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Constructeurs

Entièrement électrique, partiellement satisfaisante

Publié le 17 septembre 2010

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Le chapitre électrique français du 21e siècle écrit ses premières lignes. La Peugeot iOn arrive et prend un tour de roue d'avance sur la concurrence directe. Est-elle là pour essuyer les plâtres ou pour s'inscrire...
...dans la durée ? L'électrique est encore coûteux au final, la Peugeot joue donc la carte du service. Explications.

Il faut bien le croire : la voiture tout électrique par Peugeot, c'est enfin du concret ! Il y avait bien eu la 106, en 1996, mais là, en 2010, le virage est pris. La symbolique est plus forte.
Simple dans ses apparences, la iOn l'est aussi dans la composition de sa gamme. Pour séduire les flottes, principale cible de l'auto, Peugeot n'a retenu que deux ambiances, bleue ou noire, mais a doté la voiture de tous les équipements de sécurité primordiaux (6 airbag, ESP, répartiteur de freinage…). La genèse de cette voiture 100 % électrique remonte à la conception de la Mitsubishi iMiev japonaise, "dont nous sommes très éloignés en définitive", notent les ingénieurs de Peugeot. La cousine la plus proche serait donc la version européenne de l'iMiev avec laquelle la iOn partage notamment des pièces de carrosserie. Effectivement, avant d'être frappée du sceau du lion, la citadine a revu sa copie sur le plan technique. Les batteries sont toujours des lithium-ion à l'oxyde de manganèse (16 kWh et 330 V) mais leur gestion a été retravaillée. Exit la boîte nippone à trois positions, qui régule le régime moteur, place à une transmission plus traditionnelle, auto-ajustante. Aussi un alternateur permet la récupération de l'énergie à la décélération comme au freinage. Résultat, la iOn affiche sur le papier une autonomie accrue de 30 %, dont 10 % avec le seul recyclage de la puissance, soit 150 km. Une donnée soumise à la condition de rouler en ville (15 km/h de moyenne), sans chauffage, ni climatisation. En mode extra-urbain, Peugeot table sur une capacité moitié moindre. En fait, pour être plus précis, le chauffage réduit de 5 à 45 % l'autonomie et la climatisation de 5 à 25 %.

499 euros par mois services compris

La voiture se recharge soit en six heures sur une prise domestique, soit sur une station de recharge rapide de 380 V. Là, on obtient 20 % de la réserve d'énergie en 5 minutes, 50 % en 15 minutes et 80 % en 30 minutes.
La iOn aura réclamé 80 millions d'euros d'investissement en recherche et développement. Une somme partagée à part égale avec Mitsubishi. Au-delà du fait de révolutionner techniquement l'automobile, la citadine électrique changera les règles de commercialisation. La question brûlait toutes les lèvres depuis des mois, Peugeot a tranché. La iOn communiquera sur le montant d'un loyer et non sur un tarif classique. "Bien sûr, nous serons tenus juridiquement d'en proposer un au catalogue, accepte-t-on dans les rangs du constructeur, mais nous mettrons en avant la formule locative". La voiture coûtera donc 499 euros par mois, sous forme de contrat de location longue durée de 60 mensualités ou 100 000 km, sans option d'achat. Soit un montant total avoisinant les 35 000 euros, hors réajustement éventuel en cas de dépassement du kilométrage ! Le premier versement étant assuré par la prime gouvernementale de 5 000 euros. "Une formule qui préserve par ailleurs la valeur résiduelle du véhicule", enchaîne Olivier Veyrier, directeur des ventes de Peugeot. Pour ce prix, Peugeot propose en effet une garantie de 2 ans sur la voiture et de 5 ans sur les batteries et chaîne de transmission. A ceci s'ajoute également une multitude de services. Un bouquet composé du Peugeot SOS Connect (appel d'urgence), du Peugeot Connect Assistance (géolocalisation en cas de panne de batterie…), Peugeot Connect Electrique (repérage des bornes les plus proches), du Peugeot Connect Fleet (offre de gestion de flotte) et du programme MU. En revanche, rien ne semble se dessiner à l'endroit des concessions, et les distributeurs ne devraient pas être contraints d'investir dans de coûteuses stations de rechargement, assure la direction. Seulement dans un outillage facturé "600 à 800 euros, mutualisé avec la 3008 HYbrid4, à venir", glisse le directeur des ventes.

Un TCO toujours supérieur au thermique

Les plans et temps de passage de iOn sont définis. Les carnets de commande sont ouverts et les premières livraisons se feront en décembre. Au terme de la première année de commercialisation, 3 500 unités doivent avoir trouvé preneur (dont 1 000 en France). En 2012, la voiture réalisera 9 000 ventes, puis 15 000 en 2013, la cadence ralentira légèrement ensuite, concurrence et cannibalisation intramarques obligent. Au total, 50 000 unités circuleront à l'horizon 2015, à travers l'Europe. "Un volume qui n'inclut pas les ventes potentielles découlant d'Autolib. Appel d'offres pour lequel nous sommes encore en course avec deux autres dossiers étrangers", précise Olivier Veyrier. Il rappelle ensuite que la marque dispose d'un portefeuille de 90 000 prospects ayant manifesté de l'intérêt pour le produit au cours des derniers mois. Avec un coût de 1,50 euro/100 km, la iOn a de solides arguments pour les séduire, "mais son TCO reste encore supérieur à celui d'une Peugeot 107", est forcé d'admettre le directeur des ventes. Seule la production de masse pourra corriger le tir.

FOCUS

Peugeot et l'e-TCM

iOn apporte son lot d'innovations chez Peugeot. C'est une solution de mobilité qu'il faut exploiter autant que faire se peut. D'où le lancement d'une offre inédite chez le constructeur, le e-TCM. En décrypté, cela donne le e-Total Cost of Mobility. Il s'agit d'une offre de LLD qui associe la iOn à un autre véhicule équipé d'un moteur siglé eHDI, en l'occurrence la future 508 dans un premier temps. "Le client économise sur sa facture en louant deux véhicules complémentaires sous un même contrat", argumente la direction commerciale qui ne communique aucun tarif pour le moment.

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