Dacia Spring : tenter d’exister à nouveau

Apparue en 2021, la Dacia Spring a rapidement trouvé sa place sur le marché de l’électrique. En effet, la citadine totalise déjà plus de 150 000 ventes en Europe. L’année 2023 restera comme la meilleure avec 61 803 unités mises à la route (+26,4 %).

Une carrière commerciale largement portée par la France où 59 250 Spring ont été écoulées depuis son lancement, dont 24 888 pour la seule année 2023 (+61,8 %). Mais depuis le début de l’année 2024, la donne a changé dans l’Hexagone avec le nouveau bonus écologique dont la Spring est privée. Malgré son efficience globale, elle paye son origine chinoise.

Les ventes se sont effondrées de 80,6 % au premier semestre 2024, pour plafonner à 2 928 unités. La mission de la Spring cuvée 2024, largement revisitée, est donc d’inverser la tendance et de tenter d’exister à nouveau.

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Un challenge qui apparaît compliqué dans l'Hexagone où le bonus dicte le marché, puis il faut compter sur la Citroën ë-C3 qui, avec les aides de l’État, peut être facturée moins cher que la petite Dacia. Ailleurs en Europe et notamment dans les pays sans aides publiques comme l'Allemagne, la Spring conserve son attractivité.

Un petit Duster

Pas de surprise sur la fiche technique. La citadine dispose toujours d’une batterie de 26,8 kWh qui lui permet d’afficher une autonomie de 225 km selon le cycle WLTP. La consommation annoncée est donc de 13,5 kWh pour 100 km.

Si le moteur de 45 ch reste au catalogue en Europe, en France seule la variante 65 ch est disponible car elle a représenté plus de 80 % des ventes jusqu’ici. Un choix qui explique aussi une gamme restreinte qui débute à 18 900 euros pour culminer à 19 900 euros en finition Extreme, la plus prisée.

L’intérieur de la Dacia Spring a complètement changé en reprenant les codes et certains équipements du nouveau Duster. ©Dacia/Thomas Cortesi

La Spring française sera aussi chaussée de roues en 15 pouces (165-65/15). Cela reste des enveloppes chinoises de marque Linglong (la seule à fabriquer cette dimension en Chine) mais d’autres propositions sont disponibles en rechange. La citadine bénéficie aussi d’une nouvelle colonne de direction, réglable en hauteur.

Pour le reste, à l’extérieur comme à l’intérieur, tout est nouveau. Il ne s’agit pas d’une nouvelle génération mais d’un gros facelift. La Spring reprend les derniers codes esthétiques de la marque et notamment ceux du Duster. On retrouve une planche de bord transformée avec l’arrivée de deux écrans, l’un de 7’’ pour l’instrumentation et l’autre de 10’’, au centre, pour l’infodivertissement.

La liste des Adas s’est aussi bien étoffée pour répondre aux nouvelles obligations du règlement GSR2. Le modèle intègre aussi la charge bidirectionnelle (V2L). Des évolutions qui ont fait seulement prendre 14 kg au modèle. La Spring pèse ainsi 984 kg contre 970 auparavant.

79 % de conquête pour Dacia

Si la Spring peut parfois paraître anachronique sur le marché de l’électrique du toujours plus, son succès et l'usage qu'en font les clients ont prouvé le bienfondé du modèle. La Dacia à batterie, souvent la deuxième voire troisième voiture du foyer, est finalement la plus utilisée au quotidien.

En France, seul le moteur de 65 ch avec des roues de 15 pouces est disponible. ©Dacia/Thomas Cortesi

Les statistiques montrent quatre trajets par jour pour un total de 37 km parcourus. La recharge est faite dans 75 % des cas à domicile, expliquant notamment le dimensionnement de 7 kW (et 30 kW en option) du chargeur.

Enfin, la citadine a permis à la marque d'atteindre un taux de conquête de 79 % et de faire découvrir l’électrique, puisque c’était une première pour 93 % des acheteurs. Et la Spring n’est pas qu’une urbaine, loin de là : une sur deux a été vendue en milieu rural.

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La Spring a donc de sérieux arguments pour poursuivre sa carrière en Europe d’autant que, pour la première fois, la citadine est également disponible en conduite à droite pour nos voisins britanniques.

En France, ce sera vraisemblablement impossible de renouer avec les niveaux d’antan. Une production en Europe permettrait sans doute de retrouver les aides fiscales, mais Dacia a confirmé qu’aucune décision en ce sens n'avait été prise pour l’heure.

La Spring devra donc faire sans. Mais pour la prochaine Sandero, qui aura une variante 100 % électrique, Dacia a déjà annoncé qu’il utiliserait ses bases de productions habituelles (Roumanie, Maroc). Bien plus proches.