Fiat Auto se met en quatre
...se porte Fiat Auto ? A cette question devenue récurrente, Herbert Demel, administrateur délégué et délégué général de Fiat Auto, répond avec un certain humour : "Pour l'instant, nous en sommes encore aux figures imposées. Pour ce qui est des figures libres, on verra plus tard !" Vraisemblablement amateur de patinage artistique, Herbert Demel a ainsi résumé la situation du groupe italien. La Fiat va mieux, mais elle n'est pas pour autant en totale possession de ses moyens. Les comptes du 1er semestre en témoignent. En effet, sur les 6 premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires de Fiat Auto a progressé de 7 % pour atteindre plus de 10,4 milliards d'euros, alors que dans le même temps le résultat opérationnel est passé de - 656 à - 474 millions d'euros. Cette amélioration s'explique, selon le constructeur, par l'impact bénéfique des nouveaux modèles, mais aussi par une hausse des prix et l'augmentation des ventes hors d'Europe. Viennent également s'ajouter les économies réalisées grâce au programme de rationalisation des sites de production, toutefois amputées par le déficit de production lié aux problèmes sociaux de l'usine de Melfi. Tout n'est pas donc rose d'autant que, comme pour nombre de ses concurrents et même de ses alliés, tel GM, la faible demande des marchés a contraint le groupe turinois à avoir recours au chômage technique. Après les arrêts sur les sites de Mirafiori, Cassino et Termini Imerese en septembre, Fiat a annoncé un nouvel arrêt de production de 15 jours (du 18 octobre au 2 novembre) dans l'usine de Termini Imerese (1 400 personnes) qui produit la Punto. Toutefois, cette situation n'entraînera pas de suppression d'emplois, selon Herbert Demel. "Aujourd'hui, avec 46 000 employés, le rapport entre le volume de production et les effectifs est correct", indique l'administrateur délégué de Fiat Auto. Il ajoute : "Nous n'avons pas besoin de licencier, mais pas davantage l'intention d'embaucher !"
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Retour de la petite baroudeuse
Cependant, si la demande est faible, les marques du groupe Fiat ont proposé au Mondial un festival de nouveautés et de concepts. Rien que pour Fiat, la liste est impressionnante : Panda 4x4, Panda Alessi, Stilo Uproad, Stilo Michaël Schumacher, Stilo Racing, Multipla restylé, Idea Style et Idea 5Terre. Pour la Panda, dont le succès ne se dément pas, c'était l'occasion de retrouver, plus de vingt ans après, une transmission intégrale. Lancée en octobre avec une mécanique 1,2 essence de 60 ch, la Panda 4x4, qu'elle soit en version de base ou Climbing, pourra compter sur le 1,3 Multijet dans le courant de l'année 2005. Face à cette réalité, la Panda Alessi propose une autre vision de la petite Fiat, placée sous le signe du design industriel italien. Un concept qui "pourrait avoir de futurs développements", selon le constructeur. Tout comme l'Idea 5Terre, un concept "4x4 loisir" de petit monospace collant parfaitement à la communication faite par le groupe Fiat il y a quelques semaines. En effet, le groupe avait annoncé que pas moins de 10 modèles seraient équipés d'une transmission intégrale d'ici 2006. La Panda, mais aussi la 156 Crosswagon Q4 en sont les premières illustrations avant que n'arrive, en 2005, la 147 Q4 et, en 2006, le plus gros de la troupe avec la nouvelle 157 berline et Sportwagon, l'Idea donc, ou encore le coupé Alfa Brera.
"Alfa Romeo n'est pas à vendre"
Si la 156 Crosswagon Q4 était l'une des nouveautés d'Alfa Romeo, elle s'est fait voler la vedette par la nouvelle 147. Avec plus de 360 000 unités vendues depuis son lancement, la 147 a fait peau neuve pour relever les nouveaux défis qui l'attendent sur ce segment truffé de nouveautés. Si l'arrière évolue peu avec notamment une baguette chromée soulignant le hayon, la 147 inaugure un nouveau regard que le constructeur veut à la fois classe et sportif. Une volonté également traduite avec la nouvelle calandre et le nouveau capot, tous deux surbaissés. A l'intérieur, les évolutions sont nombreuses, mais restent dans le style maison sans véritable révolution. Le dernier chapitre des nouveautés de la 147 est à découvrir sous le capot. La petite star d'Alfa adopte le 1,9 JTD de 150 ch que la marque avait inauguré sur le Coupé GT, mais aussi une nouvelle boîte robotisée. Avec cette mécanique (et en option sur les autres), Alfa propose des suspensions Confort, combinant à l'avant un système en quadrilatère et à l'arrière du MacPherson "évolué". Pour le constructeur, ce système offre une synthèse parfaite pour améliorer le confort sans toutefois nuire à la maniabilité. Carlos Gomes, directeur de la business unit Alfa France, ne s'inquiète pas vraiment pour la 147 ainsi armée face à de nouvelles concurrentes : "Il y aura effectivement plus d'offres, entraînant une hausse du marché qui nous sera également profitable. D'autant que nous avons un positionnement prix très compétitif." De plus, selon lui, "les clients vont de plus en plus vers les spécialistes qui bénéficient d'une forte image". Une image qui passe d'une part par le réseau - et Alfa France y travaille avec aujourd'hui 35 affaires habillées aux nouveaux standards et la totalité du réseau fin 2005 - et, d'autre part, par des produits qui suscitent la passion comme la Brera, qui sera une réalité en 2006, ou la 8C Competizione. Bonne nouvelle : cette dernière devrait être produite. En effet, Daniele Bandiera, le président de la business unit Alfa Romeo, a annoncé durant le Mondial que "la 8C était prête pour être le porte-drapeau de la marque, les tests dynamiques ayant débuté en septembre". De plus, le patron d'Alfa a indiqué que, dans un futur très proche, des journalistes mais aussi et surtout des clients potentiels allaient prendre part à des tests. Le plan produit Alfa Romeo est donc bien rempli et séduisant, ce qui a fait dire à Herbert Demel "qu'Alfa Romeo n'est pas à vendre". Et un retour aux Etats-Unis ? "Le retour d'Alfa Romeo aux Etats-Unis est sur la page 3 de mon agenda, plaisante Herbert Demel, et je ne suis encore qu'à la page une !"
5 000 Lancia Musa vendues lors du week-end de lancement en Italie
La traversée de l'Atlantique et la vente sur ce territoire ne sont pas d'actualité chez Lancia qui, peu à peu, retrouve une relative sérénité. Le succès de l'Ypsilon n'y est pas étranger. Quant à la Musa, son rôle est tout aussi important. Comme Luca de Meo, vice-président de Lancia, nous l'avait expliqué (JA N° 884/885 du 23 juillet 2004), l'avenir de Lancia est en partie conditionné par la Musa et son succès, principalement sur le marché italien qui représente la majorité des ventes. Cela semble plutôt bien commencer, selon le vice-président de la marque : "En un week-end, nous avons enregistré plus de 5 000 commandes !" Une bonne nouvelle pour Lancia et son avenir. En ce qui concerne la France, la Musa brille dans les showrooms depuis le 16 octobre avec l'envie de faire aussi bien, proportionnellement, que dans sa patrie d'origine.
Christophe Jaussaud
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