Alexis Bodin, Seres : "Nous ne souhaitons pas passer par la vente directe"
Journal de l’Automobile : D’où vient la marque Seres ?
Alexis Bodin : Seres a été créée en 2016 en Californie par Martin Eberhard (co-fondateur de Tesla Motors en 2003 NDLR) et John Zang. Elle a ensuite été intégrée au sein du groupe chinois Dongfeng Sokon, qui est une coentreprise entre Dongfeng, un partenaire de longue date des constructeurs européens, et Chongquinq Sokon Industry, basé à Chongquing, dans le centre de la Chine. La recherche et le développement est réalisée aux États-Unis et en Chine tandis que la production des modèles se fait en Chine. L’entreprise a également acheté avant la pandémie l’outil industriel aux États-Unis d’AM General, fabricant du Hummer H1, mais pour l’instant, nous n’avons pas d’information sur l’avenir de ce site.
J.A. Quels sont les modèles que vous importez ?
A.B. Pour le marché français, la gamme est composée de modèles 100 % électriques. Nous avons actuellement au catalogue deux modèles : le Seres 3, un SUV du segment C d’une longueur de 4,38 m qui affiche 330 km d’autonomie et facturé 27 990 euros bonus déduit, et sous la marque DFSK, l’abréviation de Dongfeng Sokon, le EC35, un utilitaire avec un volume de chargement de 4,8 m3 et également 330 km d’autonomie, facturé 22 500 euros HT bonus déduit. D’ici quelques mois, nous introduirons le Seres 5, un SUV du segment D.
J.A. La marque est-elle présente dans d’autres pays européens ?
A.B. Le groupe est présent dans plusieurs pays, notamment en Scandinavie, en Allemagne, en Italie, au Benelux ou en Espagne. Dans ce dernier pays, à titre d’exemple, le groupe est présent uniquement avec la marque DFSK et commercialise également des modèles thermiques ce qui ne sera pas notre politique pour le marché français.
J.A. Quel type de distribution avez-vous retenu ?
A.B. Nous ne souhaitons pas passer par la vente directe. Nous nous appuyons sur un réseau de concessionnaires et des contrats de distributeur sélectif. Nous avons signé avec 70 partenaires et nous avons aujourd’hui 35 points de vente déjà ouverts. Nous venons par exemple d’intégrer le groupe Dugardin dans le nord de la France, le groupe Amplitude ou le groupe Michel sur la façade atlantique. Nous travaillons également avec des acteurs plus petits, à la recherche d’un panneau. Nous ne communiquons pas sur nos objectifs qui seront adaptés en fonction du marché mais nous souhaitons disposer d’une capillarité importante.
J.A. Quels sont les profils des investisseurs qui rejoignent Seres ?
A.B. Je ne peux pas parler en leur nom, mais j’observe que parmi nos investisseurs, nous avons des acteurs qui distribuent déjà MG Motor, d’autres qui auraient voulu, mais qui pour différentes raisons ne l’ont pas fait et qui ne souhaitent pas aujourd’hui passer à côté de l’occasion de développer une offre de véhicules électriques offrant un bon rapport qualité/prix. De plus en plus de constructeurs demandent à leur réseau de réduire la voilure en termes d’immobiliers et l’arrivée de nouveaux entrants dans le marché automobile permet de rentabiliser ces surfaces en trop.
J.A. Quel est le ticket d’entrée moyen pour intégrer le réseau ?
A.B. Les critères sont très simples car nous souhaitons favoriser le développement rapide du réseau. Nous demandons un showroom de minimum 150 m² pour les modèles Seres et un espace à l’extérieur pour l’utilitaire. Le cahier des charges comprend également une signalétique dédiée dont un totem lorsque c’est possible et une valise diagnostic pour l’après-vente. Pour la partie commerciale, nous ne demandons pas un vendeur exclusif mais dédié aux produits. Quant au stock, nous n’imposons rien, nous faisons confiance à nos investisseurs pour développer la marque.
J.A. Quelles sont vos ambitions en termes de volume ?
A.B. En 2023, nous comptons commercialiser 1 500 véhicules.
J.A. Quel est votre partenaire financier ?
A.B. Nous travaillons avec Financo aussi bien pour le portage de stock que pour le retail.
J.A. Lorsque l’on tape Seres dans un moteur de recherche, deux sites aux adresses différentes apparaissent. Quelle est la raison de cette situation ?
A.B. Eve France, filiale du groupe SN Diffusion, est l’importateur officiel des marques Seres et DFSK depuis le 14 février 2021. Le site internet commercial est seres-store.fr. Auparavant, les modèles Seres étaient exportés d’Allemagne par l’importateur local qui n’avait pas de contrat pour le marché français. Malheureusement, son site Internet est toujours accessible, ce que nous déplorons. Nous sommes actuellement en procédure afin de normaliser la situation.
J.A. Combien de collaborateurs travaillent pour Eve France ?
A.B. Nous sommes une quinzaine de personnes au siège à Toulouse (31). Nos installations sont également la base arrière des équipes chinoises pour la formation, le marketing et l’après-vente pour tout le continent européen. En ce qui concerne les activités françaises, nous nous appuyons pour tout le back office sur les équipes de notre maison-mère, SN Diffusion, présidée par Didier Sirgue.
J.A. Seres et DFSK sont-elles les seules marques qui vont être distribuées par Eve France ?
A.B. D’ici la fin de l’année 2022, nous importerons également une nouvelle marque, Leapmotor. Le premier modèle sera une citadine 100 % électrique, la T03 développant 109 ch. Longue de 3,62 m, elle embarque une batterie lithium-ion de 41,3 kWh offrant une autonomie de 280 km en cycle WLTP. Comme pour les marques de DFSK, nous nous appuierons sur un réseau de concessionnaires qui sera composé d’ici la fin de l’année d’une cinquantaine de points de vente et après-vente, et d’une centaine d’ici fin 2023.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.