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Constructeurs

Daihatsu suspend ses livraisons pour cause de falsifications de tests de sécurité

Publié le 21 décembre 2023

Par Thomas Blanc
3 min de lecture
Le constructeur automobile japonais Toyota se retrouve éclaboussé par un scandale touchant l'une de ses filiales, Daihatsu. La révélation de falsifications de tests de sécurité l'oblige à suspendre la livraison de tous ses modèles.
Toyota Daihastu crahs test japon
Daihastu, spécialiste des kei cars a produit plus de 1,7 million de véhicules dans le monde lors de l'exercice 2022-2023 terminé fin mars dernier, dont environ la moitié au Japon. ©AdobeStock/doganmesut

Jeudi 21 décembre 2023, le ministère japonais des Transports a lancé une inspection au siège de Daihatsu pour "vérifier la véracité des éléments" d'un rapport indépendant détaillant des irrégularités constatées dans les processus du groupe.

 

Cette inspection fait suite à la décision radicale prise la veille par le constructeur des minivéhicules populaires au Japon, les "kei cars", de suspendre temporairement la livraison de tous ses modèles en production au Japon et à l'étranger.

 

Au printemps dernier, Daihatsu avait admis avoir trafiqué des résultats de tests de collision pour certains modèles. Dans la foulée, une commission d'enquête indépendante avait été mise en place pour "clarifier pleinement la nature des irrégularités et identifier leur cause profonde".

 

174 irrégularités en 34 ans 

 

Selon le rapport, 174 irrégularités parmi 25 catégories de tests, dont les plus anciennes remontent à 1989, ont été recensées. Elles concernent au total 64 modèles de véhicules, dont certains fabriqués pour le compte de Toyota, Mazda et Subaru.

 

Le constructeur automobile, commercialisé en Europe jusqu'en 2013, a présenté le 20 décembre ses "plus sincères excuses" pour avoir "trahi la confiance" de ses clients. "Notre mauvaise conduite équivaut à du mépris", a regretté le président de Daihatsu, Soichiro Okudaira, avant de s'incliner longuement en signe de contrition.

 

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La maison mère, Toyota, dont des responsables font partie du conseil d'administration de Daihatsu, sait qu’elle "ne pourra pas être exemptée de sa responsabilité de surveillance" de sa filiale, a expliqué à l'AFP Tatsuo Yoshida, analyste de Bloomberg Intelligence.

 

Toyota a d'abord présenté ses "sincères excuses pour les désagréments et les inquiétudes que cette situation a causés". Avant de faire les gros yeux à Daihatsu. "L'extrême gravité" de "la négligence de Daihatsu dans le processus de certification a ébranlé les fondements mêmes de l'entreprise", a cinglé le constructeur.

 

"Pour éviter que cela ne se reproduise (...) une réforme fondamentale est nécessaire pour revitaliser Daihatsu en tant qu'entreprise", et il faudra "non seulement revoir la gestion et les opérations commerciales, mais aussi l'organisation et la structure [de l’entreprise]", a affirmé Toyota.

 

Quelles seront les conséquences ?

 

Après l’inspection lancée dès jeudi 21 décembre matin au siège de Daihatsu par le ministère japonais des Transports, une "suspension de la production, et pas seulement de la livraison, pourrait être nécessaire" selon Tatsuo Yoshida pour l'ensemble des modèles concernés si le processus de certification devait être repensé.

 

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Daihatsu "serait alors sévèrement impacté", imagine l'analyste. Et par capillarité, "les fournisseurs (du constructeur) seraient aussi affectés".

 

Pour Mazda et Subaru, clients de Daihatsu, l'impact de cette suspension des livraisons sera "inévitable, mais pas d'une ampleur telle qu'il ébranlera leurs fondements", explique Tatsuo Yoshida. (Avec AFP)

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