Entretien avec Patrice Ramage, directeur programmes gammes monospaces et utilitaires de Peugeot
...légèrement en dessous des attentes. Patrice Ramage, directeur programmes gammes monospaces et utilitaires de Peugeot, revient sur ce lancement.
Patrice Ramage. Hanovre reste avant tout un Salon commercial plus que marketing, de là à dire que l'on prend beaucoup de commandes, ce serait exagéré.
JA. Au-delà de ce prix, commercialement, le Bipper répond-il à vos attentes ?
PR. Nous n'avons pas encore déployé la gamme totale des Bipper puisque nous lancerons le Combi au printemps prochain. Les résultats de la fourgonnette ne sont pas vraiment conformes aux objectifs fixés. On est légèrement en dessous des volumes espérés du fait, peut-être, d'un manque de notoriété. Puis, il y a tout un ensemble de facteurs qui font qu'un produit nouveau a parfois du mal à partir.
JA. Justement, vous êtes le dernier des trois constructeurs à lancer votre Bipper en version VP. N'est-ce pas préjudiciable ?
PR. Ce n'est pas tant le fait de le lancer en premier ou en dernier qui importe, le plus important est la façon dont il est lancé. Mieux vaut le lancer plus tard et faire un bon lancement.
JA. Les résultats du Bipper sont-ils homogènes en Europe pour le moment ?
PR. Le Bipper est plus adapté à un pays comme l'Italie que l'Allemagne. En Turquie, ça marche très bien, pour les trois marques d'ailleurs. Dans le nord de l'Europe ce n'est pas extraordinaire. En France, sur le Bipper, nous ne sommes pas encore au niveau de Citroën. Donc les résultats sont assez disparates pour le moment en Europe.
JA. Vous avez également lancé le Nouveau Partner en début d'année. Que représentent aujourd'hui les ventes du Nouveau et Partner Origin, la version précédente ?
PR. Nous avons vendu 11 000 de l'ancien et 4 000 du nouveau, mais ce n'est pas représentatif car celui-ci a été lancé en mai 2008. Le Partner Origin reste une arme de conquête sur des pays plus exotiques hors de l'Europe des 27. En Europe de l'Est, nous serons plus proches d'un mix de 50/50 alors qu'à l'Ouest nous serons davantage sur du 80 % nouveau Partner et 20 % Partner Origin. Ce dernier est produit en Argentine, en Turquie et au Portugal. Aujourd'hui, Vigo ne produit presque plus que des nouveaux Partner.
JA. Comment analysez-vous le marché de l'utilitaire actuellement ?
PR. Le marché de l'utilitaire se porte un peu mieux que celui du VP mais il baisse également. Le mois d'août n'a pas été très bon. Les contrecoups des marchés espagnols et anglais ne sont pas innocents.
En France, sur les neuf mois, nous sommes sur un marché en hausse. Nous assistons surtout à une progression importante du segment des fourgonnettes avec une stagnation des fourgons compacts et fourgons normaux.
JA. Il y a des discussions actuellement qui portent sur l'extension du bonus-malus sur les dérivés commerciaux, voire, à terme, sur les utilitaires. Êtes-vous favorable à ce déploiement de la mesure ?
PR. Ce sont des véhicules qui roulent comme les autres, donc il me paraît logique que les règles s'appliquent de l'un à l'autre et il n'y a aucune raison que les VUL bénéficient d'un traitement de faveur. Cependant, comme le volume et la masse sont plus importants, la règle se doit d'être adaptée aux critères de l'utilitaire.
JA. Avec l'arrivée du Bipper, vous avez presque atteint la limite de l'offre utilitaire. Quels sont désormais les défis et les chantiers qui vous attendent ?
PR. En termes de produits purs, on peut toujours y ajouter des moteurs, des boîtes automatiques, faire des dérivés. On commence aussi à voir se développer des propositions sur l'hybride et l'électrique. A court et moyen terme, l'évolution se fera plutôt sur la mécanique et la partie commerciale avec une amélioration de la qualité de service.
JA. Où en êtes-vous aujourd'hui de votre déploiement en Russie ?
PR. Sur la Russie, nous avons une filiale Peugeot à Moscou qui dispose d'un réseau structuré avec tous les moyens pour y commercialiser aussi bien des VP que des VU. Nous rencontrons un gros succès avec le Boxer. Avec la gamme actuelle, nous avons les armes pour nous implanter sur ce marché.
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