L’automobile et les Français : une histoire d’amour contrariée
Les français sont-ils schizophrènes avec la voiture ? C’est ce qui semble ressortir d’une étude réalisée par le cabinet de consulting No Com. Intitulée "L’automobile à l’épreuve d’une opinion tourmentée", cette analyse dévoilée à l’occasion de la Journée de la filière automobile, organisée par la PFA, a regroupé plusieurs enquêtes d’opinion publiées depuis les trois dernières années. Et les résultats sont assez surprenants, pour ne pas dire contradictoires.
Si 93 % des Français pensent que la défense de l’environnement est un sujet important et 68 % prendront en compte les propositions des candidats à l'élection présidentielle sur les sujets écologiques, les ventes de SUV, qui par nature, consomment plus qu’une berline à segment équivalent, ont doublé en 2014 et 2021. Leurs ventes sont en effet passées de 400 000 à 800 000 unités, tous segments confondus, pour représenter une part de marché de plus de 40 %.
La voiture comme cocon de protection
En outre, la pandémie semble avoir renforcé cette relation paradoxale qu’ont les Français avec l’automobile. 76 % d’entre eux se sentent protégés dans l’habitacle de leur voiture et 48 % estiment que la voiture a encore plus de légitimité sur le thème de la sécurité, depuis la pandémie. Cette sensation de cocon, de sécurité, se voit dans les usages. Cet été, 62 % des sondés sont en effet partis en vacances en voiture. C’est 8 % de plus par rapport à 2018, date de la précédente enquête analysée pour cette thématique. Surtout, 90 % d’entre eux estiment que l’automobile est un vecteur de liberté.
Pour autant, la même proportion souhaite réduire l’impact environnemental de leurs déplacements. 69 % des Français interrogés sont prêts à moins utiliser leur voiture pour se déplacer et 34 % ont même réduit ou stoppé son usage pour ces raisons. Et lorsqu’ils sont dans l’acte d’achat, 67 % d’entre eux opteraient pour un modèle hybride ou électrique. Surtout, ils sont 50 % à prendre en compte l’impact environnemental de la voiture.
La voiture propre encore trop chère
Mais, là encore, les choses ne sont pas aussi simples. 68 % d’entre eux considèrent que ces modèles sont trop chers ; 57 % estiment être mal informés sur les solutions financières (bonus, aides à l’achat, etc.) et 52 % ont des interrogations sur les solutions de recharge.
Quant à la place de la voiture en ville, à l’heure de la mise en place des ZFE et des politiques sur les mobilités urbaines, 63 % des Français souhaitent que la place de la voiture soit réduite dans les villes et 79 % aimeraient pouvoir prendre davantage les transports en commun. Mais lorsque les sondés n’habitent pas en ville, ils sont 83 % à estimer que sans voiture, ils seraient isolés et ils ne pourraient se rendre à leur activités (travail, loisirs, vie quotidienne, etc. ).
Enfin, sur des thématiques plus subjectives, 51 % des sondés pensent que le voiture est un bien qui fait rêver, 71 % associent voiture et plaisir et 50 % déclarent de l’intérêt pour la voiture.
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