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Le CNPA tire la sonnette d'alarme auprès de Bercy

Publié le 28 novembre 2018

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Malgré les bonnes volontés et la coopération apportée au gouvernement, le CNPA s'inquiète pour la pérennité du versement de la prime à la conversion. Les professionnels semblent à bout de souffle d'un système où la communication prime sur l'action.
Le CNPA vient de saisir officiellement Bercy sur l'impasse dans laquelle se trouvent les professionnels de l'automobile avec, entre autres, le non-remboursement de la prime à la conversion.

 

Fini de jouer, il est temps de siffler la fin de la récréation. Alors que les professionnels de l'automobile, réunis au sein du CNPA, s'arment de patience depuis des mois face aux annonces précipitées du gouvernement, ces derniers semblent aujourd'hui à bout de souffle.

 

Et pour cause. Le remboursement de l'avance faite par les distributeurs au titre de la prime à la conversion ne pointe toujours pas le bout de son nez et les 85 millions d'euros débloqués en septembre 2018 n'ont pas empêché les retards de s'accumuler à nouveau, pénalisant gravement la trésorerie des groupes de distribution (privés ou filiales des constructeurs) . "Est-il normal de laisser des entreprises mobiliser leur trésorerie jusqu'à près de 10 millions d'euros sans prendre un risque évident de déstabilisation économique et sociale ?", s'insurge Francis Bartholomé, président du CNPA, dans un courrier destiné à Bruno Lemaire, ministre de l'Economie.

 

Transparence sur le nombre de primes accordées

 

Au-delà de ce problème de trésorerie qui fragilise bon nombre d'entreprises, le manque de transparence du gouvernement quant aux chiffres de la prime à la conversion laisse perplexes les professionnels. Qu'en est-il réellement du nombre de primes accordées ? Pourquoi les chiffres oscillent-ils entre 200 000 et 300 000 primes sans que Bercy ne fournissent les véritables données comptables ? Pour éviter cette confusion, le CNPA réitère sa proposition d'accompagner le déploiement des dispositifs en place et réclame ainsi une communication plus transparente des bases de données de l'ASP (Agence des services et des paiements).

 

Blocage des marchés

 

Autre effet pervers : la communication instaurée de toute urgence pour le doublement de la prime à la conversion. Comment ne pas imaginer l'attentisme dont vont forcément faire preuve les Français qui souhaitent changer de véhicule et bénéficier de cette prime ? C'est l'ensemble d'un marché qui risque donc de se gripper avant une fin d'année qui s'annonce d'ores et déjà compliquée. "Au niveau de la vente, nous avons déjà constaté de reports liés aux annonces relatives au doublement de la prime à la conversion en janvier prochain", poursuit Francis Bartholomé.

 

Mais les distributeurs automobiles ne sont pas les seuls à faire les frais de ces manques de collaboration. Les démolisseurs, en bout de chaîne, subissent de gros déséquilibres économiques et écologiques par manque d'intégration dans le processus de la prime à la conversion.

 

Enfin, les professionnels des auto-écoles sont également impactés par les déclarations sans concertation du chef de l'Etat. Pendant que ce dernier promet une baisse drastique du prix du permis de conduire, les inscriptions chutent drastiquement dans les auto-écoles, là encore mettant en péril la trésorerie de professionnels.

 

Si le CNPA renouvelle sa volonté de coopération et l'accompagnement du déploiement des dispositifs mis en place par le gouvernement, ce dernier réclame néanmoins des relations de confiance plus étroites

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