Stellantis : Jean-Philippe Imparato redonne du baume au cœur aux concessionnaires européens
"Le soleil brille de nouveau sous le ciel de Stellantis en Europe". Les distributeurs automobiles représentant les marques du groupe Stellantis en Europe ne cachent pas leur satisfaction. La première réunion des quatre associations européennes des marques Peugeot, Citroën, Fiat-Abarth, Alfa Romeo, Jeep, Lancia et Opel-Vauxhall s'est tenue les 3 et 4 décembre 2024 à Amsterdam, aux Pays-Bas.
Une réunion cruciale pour les distributeurs qui souhaitent se projeter dans l'avenir depuis le départ forcé de Carlos Tavares de la direction générale du constructeur. La veille, l'Association des groupements du groupe Stellantis (AGGS), représentant les distributeurs des marques du groupe en France, avait souligné "l’inquiétude des réseaux de distribution en France au sujet de décisions court-termistes conduisant à des baisses de volumes et de parts de marché importantes".
Force est de constater que la mayonnaise a pris. Il est vrai que la présence de Jean-Philippe Imparato, nouveau patron Europe de Stellantis, reconnu pour son sens du commerce par les réseaux, semble avoir convaincu. "Le réseau de distribution de Stellantis est fondamental pour notre activité : nous faisons tous partie de Stellantis, et ce n’est qu’en maintenant une collaboration ouverte et un climat de confiance mutuelle que nous pourrons surmonter et remporter les défis qui nous attendent en cette période de grands changements", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Redonner sa place au réseau
Les défis sont en effet nombreux. Et en premier lieu celui de la chute des ventes des marques du groupe et de leur part de marché. Les immatriculations ont baissé de 7 % pour atteindre 1,7 million d'unités, ce qui donne au constructeur une part de marché de 15,7 % sur les dix mois de l'année 2024, contre 17 % sur la même période en 2023.
"Tout le monde s'est lâché", nous confie un membre du réseau présent lors de la réunion. "Nous devions évoquer en toute transparence les difficultés que nous vivons." Début octobre 2024, ces derniers ont écrit à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, pour demander un report de l'application des normes CAFE, plus sévères, au
1er janvier 2025.
Cette lettre a généré un nouveau conflit avec Carlos Tavares, alors patron du constructeur, qui répétait à l'envi être prêt à se conformer aux nouvelles limites d'émissions de CO2.
Taux d'intérêt, rentabilité, trésorerie : les priorités 2025
Retrouver du volume dans les ventes reste la priorité du constructeur et des réseaux. Et pour replacer les troupes en première ligne dans ce combat commercial, Jean-Philippe Imparato a lâché du lest et ouvert quelques vannes. Ce dernier s'est notamment engagé à ce que les réseaux retrouvent au moins 1 % de rentabilité.
Le sujet des engagements de reprise pour les véhicules électriques, dont les valeurs sont largement surestimées, a également fait l'objet de discussions. Un accord aurait été trouvé sur la base d'une aide à la reprise basée sur la moyenne des valeurs estimées par trois sociétés de cotation augmentée de 3 %. Enfin, le constructeur laisse le choix de la reprise aux groupes de distribution. En cas d'impossibilité, c'est le constructeur qui la gère.
"Nous avons eu des discussions très franches et constructives. Cela redonne du baume au cœur. Et nous sommes prêts à repartir le couteau entre les dents pour aller chercher des parts de marché. Jean-Philippe Imparato veut nous aider", s'est exprimé un membre du réseau Stellantis à l'issue de la réunion.
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Enfin.
Il était urgent que le groupe réagisse.
CT n'aime pas les humains, pas plus que l'industrie et le commerce qui en dépend.
Seul le profit rien que le profit.
Qu'il mette sa méthode en place avec ses vignerons, et il verra si la vigne est d'accord avec lui, pour faire du profit sans production.