Pischetsrieder quitte Volkswagen
...avait lancé Ferdinand Piëch en 2001 lors de l'arrivée de Bernd Pischetsrieder à la tête du groupe Volkswagen. Aujourd'hui ce n'est pas à la tribune mais dans un bref communiqué que le groupe annonce que Ferdinand Piëch, le Président du conseil de surveillance et Bernd Pischetsrieder, le Président du directoire de Volkswagen AG, ont convenu de la démission de ce dernier qui sera effective au 31 décembre 2006. Pourtant le 5 mai dernier, le futur ex-patron du premier constructeur européen avait vu son mandat prolongé de 5 ans jusqu'en 2012. Selon la chaîne allemande ARD, qui cite des sources proches de l'entreprise, Bernd Pischetsrieder aurait été poussé vers la sortie par Ferdinand Piëch et les représentants des salariés qui, ensemble, contrôlent plus de la moitié des mandats. A 58 ans, Bernd Pischetsrieder vient de faire sa deuxième chute de cheval !
Son remplaçant devrait être nommé officiellement le 17 novembre prochain, mais le Présidium du conseil de surveillance a d'ores et déjà proposé le nom de Martin Winterkorn, l'actuel patron d'Audi, en passe de battre pour la onzième année consécutive des records de ventes et de profitabilité. Entré chez le constructeur d'Ingolstadt en 1981, Martin Winterkorn, aujourd'hui âgé de 59 ans, est un fidèle de Ferdinand Piëch. En effet, lorsque le petit-fils de Ferdinand Porsche prend la tête de Volkswagen en 1993, il appelle immédiatement Martin Winterkorn à la direction de la qualité. Ce dernier occupera différents postes dont celui de directeur de la R&D du groupe de 2000 à 2002. Depuis, il préside donc aux destinées de la marque aux anneaux qui affiche un insolent succès face aux difficultés de Volkswagen. Car le problème est bien là. Ce sont elles, qui "font démissionner" Bernd Pischetsrieder. L'œil de Wolfsburg, alias Ferdinand Piëch, ne masquait pas, en privé, son impatience face à la lenteur du redressement du groupe. Il semble que la goutte d'eau qui ait fait déborder le vase soit les divergences sur le dossier Man. Martin Winterkorn est prévenu. Le travail sera difficile car la restructuration du groupe n'est pas encore terminée, comme en témoigne la suppression de 2 400 emplois en Europe de l'Ouest, en plus des 20 000 déjà annoncées en Allemagne. Martin Winterkorn devra surtout s'habituer à l'omniprésence de son mentor et ne pas le décevoir…
C.J.
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