il ne faut pas non plus placer d’espoirs excessifs dans les transports publics, car “nous avons une grande diversification de l’origine des destinations, qui demandent de s’accorder sur des points de rassemblements.” En résumé, la mobilité durable sera plurielle, chaque rythme de vie optant pour un transport qui lui correspond. Il s’avère illusoire de vouloir condamner la voiture, qui s’impose toujours pour des déplacements professionnels, par exemple pour rejoindre des zones industrielles. En revanche, le véhicule évoluera vers de nouvelles énergies, comme l’électrique, ou des véhicules hybrides.
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Voltéis, en quête de réseau
Parmi les exposants, Voltéis présentait un petit 4x4 électrique, baptisé Voltéis X4, qui adopte un look de Méhari. Rechargeable sur n’importe quelle prise secteur, la batterie récupère 50 % de sa capacité en 2h, pour une charge complète en 6h. La fonction chauffage, point noir dans l’autonomie des VE, est assurée sur ce modèle via un petit moteur thermique, avec un réservoir dédié. Le coût du véhicule se monte à 19 000 euros, prime déduite. La batterie, basée sur une technologie plomb, présente une durée de vie de 3 à 5 ans, pour un coût unitaire de 2 000 euros. Le produit s’adresse donc à une clientèle aisée. “Voltéis X4 correspond bien aux attentes de la région PACA, avec des particuliers qui cherchent une troisième voiture, ou encore dans les stations de ski ou les vignobles, résume Jean-Noël Peysson, directeur commercial. Il est le premier modèle 4x4 de ce type, homologué depuis février 2010. En mars 2010, nous avons vendu 60 véhicules, ce qui est bien pour un début. Nous restons un petit acteur et n’avons pas vocation à concurrencer les gros faiseurs.” Pour continuer sa croissance, Voltéis cherche de nouveaux distributeurs. Aujourd’hui, la marque compte 22 points de vente, et souhaite, à terme, se voir représentée sur chaque département.
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