Carlos Tavares attend les élections européennes pour élaborer son futur plan industriel
"Arrêtez de changer les règles ou de laisser penser que vous pourriez les changer" : Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, en a visiblement assez des atermoiements politiques sur la décision d'interdire la vente des voitures thermiques en 2035.
Après avoir décidé de changer le nom du futur SUV de la marque Alfa Romeo, Milano devenant Junior, suite aux pressions du gouvernement italien, le patron du constructeur demande un minimum de clarté aux pouvoirs publics et de stabilité dans les décisions qui ont été prises.
Les groupes automobiles doivent faire face à une double contrainte. D'une part la baisse des demandes des automobilistes pour les motorisations électriques. Et, d'autre part, les doutes des décideurs politiques de plusieurs pays européens sur la trajectoire donnée en 2035.
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"Les hésitations viennent du fait que les clients n'achètent pas les voitures électriques. Nous pouvons observer une certaine hétérogénéité dans la dynamique européenne mais les industriels ne doivent pas les otages ou les fusibles", a poursuivi Carlos Tavares.
L'interrogation des élections européennes
Le patron de Stellantis n'a jamais caché ses doutes face à cette marche forcée vers le tout électrique. Il prône notamment que d'autres décisions auraient pu être prises que le zéro émission en 2035. Comme notamment, une montée en puissance plus raisonnable du véhicule électrique et une transition plus douce avec la solution du mild hybrid.
Cette technologie associe une assistance électrique en 48 V à une motorisation thermique. Elle apporte des gains en terme d'émissions de CO2, coûte moins cher qu'un véhicule électrique. Et aurait permis une transition plus douce pour le parc automobile européen dont la moyenne d'âge atteint 12 ans.
"Les politiques européens ont fait un choix qui n'est pas soutenu par les automobilistes", constate-t-il. A ce titre les élections européennes du 9 juin 2024, tout comme l'élection présidentielle américaine, serviront de point de départ pour une nouvelle stratégie de production pour les années 2028-2035.
"Je prendrai ces décisions capacitaires en fonction des résultats. Jusqu'en 2027, nous savons gérer les deux types de productions (tout électrique ou mild hybrid) car toutes nos plateformes sont multi-énergies. Et notre plan Dare Forward 2030 nous protège de cette incertitude. Mais tout le monde sait qu'il faut trois ans pour mettre en œuvre un plan de production. Nous devons attendre la fin de l'année pour décider de l'après 2027", assure le directeur général de Stellantis.
Les politiques ont décidé des choix. L'heure est venue de les exécuter !
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