États-Unis : l'UAW lance la grève
"La grève débute dans les trois usines désignées", a déclaré le syndicat américain UAW, qui avait annoncé un peu plus tôt avoir choisi trois usines pour lancer ce mouvement, une de chacun des groupes General Motors, Stellantis et Ford.
Les sites concernés sont des usines d'assemblage : à Wentzville (Missouri) pour GM, à Toledo (Ohio) pour Stellantis et à Wayne (Michigan) pour Ford. Ils totalisent environ 12 700 syndiqués de l'UAW.
Le président du syndicat Shawn Fain a enjoint les quelque 146 000 membres du syndicat travaillant pour ces trois constructeurs historiques à se tenir prêts en fonction de l'évolution des négociations, prévenant que le syndicat n'hésiterait pas à étendre le mouvement.
Dans un communiqué diffusé dans la foulée, Ford s'est dit "absolument résolu à parvenir à un accord récompensant les employés et protégeant la capacité de Ford à investir pour le futur". Selon le groupe, la contre-proposition transmise jeudi soir par l'UAW "n'a montré que peu de différences par rapport aux demandes initiales" du syndicat.
Ford a qualifié l'offre qu'il avait faite au syndicat il y a plus de deux jours "d'historiquement généreuse avec d'importantes hausses salariales" et d'autres avantages. Les négociations ont commencé il y a deux mois pour élaborer les nouvelles conventions collectives pour quatre ans.
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"Nous avons dit aux entreprises, depuis le début, que le 14 septembre (à minuit) était une date butoir, pas un jalon", avait prévenu Shawn Fain. De son côté le patron de Ford Jim Farley lui a reproché jeudi après-midi d'être "occupé à préparer une grève" au lieu de négocier "ce contrat avec nous alors qu'il va expirer", sur la chaîne CNBC. Il veut "faire une grève historique dans les trois groupes mais nous voulons écrire l'histoire avec un accord historique", a-t-il ajouté.
Le président de General Motors, Mark Reuss, avait estimé peu avant lui sur la même chaîne qu'une grève constituerait "une issue très très triste" avec des conséquences importantes. "Pour une personne dans nos usines qui ne travaille pas, ce sont six autres qui ne travaillent pas", a-t-il affirmé. La dernière grève du secteur, qui remonte à 2019, n'avait affecté que GM. Elle avait duré six semaines.
Une hausse des salaires de 36 % en quatre ans
L'UAW réclame un relèvement des salaires de 36 % sur quatre ans, alors que les trois constructeurs américains n'ont pas été plus loin que 20 % (Ford), selon le leader syndical. Les trois géants historiques de Detroit ont notamment aussi refusé d'accorder des jours de congés supplémentaires et d'augmenter les retraites, assurées par des caisses propres à chaque entreprise.
Le cabinet de conseil Anderson Economic Group (AEG) estime qu'une grève de dix jours pourrait représenter plus de cinq milliards de dollars de perte de revenus pour l'économie américaine.
"Consommateurs et concessionnaires sont, en général, relativement protégés des effets d'une grève courte", a expliqué le vice-président du cabinet AEG, Tyler Theile. Mais avec des stocks représentant un cinquième de ceux de l'industrie en 2019, lors de la dernière grève chez GM, ils "pourraient être touchés beaucoup plus rapidement", selon lui.
"On arrive au quatrième trimestre, période durant laquelle on voit le plus de ventes de pick-up et de gros SUV, qui sont très rentables pour ces trois constructeurs", rappelle Jessica Caldwell, du site spécialisé Edmunds.com. (avec AFP)
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