45 000 voitures d'occasion reconditionnées par an sur le site Renault de Flins
Un an après l’annonce du projet refactory, Renault avait donné rendez-vous sur son site de Flins dans les Yvelines, actuel lieu de production de la Nissan Micra et de la Renault Zoe. "Il ne s’agit pas d’une simple optimisation d’un site industriel mais bien d’une transformation radicale d’une usine vers uSévillen nouveau modèle industriel", a déclaré Jean-Dominique Senard, président du groupe Renault.
Cette première concrétisation passe par la refactory VO dont l’objet est le reconditionnement des véhicules d’occasion toutes marques issus des filiales RRG du grand Ile-de-France mais aussi des distributeurs présents dans la région, ainsi que tous les buy-back du constructeur. Un volume compris entre 80 000 et 90 000 véhicules par an, selon Ivan Segal, directeur du commerce France de Renault.
Opérationnel depuis septembre 2021, le site a déjà permis de reconditionner 1 500 véhicules d'occasion à une cadence moyenne de 70 véhicules par jour avec une seule équipe de production. Mais très vite, le rythme devrait s'accélérer pour atteindre un niveau quotidien de 180 véhicules d'occasion grâce à la rotation de trois équipes. 80 salariés issus du site de production de Flins ont été formés à ce nouveau process industriel. D'ici la fin de l'année, 200 personnes devraient rejoindre la Factory VO sur les 700 personnes prévues sur le site dans son entièreté. A plus long terme, ce sont 3 000 emplois qui seront créés avec cette nouvelle stratégie : toutes ces personnes auront suivi un parcours de reconversion professionnelle interne. Le projet intégral devant générer un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros en 2025.
45 000 VO reconditionnés par an
A Flins, 11 000 m² sont dédiés au reconditionnement des VO selon le modèle des sites déjà construits en France, à l'instar du CRVO du groupe Emil Frey France. "Le site va fonctionner comme une usine de véhicules neufs", explique Jean-Philippe Bahuaud, directeur de la stratégie, plan environnement et refactory. "4 lignes de production sont installées, sans retour en arrière possible de la voiture, et le contrôle technique et qualité sont inclus dans le flux global qui se termine par le studio photo", explique-t-il.
Résultats : un gain de deux jours sur la durée d'immobilisation des véhicules d'occasion sont gagnés par rapport à un flux traditionnel et "toutes opérations confondues, les VO sont prêts à être commercialisés en 8 jours contre une moyenne de 21 jours sur le marché et certains de nos concurrents", poursuit Jean-Philippe Bahuaud. L'efficacité industrielle du constructeur est visible avec notamment une réparation de jantes qui ne dépasse pas les 180 euros contre près de 800 euros en cas d'emplois de prestataires extérieurs. Tout comme un taux horaire propre à un site de production et non proche de celui d'un mécanicien ou d'un carrossier en atelier. Au total, les frais de remise en état sont estimés à 800 euros en moyenne, soit un gain de 15 % par rapport à la moyenne du marché.
Rentabilité des plateformes de mobilité
Mais au-delà de l'amélioration du process des flux de véhicules d'occasion, se pose quand même la question de la multiplication des sites de reconditionnement en France. Une cinquantaine d'usine ou d'ateliers, plus modestes, ont été créés ces 18 derniers mois sur le territoire. Mais dans le cas de Renault, cette création s'installe dans une stratégie plus large.
Le constructeur a, en effet, récemment racheté le spécialiste de l'abonnement automobile Bipi, et pris une participation dans la plateforme de véhicules d'occasion Heycar, aux côtés de Mercedes et de Volkswagen. "Nous avons acheté la meilleure plateforme qui existe sur l'offre d'abonnement", n'hésite pas à dire Luca de Meo, directeur général de Renault et comme ces offres coûtent plus cher, nous allons le proposer avec des véhicules d'occasion. "D'ailleurs nous allons même créer un label "comme neuf" qui constituera une offre entre le 0 km et le VO de trois ans." Idem pour les véhicules intégrés sur la plateforme Mobilize, dont beaucoup seront constitués de véhicules d'occasion. "Il n'y a pas de modèle économique sur les plateformes de mobilité, poursuit Luca de Meo. Une des principales raisons reste l'amortissement des véhicules et donc le poids financier par kilomètre parcouru. Le VO échappe à cette logique."
A terme, le pôle reconditionnement de Flins doit également intégrer les activités de retrofit pour convertir les véhicules utilitaires à l'électrique, ainsi qu'une activité de réparation de carrosserie lourde.
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