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Constructeurs

Belle performance pour Suzuki France en 2024

Publié le 23 janvier 2025

Par Christophe Bourgeois
7 min de lecture
Avec une progression de ses ventes de 10 % et une part de marché de 1,4 %, la marque japonaise a enregistré de bons résultats en 2024. Cela permettra au réseau de dégager une rentabilité estimée à 1,2 %. Pour 2025, Suzuki se veut confiante, notamment avec l'arrivée de son modèle électrique.
résultats 2024 Suzuki
La Swift couvre 41 % des ventes de Suzuki en France. La quatrième génération (photo) a été lancée il y a neuf mois. ©Suzuki-ACE Team

Avec 24 093 immatriculations VP, Suzuki France a réalisé en 2024 sa quatrième meilleure année. Dans un marché en recul de 3,2 %, ses ventes ont progressé de 10 %, ce qui a permis à la marque d'atteindre une part de marché de 1,4 %, contre 1,2 % en 2023. Et si l’on inclut les VU, qui sont principalement constitués des ventes de Jimny, la filiale du constructeur japonais a écoulé 26 462 véhicules.

 

Une belle performance dans un contexte difficile, et alors que la marque n’a toujours pas de modèle électrique à proposer. "La quatrième génération de Swift qui a été lancée il y a neuf mois est toujours notre best-seller, indique Stéphane Magnin, directeur de la partie automobile de Suzuki France. Elle représente à elle seule 41 % des ventes".

 

 

Elle est secondée par le Vitara qui a bénéficié récemment d’un restylage et qui couvre 22 % des ventes. "À eux deux, ces modèles représentent donc environ deux tiers des ventes, observe le dirigeant. L’Ignis ferme la marche de ce podium avec 16 % des ventes.

 

Développement sur le BtoB

 

En parallèle, Suzuki s’est développé sur les ventes BtoB avec la mise en place depuis quelque temps d’une équipe dédiée. "Notre plus grand client est l’ONF (Office national des forêts), qui a signé un contrat de 70 Jimny et 200 Vitara en version VU, présente Stéphane Magnin. Et en 2025, nous avons resigné pour une flotte de 150 véhicules."

 

Suzuki a signé un important contrat avec l'Office national des forêts. ©Le Journal de l'Automobile

 

Au total, les ventes BtoB représentent un mix de 13 % des immatriculations et le constructeur souhaite, à moyen terme, atteindre "15 à 20 %" de ses ventes sur ce canal, ventes dont le réseau est pleinement acteur. "98 % des ventes BtoB passent par le réseau", tient à rappeler Stéphane Magnin.

 

"Nous pensons que nous avons du potentiel car, avec la Swift, nous sommes l'un des rares constructeurs à proposer un véhicule hybride sur le segment B, avec une boîte manuelle, à moins de 20 000 euros. Ce cahier des charges séduit beaucoup, notamment les administrations ou les associations qui ont une délégation de service public", poursuit-il.

 

Au final, la rentabilité du réseau à fin septembre était à 1,24 %. "Elle sera similaire pour toute l’année 2024", glisse Stéphane Magnin. Certes, elle sera inférieure par rapport à celle de 2023, (1,7 %), mais dans le contexte actuel, où de nombreuses marques généralistes, comme celles du groupe Stellantis ou Hyundai, prévoient des résultats négatifs, cela reste une relative belle performance.

 

Un réseau stable

 

Le réseau est très stable avec 219 points de vente, dont 54 qui disposent d’un showroom exclusif. À noter qu’il reste moins d’une demi-douzaine de distributeurs qui disposent de Suzuki comme unique marque automobile (Pontarlier -39-, Alençon -61-, Charleville-Mézières -08-, etc.). Ce nombre de sites représente 178 contrats, détenus par 112 investisseurs, ce qui montre une faible concentration par rapport aux autres marques.

 

"En fonction de la vie des réseaux, certains distributeurs vendent à des acteurs plus importants ou comme cela a récemment été le cas avec le groupe Mary en Normandie, nous intégrons de nouveaux opérateurs." Et de rappeler : "En 2019, juste avant la Covid, nous avions 207 adresses, détenues par 127 investisseurs."

