Alain Favey, Peugeot : "La France est notre priorité numéro un !"

L'heure de la reconquête a sonné. À la tête de Peugeot depuis le 3 février 2025, Alain Favey est "toujours en phase de découverte, d'exploration." Mais cet homme de l'automobile, fort d'une expérience de plus de 35 ans, ne veut pas perdre de temps.
Ses 60 premiers jours lui ont déjà permis de prendre conscience de la force et des promesses de la marque Peugeot. "Nous allons nous nourrir de ces forces pour construire l'avenir de la marque" indique-t-il. Le nouveau patron veut mettre l'accent sur le "panache à la française", mais aussi sur la qualité, le design et le plaisir de conduire.
Mais le positionnement de la marque ne changera pas. "Nous n'avons aucune ambition de devenir une marque premium" a-t-il lancé. Peugeot va continuer à être une marque upper mainstream avec Volkswagen et parfois Toyota sur sa route.
Le marché français en priorité
En attendant, Alain Favey va s'attacher à regagner du terrain après deux années durant lesquelles les parts de marché ont reculé. À l'échelle de l'Europe élargie à 29 pays, il vise une part de marché proche des 7 % "dans les années à venir". Après deux mois d'activité en 2025, celle-ci s'élève à 6,4 % sur ce périmètre, alors qu'elle était proche de 5,5 % en 2024.
Mais la France est "la priorité numéro 1 !" du nouveau patron de Peugeot. Il faut dire que la marque a souffert dans l'Hexagone ces dernières années. En effet, Peugeot a affiché une part de marché VP de 13,5 % en 2024. Trop peu pour une marque qui a longtemps été entre 17 et 18 %. Depuis le début de l'année 2025, les chiffres sont meilleurs avec une part de marché VP de 16,25 % à fin février.
Une volonté de croissance qui passera notamment par un travail sur le canal des professionnels où Peugeot a perdu du terrain dans un passé récent. Le nouveau patron souhaite aussi améliorer la part des ventes aux particuliers.
"Nous sommes en phase avec le réseau" explique Alain Favey, "nous travaillons sur des solutions concrètes." Le dirigeant a rencontré Olivier Varlez, le président du groupement, ou encore François Mary, président de l'Association des groupements du groupe Stellantis. Un travail aussi mené par les équipes de Lionel Ehrhard, le directeur de Peugeot France.
Il faut dire que ces derniers mois, les tensions entre Stellantis et ses réseaux étaient fortes. Mais depuis l'arrivée de Jean-Philippe Imparato à la tête de Stellantis Europe et Xavier Duchemin en France, les choses se sont améliorées.
Pas de VE à 20 000 euros
La trajectoire électrique de Peugeot n'est pas remise en cause, même avec le lissage sur trois ans des émissions de CO2 de l'Europe. En revanche, Peugeot n'ira pas sur le segment des VE à 20 000 euros, contrairement à Renault et VW avec les Twingo et ID.1. La e-208 devrait donc rester l'entrée de gamme électrique.
Si le patron salue la mise en place du CEE, il milite pour une stabilité "des règles du jeu", pointant les nombreux changements liés aux aides à l'achat de véhicules électriques. Pour lui, les incitations restent aujourd'hui impératives pour soutenir le marché.
Le retour du blason GTi
Au sujet des produits, l'année 2025 pourra compter sur l'arrivée des 3008 et 5008 dual motor et d'un 5008 cinq places, mais aussi sur le facelift de la 308. Il a également confirmé que la 208 actuelle allait de nouveau porter le badge GTi. Elle devrait être dévoilée d'ici la fin de l'année.
En revanche, l'heure n'est pas au néo-rétro chez Peugeot. Il n'est pas question de faire renaître des icônes du passé, mais la marque puisera dans son histoire pour se réinventer. D'ailleurs, le constructeur devrait présenter un concept car à la rentrée, qui "va exprimer la nouvelle vision de Peugeot".
Mais le gros morceau, la 208, "le cœur de Peugeot", est attendue pour 2027. Elle sera lancée en 100 % électrique, mais sa plateforme STLA Small pourra accueillir des motorisations hybrides.
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