"Dans l’immédiat, il nous faut asseoir la position du C-Max"
Journal de l’Automobile. Avant d’aborder l’avenir, comment Ford a-t-il passé le virage 2010 ?
Jean-Luc Gérard. Le marché a été dopé par les primes. Ford a accusé une petite baisse de régime dû à deux facteurs principaux, dont le premier serait le renouvellement de la gamme, que nous réalisons actuellement, et qui a joué en notre défaveur. Puis, les derniers mois ont largement profité aux concurrents, plus agressifs. Nous avons su toutefois maintenir une part de marché d’environ 5 %, en léger retrait par rapport à l’an passé, grâce à nos petites voitures qui correspondaient à la demande.
JA. Comment vous êtes-vous comporté sur le canal des ventes à sociétés ?
J-LG. Ford s’est maintenu et nous avons terminé l’année 2010 avec une pénétration sensiblement égale à celle que nous avons pour les particuliers. Par ailleurs, les entreprises, soumises à un calendrier de financement, vont devoir effectuer un renouvellement de leurs parcs. Il va y avoir un taux de retour naturel, sans possibilité de report.
JA. Qu’en est-il de la situation du réseau ?
J-LG. Il a terminé à 1 % de rentabilité environ. En ce qui concerne son développement, nous n’avons pas pour ambition de l’étendre. Il existe, certes, quelques points à couvrir, mais ils sont marginaux et peu décisifs. En ce qui concerne les passations, s’il y en a eu très peu l’an passé, nous en prévoyons un peu plus cette année.
JA. Quels sont les projets commerciaux de Ford en 2011 ?
J-LG. Dans l’immédiat, il nous faut asseoir la position du C-Max. Il a été lancé au mois de novembre, ce qui n’était pas la meilleure période. Bien sûr, viendra le tour de la Focus, en avril, suivi par le break un tout petit peu plus tard, bien que ce dernier, sur le marché français, compte tenu de la prédominance des monospaces compacts, n’aura pas le même impact que dans d’autres pays européens. Notre but étant de réaliser au minimum 27 000 ventes de C-Max et 12 000 Focus. Nous voulons que Ford conserve une part de 7 % sur ce segment des berlines compactes.
On ne sait pas comment la segmentation va évoluer mais on note que les petites voitures baissent en part relative, dans un marché qui lui-même recule. Un retrait qui ne se lit pas forcément au travers des immatriculations car le premier trimestre reflète la très bonne fin d’année 2010. Mais nous allons, je pense, observer un ralentissement à partir d’avril du fait d’un niveau de prises de commandes inférieur qui se répercutera sur les livraisons des mois à venir. Dans ce contexte, nous notons que les segments supérieurs reprennent de l’élan, apportant du souffle à tout le monde.
JA. D’aucuns diront que 2011 est une année placée sous les astres du VO et du VU, quel est votre sentiment ?
J-LG. Non, le VN aura toujours sa place. Les trois cohabiteront. L’an passé, le véhicule neuf a focalisé l’attention aux dépens des autres postes, même du service. La crise existe, le produit garde une grande importance et les cycles de renouvellement vont inciter les clients à changer de véhicule. Sauf bouleversement majeur du contexte géopolitique qui freinerait la consommation, le marché devrait donc rester à hauteur de deux millions d’unités.
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