 

 

En 2025, Suzuki table sur un marché de 1,7 million de véhicules, voire un peu en dessous et compte conserver sa part de marché. "Nous avons demandé au réseau de réaliser 21 500 VP, mais nous pensons que nous avons la possibilité de faire un peu plus", annonce Stéphane Magnia.

 

30 % de transmission intégrale

 

2025 sera une année de transition pour la marque. Spécialisée dans le petit véhicule, Suzuki n’aura plus que la Swift sur ce créneau, l’Ignis et le Jimny n’étant plus commercialisés. "La Swift sera sur une année pleine, tout comme le Vitara restylé d’ailleurs, et nous pensons qu’une grande partie de la clientèle de l’Ignis basculera sur la Swift d’autant plus qu’elle dispose désormais d’une version Allgrip (transmission intégrale)", présente Stéphane Magnin.

 

Depuis l’arrêt de la Fiat Panda 4x4, la Swift Allgrip est en effet un modèle unique sur le marché automobile en France : il s’agit de la seule berline du segment B à être dotée de quatre roues motrices. "Les ventes Allgrip sont très importantes pour nous car elles représentent chaque année plus ou moins 30 % de notre mix", souligne le dirigeant. Pour la Swift, c’est plus modeste, avec seulement 10 % du mix.

 

L'électrique pour la fin de l'année

 

En septembre, l'eVitara, premier modèle électrique de Suzuki, sera disponible dans les showrooms. "Il sera produit en Inde, dans une usine dans laquelle le constructeur a investi, dans le cadre de son plan 2023, 1,6 milliard de dollars", rappelle Stéphane Magnin.

 

Le premier véhicule 100 % électrique de Suzuki arrivera en septembre 2025. ©Suzuki

 

Ce eVitara sera un défi pour le réseau, car la marque, spécialisée dans les petites voitures abordables, n’est pas forcément attendue par les clients dans l’électrique. "Au moment du leasing social, alors que tout le monde parlait de l’électrique, je ne vous cache pas qu’un véhicule électrique nous a manqué, reconnaît Stéphane Magnin. Aujourd’hui, dans le contexte actuel, c’est moins flagrant. Mais nous comptons en vendre entre 2 000 et 2 500 cette année."

 

Pour y arriver, Suzuki va former son réseau. "Le fait d’arriver le dernier est au final une belle opportunité, explique de façon pragmatique Stéphane Magnin. Notre réseau, étant principalement multimarque, a déjà connu l’arrivée de modèles électriques dans les showrooms. Il dispose donc d'une certaine culture sur le sujet et nous allons nous appuyer sur les bonnes méthodes de la concurrence."

 

Une politique de sponsoring important

 

En parallèle de ces résultats, Suzuki poursuit activement ses partenariats pour asseoir son image. Il sponsorise notamment, et ce pour la quatorzième année, la Grande Odyssée, l'une des plus grandes compétitions de chiens de traîneau au monde, qui prend fin le 23 janvier 2025.

 


Suzuki est partenaire depuis 14 ans de la Grande Odyssée, une course de chiens de traîneau. ©Suzuki

 

Pendant l'événement, Suzuki et son réseau local invitent 400 personnes. Cette manifestation, qui accueille 50 000 visiteurs pendant quinze jours et qui se déroule dans les trois départements des Alpes du Nord, permet à la marque d’afficher une très belle visibilité sur sa plus importante région de commercialisation.

 

Une présence très forte dans certaines régions

 

Car Suzuki est probablement l'une des marques les plus régionalisées. Le japonais réalise en effet en Isère (38), en Savoie (73) et en Haute-Savoie (74) des parts de marché bien supérieures à sa moyenne nationale.

 

Ainsi, avec neuf sites, soit environ 4 % des concessions, Suzuki a commercialisé sur ces trois départements 9 % de ses ventes nationales, ce qui représente 2 179 véhicules. Alors que sa part de marché nationale est de 1,4 %, Suzuki s’octroie 2,26 % en Isère (trois sites), 3,70 % en Savoie (deux sites) et 4,08 % en Haute-Savoie (quatre sites).

 

Dans le détail, la concession de Sallanches (74), détenue jusqu’à peu par le groupe Favret et reprise par le groupe Jean Lain, représente une part de marché locale de 5,6 %, tandis que celle d’Albertville (73), propriété de Savoie Motors, détient 6,7 % de part de marché.

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