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Renault va supprimer 6000 emplois en Europe

Publié le 19 septembre 2008

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Renault vient d'annoncer un vaste plan de départs volontaires devant conduire à 3 000 départs en France. A ceux-là, s'ajoutent 1 000 suppressions dans l'usine de Sandouville. Suite du plan, le 18 septembre avec 2 000 emplois...
...menacés dans les filiales du groupe en Europe dont 900 en France...

Ford, GM, Volvo, Seat, PSA, les annonces de suppressions d'emplois en Europe, et particulièrement en Espagne et en France, ne manquent pas. La dernière en date vient de Renault. En effet, comme annoncé le 24 juillet dernier, la marque au losange vient de présenter les grandes lignes d'un plan de départ volontaires qui devrait porter sur 5 000 emplois en Europe afin de réduire les coûts de structure de 10 %. La première étape concerne donc la France avec un plan de départs volontaires qui devrait conduire à la suppression de 3 000 postes "non liés à la fabrication" d'ici fin avril 2009, précise le constructeur. Départ en vue d'un projet professionnel ou personnel, départ volontaire en retraite, congé de reclassement, aide au retour au pays, sont autant de solutions proposées pour atteindre ce chiffre de 3 000 départs. La compensation financière pouvant représenter selon les cas entre 3 et 24 mois de salaires.

Après Sandouville, Flins ?

Cependant la production sera aussi touchée avec la suppression de 1 000 postes dans l'usine de Sandouville. Renault va donc supprimer 4 000 emplois dans l'Hexagone. Et ce n'est peut-être pas fini, car le constructeur a prévenu que si la situation continue à se dégrader, l'usine de Flins pourrait connaître un même plan de réduction. Les réactions ont été nombreuses. Laurent Fabius, l'ancien Premier ministre aujourd'hui devenu député de Seine-Maritime où est située l'usine de Sandouville et dont le chef de cabinet à Matignon était un certain Louis Schweitzer, a réagi à l'annonce de Renault : "La décision de la direction de Renault constitue un coup grave porté aux salariés de l'entreprise et de ses sous-traitants ainsi qu'à la région Haute-Normandie." Bernard Thibault, le patron de la CGT, a lui été plus virulent estimant que le plan de Renault n'était pas justifié économiquement. Et de mettre en garde le constructeur : "J'attire l'attention des directions d'entreprises sur un début de jurisprudence qui commence à s'installer du fait des recours juridiques que nous avons entamés. Nous obtenons réparation vis-à-vis des préjudices des salariés dont les emplois ont été supprimés et dont les tribunaux considèrent qu'ils l'ont été non pas pour des motifs économiques justifiables mais par la recherche d'une rentabilité financière excessive." Fabien Gâche, délégué syndical central CGT du groupe Renault, va plus loin en parlant de "l'échec de Carlos Ghosn." "Ces suppressions d'emplois ne sont pas justifiées, affirme-t-il, aujourd'hui, c'est la marge financière qui détermine le niveau d'activité dans les établissements." Le syndicat avait d'ailleurs organisé une journée de grève le 11 septembre dernier. Il y en aura sûrement d'autres.

Les filiales vont aussi trinquer

Avec une marge opérationnelle en hausse de 19,8 % sur le premier semestre 2008, il faut reconnaître que Renault n'est pas dans une situation difficile, mais il ne faut pas oublier que le constructeur a une feuille de route à respecter. Le Contrat 2009 est-il alors trop ambitieux ? Pas vraiment. Sauf que depuis sa présentation, le 9 février 2006, le contexte économique a changé et Carlos Ghosn a d'ailleurs revu à la baisse le volet volume du Contrat. Mais il ne peut toutefois pas modifier tout ce plan faute de perdre une partie de la confiance des investisseurs et peut être de sa crédibilité. Puis, le constructeur doit également assurer le développement de nouveaux projets. Les objectifs de rentabilité demeurent donc inchangés pour 2008 et 2009.

Enfin, le 18 septembre prochain, un comité restreint du comité de groupe européen va se réunir pour plancher et annoncer le volet continental de ce vaste plan de réduction des coûts qui devrait porter sur 2 000 nouveaux départs volontaires. Le constructeur devrait présenter "un projet de mesures d'ajustement des effectifs" de ses filiales. Un porte-parole du groupe a confirmé qu'il devrait y avoir 1 100 départs en Europe et 900 en France. Ce plan devrait permettre à Renault d'économiser 350 millions d'euros dès 2009 et 500 millions en 2010.

Photo : La Megane 3, présentée lors du prochain Mondial de Paris, sera déterminante pour l'avenir de Renault.

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