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Constructeurs

Entretien avec Luca de Meo, directeur de la marque Fiat

Publié le 24 mars 2006

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
"Les distributeurs Fiat ont à nouveau envie d'investir" Fiat semble être à nouveau sur de bons rails. Toutefois, le chemin de la reconquête est encore long et parsemé d'embûches. Mais la marque italienne a consolidé ses piliers, comme en témoignent...

...les récents résultats de la Grande Punto.


Journal de l'Automobile. Pourriez-vous dresser un rapide bilan de l'année 2005 pour Fiat ?
Luca de Meo. Nous devions redresser la situation au niveau commercial. Pour ce faire, nous avons effectué un travail de qualité sur la politique commerciale ainsi que sur les produits qui étaient dans la phase de maturité de leur cycle de vie. Un travail qui, malgré un premier semestre difficile, nous a permis d'inverser ensuite la tendance, notamment en Italie, avant même le lancement de la Grande Punto. Cela nous a confortés pour la suite. Aujourd'hui, la Grande Punto est un succès et correspond à nos attentes. Elle nous permet de toucher une clientèle plus jeune, dans une proportion plus importante que nos prévisions et, de plus, pèse lourd dans notre mix de ventes.


JA. En janvier la Grande Punto est même la première vente d'Europe…
LDM. Cette position montre que nous sommes encore capables de jouer en "Champions League", dans la cour des grands. C'est un très bon signe. D'une manière plus large, je pense qu'en 2006 nous allons récolter les fruits du travail que nous avons réalisé en 2005. Ce sera la première année pleine de la Croma, de la Grande Punto et nous avons également doublé la production de la Panda 4x4.


JA. Quid du Sedici ?
LDM. Le Sedici va être un produit de conquête. Il aura pour but de faire connaître Fiat à une clientèle jusqu'ici absente au sein de la marque. Le Sedici arrive sur un segment très important, devenu indispensable et stratégique pour tous les constructeurs. Il ne faut pas oublier que ce marché des SUV pèse entre 6 et 11 % selon le pays. Bien que nous lancions le Sedici avant certains de nos concurrents européens, il ne faut pas raisonner en termes de volume. En effet, nous ne disposons que d'une capacité de production de 20 000 unités. Un volume qui va toutefois nous permettre de réaliser, logiquement, plus de chiffre d'affaires mais aussi plus de marge et donc surtout de faire connaître Fiat à une nouvelle clientèle avec une nouvelle image.


JA. Quels seront les vecteurs de croissance pour Fiat en 2006 ?
LDM. Après la Croma, la Grande Punto, le Sedici, tous trois lancés en moins de six mois, auxquels il faut ajouter les face-lift de l'Idea, du Multipla, mais également de nouvelles motorisations et de nouvelles versions de modèles existants, comme la Panda Cross, les volumes de ventes de l'année 2006 devraient logiquement augmenter. Mais durant cette année, nous nous préparons à lancer la remplaçante de la Stilo sur le segment C. Il s'agit de notre mission principale, ce produit retiendra toutes nos attentions. N'oublions pas toutefois la nouvelle Cinquecento qui servira également de base à la nouvelle Ford du segment A.


JA. Vous avez évoqué l'importance du marché italien pour Fiat, pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?
LDM. En juin 2005 et malgré le fait que nous n'avions pas vraiment de nouveaux produits, nous avons maintenu notre part de marché à 20 %. Le seuil critique pour la marque en Italie. Depuis cette date, tous les mois, la croissance est régulière. Cette année, en janvier, nous sommes revenus à une part de marché de 23,5 % et nous allons continuer. De plus, cette vitalité des ventes s'est accompagnée d'un important changement de perception de la marque en Italie. Une évolution rapide, un esprit différent autour de la marque qui ravit tout le monde. Les italiens reprennent la direction des showrooms Fiat créant ainsi du trafic dans la concession pour le plus grand bonheur des vendeurs et des distributeurs qui ont à nouveau envie d'investir.


JA. Si les produits et l'image de Fiat vont mieux, qu'en est-il financièrement ?
LDM. Le 4e trimestre 2005 a été très bon pour la division automobile. Nous avons passé un cap et tout devient plus facile. C'est un peu comme en voile, nous avons changé de cap et retrouvé un vent qui nous permet d'avancer plus vite.


JA. Un mot sur Lancia que vous avez dirigé…
LDM. Le travail que nous avons réalisé sur Lancia au cours des années 2002, 2003 et 2004 a eu un effet remarquable sur le marché italien. Nous avons réussi à obtenir une part de marché proche de 5 % ! L'Ypsilon n'a jamais quitté le top 5 des ventes en Italie. Une performance compte tenu de son positionnement-prix haut de gamme et de ses trois portes. Face à un marché majoritairement "5 portes". Concernant la Musa, elle est très bien positionnée, devenant une réelle alternative à des modèles installés de marques premium comme la Classe A. Bref, il y a encore un beau potentiel pour Lancia.


Propos recueillis
par Christophe Jaussaud

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