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Gaël du Bois de Beauchesne, Kia : "Nous ne subventionnons pas les véhicules électriques d'occasion"

Publié le 2 octobre 2024

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Le directeur des ventes de Kia France tire un bilan plutôt positif de l'activité en concession, lorsqu'il s'agit de revente de voitures d'occasion. Gaël du Bois de Beauchesne estime aussi que les modèles électriques requièrent des aides qui ne peuvent pas prendre n'importe quelle forme par souci de pérennité.
Kia voitures d'occasion
Gaël du Bois de Beauchesne, directeur des ventes de Kia France. ©Kia

Le Journal de l'Automobile : À fin septembre 2024, quel est le bilan chiffré du réseau Kia sur le marché des voitures d'occasion ?

Gaël du Bois de Beauchesne : Par manque d'outils, nous ne suivons pas encore avec précision les ventes de voitures d'occasion réalisées dans le réseau national. Il n'est pas encore inscrit au programme d'acquérir des données auprès d'instituts extérieurs. En se fondant sur les déclarations des distributeurs, nous pouvons estimer le volume à dix VO par mois en moyenne sur l'ensemble de nos 200 concessions Kia.

 

J.A. : Et quelles sont les statistiques de votre département dédié au remarketing ?

GBB : Notre service de remarketing n'est pas révélateur de l'activité en concession, car nous avons un volume aléatoire de véhicules à proposer. Comme nous immatriculons peu de voitures auprès des loueurs de courte durée, il n'y a eu aucun retour en 2022, à peine 300 unités en 2023 et nous attendons autour de 900 véhicules sur l'ensemble de 2024, notamment à partir d'octobre. Mais depuis 2015, nous avons augmenté les volumes avec notre captive financière. Le jeu des cycles de rotation nous a forcés à repenser notre label occasion avec l'ambition de monter en régime.

 

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J.A. : Quel discours vous tiennent les concessionnaires ?

GBB : Nous sommes confiants sur le fait que l'activité va croître en conséquence de l'augmentation du volume des véhicules neufs. Mais il est vrai que les distributeurs expriment un manque de voitures d'occasion. Pour le moment, ils travaillent en concentrant leur approvisionnement sur des reprises et des achats extérieurs, notamment en provenance de pays où les filiales sont plus offensives sur les marchés de la location courte durée.

 

J.A. : Il y a quelques semaines, Kia France a annoncé le déploiement de Planet VO2. Comment avance ce projet ?

GBB : Le déploiement avance très bien. Après une première phase assez dynamique, nous pouvons dire que 90 % du réseau labellisé est désormais équipé. L'outil vient combler ce manque d'information que je pointais en début de conversation. Au travers d'un tableau de bord, chacun, dont Kia France, en saura davantage sur les volumes en jeu, les prix pratiqués, les marges dégagées, le rythme de rotation, les typologies de clients, la zone d'influence de chaque concession ou encore le taux de conquête sur la concurrence.

 

Les distributeurs expriment un manque de voitures d'occasion

 

J.A. : Vous verrez aussi les problématiques rencontrées…

GBB : Pour ce qu'on en sait, il n'y a aucun sujet sur les véhicules thermiques et hybrides. Les stocks se situent à un niveau correct. Nous savons également que la demande va rester soutenue dans les temps à venir. En revanche, les véhicules électriques d'occasion âgés de trois à quatre ans rencontrent une concurrence des modèles actuellement au catalogue.

 

J.A. : Quelle réponse apportez-vous ?

GBB : Chez Kia France, nous ne subventionnons pas les véhicules électriques d'occasion. Pour le moment, lorsqu'une difficulté est identifiée, nous optons pour des solutions de financement spécifiques ou avec un taux préférentiel. Kia France met aussi de plus en plus de moyens pour la formation.

 

J.A. : Malgré l'expérience de la marque sur le champ de l'électrique, il y a toujours du retard dans ce domaine ?

GBB : En effet, avec le Soul EV en 2014 et plus concrètement avec le Niro électrique en 2017, nous avons appris à vendre des voitures électriques. Mais les premiers retours de location, en 2022 et 2023, ont révélé des carences de formation chez les vendeurs de véhicules d'occasion du réseau. Or, quand il y a une EV6 sur le parc, par exemple, il faut savoir argumenter sur ses nombreux avantages techniques pour défendre son prix. Dans le cadre de la refonte du label VO, nous travaillons sur un programme de formation à la revente d'électriques à déployer en 2025 au bénéfice des concessionnaires.

 

J.A. : Les analystes soulignent surtout une dévaluation tarifaire des VEO. Quelles actions menez-vous ?

GBB : Les valeurs résiduelles ont évolué dans le temps. Nous les avons ajustées pour diminuer ces effets négatifs sur la rentabilité. Encore une fois, il s'agit pour nous d'actionner aussi le levier du financement. Très prochainement, nous lancerons une campagne mettant en avant un taux promotionnel pour l'achat d'un véhicule électrique d'occasion.

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