Le CNPA célèbre les 15 ans de l'Onda
L’initiative a été payante. A l’occasion des 15 ans de l’Observatoire national des déchets de l’automobile, le CNPA a réuni, jeudi 6 décembre, en partenariat avec la plateforme de suivi statistiques Autoéco, quelques acteurs clés de la collecte et du recyclage pour faire le bilan des actions et des évolutions des différentes filières. Et force est de constater que, globalement, celui-ci est positif. En effet, depuis sa création en 2003, le nombre d’entreprises suivies et qui déclarent chaque année les déchets collectés dans le bilan de l’Onda n’a pas cessé d’augmenter.
Ainsi, l’outil de gestion et de suivi qui ne comptait lors de sa création que 4 807 entreprises en dénombre 37 148 en 2017. "La profession a considéré que la seule manière d’avancer sur la collecte et le recyclage était de créer un système qui permettrait de suivre et de valoriser précisément l’action des différentes filières. Cette mission a été relevée par Autoéco qui a été mandatée en 2002 par les marques et les réseaux adhérents pour les accompagner dans leurs démarches de déclaration annuelle et qui traite les données de l’Onda", raconte Francis Bartholomé, président du CNPA.
80 240 tonnes de filtres à huile usagés en 15 ans
En quinze ans, ce sont plus de 40 marques et réseaux de distribution qui se sont inscrits dans cette démarche vertueuse ainsi que plus de 140 collecteurs. Au total, l’organisme suit à ce jour 32 filières. Ainsi par exemple, sur la filière des huiles, les professionnels ont collecté 80 240 tonnes de filtres à huile usagés en quinze ans, soit 370 kg par professionnel, passant ainsi de 2 052 tonnes à 7 700 tonnes en 2017. Sur les liquides de refroidissement, on est passé de 228 tonnes en 2002 à 5 671 tonnes en 2017, soit 47 730 tonnes collectées en quinze ans. Autres types de déchets issus des VHU, les pare-chocs avec plus de 30 400 tonnes collectées depuis 2002 ou encore les pare-brise avec 60 000 tonnes récupérées en quinze ans, soit 1 100 kg par professionnel.
Si les professionnels ont reconnu une hausse constante des quantités traitées que démontrent les chiffres de l’Onda publiés chaque année, certains acteurs rappellent l’existence de certaines filières illégales, telles que celles des batteries au plomb, qui échappent encore aux acteurs du secteur et pour lesquelles des solutions restent encore à trouver. "Il y a un certain nombre de filières où l’on sait qu’il y a encore un manque, comme celles des batteries au plomb car le plomb a de la valeur. D’ailleurs, on a constaté que, lorsque le cours du plomb augmente, celui de la collecte des batteries baisse. Aujourd’hui, seules 30 % des batteries sont déclarées officiellement dans le système", explique Olivier Fort, fondateur d’Autoéco.
Enfin, la conférence a permis d’évoquer la question du tri, notamment depuis la mise en place du décret 5 flux, qui impose depuis le 1er juillet 2016 le tri de cinq déchets (papier, métal, plastique, verre et bois) et qui doit s’adapter à l’industrie automobile. "La loi de transition énergétique nous impose de faire le tri. Mais pour que cela soit simple à être mis en œuvre, il faut que, dès la conception chez le constructeur, cela soit pris en compte et qu’on arrive à différencier les déchets dès la collecte. Aujourd’hui, le marquage et la normalisation des matières sont essentiels car l’opérateur de tri, même si certains sont excellents, n’est pas un magicien", conclut Thomas Lehoucq, responsable commercial de la société Chimirec, spécialisée dans la collecte et le traitement de déchets automobiles.
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